Après avoir pris ses distances avec les micros, Nicolas Douchez renoue avec l’exercice des réactions d’après-match ou des conférences d’avant-match depuis quelque temps. Le point presse de ce jeudi fut l’occasion de revenir sur son début de saison particulier, alors qu’il n’était pas parti au stage à Deauville avec l’équipe, avant de voir Jérémy Vachoux débuter la saison à sa place dans les buts puis de retrouver un rôle de numéro un. Le gardien, de plus en plus sûr dans ses buts au fil des journées, n’a pas éludé les questions sur ce sujet.

Lensois.com : Nicolas Douchez, vous avez retrouvé votre place dans les buts alors que Jérémy Vachoux a débuté la saison en tant que titulaire. Est-il vrai que vous ne souhaitiez-plus jouer sous la direction d’Alain Casanova, votre ancien entraîneur ?
Nous avons eu quelques différends. Nous n’étions pas d’accord sur un mode de fonctionnement sur certains points et à partir du moment où cela pouvait porter préjudice au groupe et à l’équipe, je préférais être en retrait de tout ça, continuer de travailler, de m’entretenir, être prêt au cas où. Mais il fallait un laps de temps pour que ça puisse reprendre. Nous ne sommes pas là pour refaire le passé. Nous n’étions pas d’accord sur certains points et rentrer dans les détails n’avancerait pas à grand-chose hormis poursuivre la polémique, ce dont je n’ai pas envie. Alain a fait du bon travail ici, malheureusement la non-montée a fait du mal à tous et c’était difficile de repartir sur de bonnes bases.

Vous avez retrouvé votre place après son départ et l’intronisation d’Eric Sikora sur le banc. Comment cela se serait-il passé si la situation avait perduré ?
C’est la coïncidence ! J’avais repris l’entraînement avant qu’il parte. Il est parti au moment où je suis revenu, mais j’avais déjà une semaine d’entraînement sur les terrains après avoir travaillé en salle pendant un moment. Ce qui lui est arrivé est dû aux résultats, mais aujourd’hui, je n’ai pas de souci particulier. Nous nous sommes dits les choses, nous n’étions pas d’accord comme cela peut arriver et lui comme moi nous avons essayé de faire en sorte que ça se passe bien pour ne pas mettre de tension dans le vestiaire.

La situation semblait particulière, vous étiez sous contrat mais absent pendant un moment…
J’étais là. Beaucoup de choses ont été dites qui étaient fausses. Je n’étais pas au stage, c’est une certitude, mais au retour du stage, j’étais présent. Je n’étais juste pas sur le terrain dehors mais cela ne veut pas dire que je ne travaillais pas ou que j’étais en vacances. Je suis au club à partir du moment il me demande d’être présent. Nous étions d’accord pour le stage, au retour nous avons eu une discussion et je devais, en accord avec le coach, avec le président, reprendre l’entraînement, ce qui s’est passé. Après, il fallait que je refasse une préparation physique. C’est pour ça que je n’étais pas avec l’équipe et il fallait trouver un équilibre pour ne pas que cela perturbe le groupe.

« Je n’ai pas failli partir, je n’ai pas refusé de m’entraîner pour une question de concurrence »

Avez-vous failli partir ?
Non. Contrairement à ce qui a été dit je n’ai pas failli partir, tout comme je n’ai pas refusé de m’entraîner pour une question de concurrence. Elle fait partie du football et j’ai connu ça durant toute ma carrière, parfois en ma faveur, parfois en ma défaveur. C’est le métier de jouer avec la concurrence. Et entendre ou lire que je ne voulais pas être là à cause de la concurrence, c’était un peu petit.

Comment les choses se sont-elles passées avec Jérémy Vachoux ?
Mais il n’y a aucun souci avec Jérémy. Cela aurait pu créer des tensions mais ça n’a pas du tout été le cas. Quand il a commencé la saison, je lui ai souhaité de bien jouer. Je n’ai aucun souci avec Jérémy ou quoi que ce soit et s’il était encore sur le terrain aujourd’hui, je tiendrais le même discours. J’ai connu des moments où j’ai perdu ma place, d’autres où je l’ai gagnée. Quand on ne joue pas, il faut se demander pourquoi. Si le mec devant est meilleur, il est meilleur, et s’il fait des bons matches, tant mieux pour l’équipe.

Vous étiez prêt mentalement à prendre sur vous ?
Je me préparais pour être à la disposition du groupe. Je ne peux pas arriver et dire que moi je vais faire ci ou ça. Je suis un joueur comme les autres. J’ai un peu plus d’expérience mais je n’ai pas de traitement de faveur par rapport aux autres joueurs. C’est juste un peu plus dur physiquement par moment ! J’étais là pour essayer d’apporter mon soutien aux joueurs mais je n’étais pas dans le vestiaire avant les matches, sur le terrain à l’entrainement avec eux. C’était une situation assez délicate pour avoir un rôle important, comme quand on est sur le terrain. C’est frustrant car ça ne fait pas plaisir quand il y a des gens que l’on apprécie de voir que c’est compliqué et que les résultats ne sont pas là. Je me sens bien dans cette équipe, dans ce groupe et comme je l’ai fait la saison dernière dans le vestiaire au quotidien, j’essaye de m’investir autant que je le peux pour aider tout le monde.

Propos recueillis par Christophe Schaad