Le maintien assuré, l’attention autour du RC Lens se focalise plus sur l’avenir d’Eric Sikora au poste d’entraîneur que sur le match de vendredi à Bollaert contre pour le dernière levée (38e journée de Ligue 2, 20h45, à suivre en direct sur Lensois.com et diffusé en intégralité sur BeIN Sports Max), comme cela était déjà un peu le cas avant le déplacement à Tours (4-2, 37e journée de Ligue 2). Ce mercredi, le technicien, sous contrat jusqu’en juin 2019, n’a donc pas échappé aux questions sur son avenir. L’occasion aussi de revenir sur le chemin à parcourir pour éviter la relégation après un début de saison catastrophique.

Lensois.com : Eric Sikora, avez-vous eu l’occasion de discuter avec vos dirigeants avant le dernier match de la saison ?
Pour l’instant, il n’y a rien. J’ai travaillé avec le staff pour préparer ce match à domicile contre Auxerre et finir la saison. Après, nous aurons le temps de discuter et de voir les choses, de faire un bilan. Comme je l’ai dit la dernière fois, tu es sous contrat, mais tu sais très bien que tout peut changer. Nous avons fait le boulot, après on peut estimer que c’était plus ou moins bien fait, mais le maintien avec 40 points quand tu pars avec 7 défaites, c’est déjà très bien. Quand je suis arrivé, je n’ai pas triché, pas menti. Je n’ai pas dit qu’on jouait le barrage pour la montée. Je n’ai pas vendu du rêve. La seule chose que j’ai dite à un moment, c’est qu’on ferait un bilan après janvier. Nous savions que nous pouvions rechuter.  Nous nous sommes sauvés contre le Paris FC à la 36e journée (1-0), c’est ce qu’il faut retenir. L’objectif a été atteint. Le principal était que le RC Lens soit en Ligue 2 en 2018-2019. Il y sera. On verra pour les ambitions mais le principal objectif a été atteint.

Le fait que la tranquillité ne soit pas absolue alors que le maintien est assuré résonne-t-il comme une forme d’injuste ?
Cela fait un moment qu’il n’y a pas de tranquillité au sein du club, ça ne fait que changer, mais moi je suis entraineur, mon boulot est de coacher l’équipe, d’être là jusqu’à la 38e journée. On fait le boulot jusqu’au bout et on verra ce qu’il se passera. Ce fut une saison avec pas mal de faits, mais nous nous en sommes sortis et c’est ce qu’il faut retenir. Aujourd’hui, je prépare Auxerre, le reste on verra bien.

« Je suis content de ce que nous avons fait avec le staff et les joueurs »

Vous avez le sentiment que l’ampleur de la tâche après ce début de saison catastrophique n’a pas été bien mesurée ?
Quand je vois l’équipe de la saison dernière, les joueur que tu perds, ceux que tu prends et le fait de vouloir jouer la montée, ce n’est pas cohérent. Après, il s’est passé plein de choses. Il y a 3 points au compteur au quart du championnat et aujourd’hui tu te sauves. J’ai pourtant l’impression que ce n’est pas suffisant. Mais tu n’empêcheras jamais les gens de parler. Maintenant, les supporters vivent ça en tant que passionnés, avec ce qu’ils ont vécu par le passé, mais aujourd’hui la vérité, c’est que le RC Lens était en difficulté. Je n’ai pas la sensation que les gens voient ça comme ça. Ils voient le RC Lens champion, la victoire en Coupe de la Ligue , la Ligue des Champions…  Forcément en comparant à ça, tu peux être déçu, mais la réalité n’est pas là. La réalité c’est que tu démarres avec 7 défaites, que tu as Mouaad Madri qui se blesse et je ne vais pas rappeler tous les faits sinon, il y en a  pour une heure. Il faut regarder toutes les choses qui sont arrivées au club ou en dehors et se dire que nous sommes passés par une belle porte. Si tu descends en National, et ça pouvait arriver, cela aurait pu signifier la disparition du club. Mon inquiétude au départ était là. Quand tu relèves ce défi, ce n’est pas que le sportif.  Il y a aussi les salariés, les gens qui n’ont rien à voir, mais qui bossent pour le club et peuvent se retrouver en grande difficulté. Attention, je ne dis pas que je suis champion du monde mais je pense que nous avons réalisé quelque chose de pas mal. On peut me dire que j’aurais pu mieux faire, finir 10e… Il y a des matches lors desquels nous n’avons pas été bons, d’autres où ça se joue à des détails, mais l’objectif était de se maintenir.  On peut dire que j’aurais pu finir au dessus, peut-être. Je n’en suis pas certain mais peut-être. Moi, je suis content de ce que nous avons fait avec le staff et de ce qu’on réalisé les joueurs. Ils auraient pu lâcher, l’équipe aurait pu partir en saucisse mais elle a relevé la tête. Après il y a ce match d’Orléans (0-1, 24e journée de Ligue 2) qui a fait très mal. C’est le tournant de la saison. Il faut aussi se servir des erreurs commises pour ne plus les refaire. Mais quand tu arrives à remonter de là où nous sommes partis, je ne vais pas dire que c’est un exploit, mais pas loin.

Avez-vous échangé avec vos joueurs à propos de votre avenir ?
Non car le championnat n’est pas terminé. Après, nous ferons le bilan, mais je n’ai pas à parler de ma situation. Le club était prioritaire. Nous avons fait ce qu’il fallait pour que ça continue. Je ne suis pas là pour parler de ma situation, je n’ai jamais été comme ça en tant que joueur ni en tant qu’entraîneur. Ce n’est pas mon cas personnel qui est prioritaire. Dans le football, tu peux t’attendre à tout, à l’image d’Antoine Kombouaré limogé du PSG en étant leader. Nous avons  travaillé avec notre envie, notre détermination. Peut-être que des choses auraient pu être un peu mieux, mais dans une saison loin d’être tranquille, nous avons fait ce qu’il fallait avec le staff et les joueurs. Si ces derniers n’adhèrent pas au discours, s’ils ne sont pas présents, tu ne peux pas y arriver non plus. Ce challenge, nous l’avons réussi ensemble.

Propos recueillis par Christophe Schaad