Entraîneur du RC Lens, Alain Casanova espérait faire de Bollaert un endroit où les victoires allaient se multiplier cette saison. Mais avant de recevoir Le Havre vendredi (16e journée de Ligue 2, 20h, à suivre en direct sur Lensois.com et diffusé en intégralité sur BeIN Sports 2), lui et ses joueurs se heurtent à des difficultés dont il remarque qu’elles ne sont pas inédites.

Lensois.com : Alain Casanova, comment expliquer le manque de maîtrise, d’assurance, affiché à Auxerre pour ramener la victoire ?
De la maitrise et de l’assurance, elle en a beaucoup manifesté. Quand on est capable de se se créer 10 occasions, de la maitrise, on en a beaucoup. Si on est capable de rentrer à la pause avec 2 buts d’écart, le match est terminé. Mais tant que vous ne finissez pas le match il y a toujours des possibilités. Nous concédons 2 occasions, dont une va au fond et nous ne pouvons nous en prendre qu’à nous-mêmes.

Ce cap à franchir sur le plan de l’efficacité est-il mental ou technique ?
C’est une relation entre les 2. C’est mental car à un certain moment il faut être plus engagé et déterminé. C’est technique aussi car dans la concentration, on peut manquer un peu de justesse et le ballon n’arrive pas où il devrait, ou on fait une touche de trop et c’est trop tard quand il est donné… L’efficacité c’est comme la récupération, l’attaque c’est comme la défense, on voit tout de façon collective. Le manque d’efficacité, on peut le penser individuel mais il est collectif. La récupération c’est pareil. On travaille sur le plan individuel et collectif pour s’améliorer. L’efficacité reste le plus important mais aussi le plus dur. Beaucoup d’équipes sont capables de dominer mais ne le concrétisent pas. On s’y emploie. Les saisons passées, c’était le cas ici aussi, sinon l’équipe aurait terminée à un classement plus élevé dans les attaques.

Vendredi vous recevez Le Havre, un concurrent pour la montée. Quel bilan faites-vous de vos performances face aux grosses équipes et comment vous situez-vous face à elles ?
Les bilans se font à la fin. Je préfèrerais avoir 6 ou 7 points de plus en ayant battu certains adversaires plus directs mais après, nous jouons tous les matches pour gagner. Quand nous allons à Brest et que j’entends que ce serait très bien si on revenait avec un nul, je n’ai pas cet état d’esprit. A Brest, chez nous contre Ajaccio, à Auxerre, nous jouons pour gagner. On ne peut donc pas être satisfait en ne gagnant pas.

« Notre jeu peut à certains moments impatienter le public »

Vous allez retrouver Bollaert. Que manque-t-il pour en faire un endroit craint, où vos joueurs bénéficieraient d’un avantage psychologique sur l’adversaire ?
Gagner, tout simplement. Mais ce n’est pas qu’un problème de cette année. Je voulais que Bollaert soit une forteresse imprenable et y bâtir notre succès, mais je me suis aperçu aussi que dans les années précédentes, même en 2013-2014 pour la dernière montée avec seulement 2 succès en 10 matches sur la 2e partie de saison, il y a eu des difficultés, même si je ne vais pas classer cela comme un problème. La victoire amène la victoire et quand on débute petitement, ça peut faire perdre un peu de confiance. Notre jeu peut aussi à certains moments impatienter le public et à partir de là faire quitter un peu de confiance au niveau individuel et collectif puisqu’à l’extérieur je vois une équipe encore plus sûre d’elle. Dernier point, et c’est ce qui se passait quand je venais avec Toulouse, c’est que voir ce contexte, cette ambiance, ça galvanise l’adversaire. Il faut que nous soyons capables de prendre l’avantage, de breaker mais ce n’est pas toujours facile contre des adversaires qui ne veulent pas nous laisser vivre ce scénario.

Cela peut-il aussi s’expliquer par un manque de vécu ?
Non car quand je me penche sur l’équipe montée en 2013-2014, il y avait beaucoup de joueurs expérimenté. Mais sur 10 rencontres à Bollaert, il n’y a eu que 2 victoires lors de cette 2e partie de saison. La confiance, peu importe que l’on soit jeune ou expérimenté, ce sont les victoires vous la donne.

Que pensez-vous du Havre ?
Le Havre est une équipe qui surfe sur la dynamique de la saison passée. Elle avait fait un très bon championnat elle continue malgré un changement d’entraîneur il ya quelques matches. Elle a gardé ses meilleurs joueurs en conservant une bonne assise défensive avec animation offensive intéressante. Des joueurs sont venus apporter un plus. Elle a le potentiel pour monter.

Propos recueillis par Christophe Schaad