Il y avait plus de monde que d’habitude ce vendredi au point presse du RC Lens. L’affaire Nicolas Douchez, placé en garde à vue pour violences conjugales, a engendré une forte présence médiatique à la Gaillette. Entraîneur des Sang et Or, Eric Sikora a ainsi dû se prêter à un exercice difficile, se retrouvant sous le feu des questions à propos d’un sujet sur lequel il n’en savait pas plus que ses interlocuteurs. Si après plusieurs minutes passées à jouer le jeu autant qu’il le pouvait, il a pu sembler s’agacer (« Je ne vais pas passer 20 minutes à parler de Nicolas Douchez. Moi je suis barragiste, je vais à Châteauroux avec une équipe à préparer. Si ce n’est que ça qui vous intéresse, je m’en vais, je n’ai pas d’infos, je n’ai rien du tout », a-t-il souligné), le coach artésien a livré ses impressions, avec prudence face à des faits dont il attend qu’ils soient avérés avant de parler de mise à l’écart définitive ou de toute autre décision.

Lensois.com : Eric Sikora, dans quelles conditions avez-vous appris le placement en garde à vue de Nicolas Douchez, accusé de violences conjugales ?
Je l’ai appris jeudi soir. Après, une procédure est en cours. Des choses ont été dites dans les journaux. Est-ce vrai ou non ? Moi je me prépare pour Châteauroux. Je n’ai pas eu de nouvelles ce vendredi matin par rapport à la situation de Nicolas. Les seuls trucs que j’ai eus, c’est par la presse, la télévision quand je suis rentré vendredi soir. Une procédure est en cours, j’ai pris acte et le plus important pour moi est ce match de Châteauroux. Si je suis surpris ? C’est quelqu’un avec qui j’ai de bonnes relations, il n’y a jamais eu de souci avec lui à l’entraînement,  Après, la vie en dehors, je ne suis pas avec lui, je ne vis pas avec lui, donc je ne sais pas ce qu’il fait.

Que pensez-vous du fait qu’il pourrait régulièrement se rendre à Paris ?
Quand tu as repos, que tu ne travailles pas, tu restes chez toi ou tu vas faire un tour ? Ici tu as le TGV, tu peux aller à Londres, Bruxelles ou Paris… Je ne vais pas te suivre. J’ai entrainement mercredi matin, l’après-midi on va à Courcelles-lès-Lens pour faire une séance spéciale avec les gamins, on a repos jeudi et on reprend vendredi matin. Certains viennent à la Gaillette, d’autres restent avec leurs enfants ou vont à Paris sur leur repos. Je n’ai pas un traceur sur tous les joueurs pour savoir où ils vont, ce qu’ils font et avec qui. Aujourd’hui, tu es joueur professionnel, tu sais ce que tu as à faire et à ne pas faire. Des faits ont été relatés, mais avons nous les bons détails ? Attention, je n’excuse pas, mais j’attends de savoir ce qu’il s’est passé.

On parle souvent de l’importance de l’entraînement invisible. En tant qu’entraîneur, êtes-vous agacé ou surpris lorsque de tels faits sont rapportés (ndlr : outre les violences conjugales, Nicolas Douchez aurait été interpellé en état d’ébriété) ?
Forcément. Aujourd’hui tu n’es surpris de rien. Pas uniquement dans le football. Le football est le reflet de la société et dans la société il se passe plein de choses. Attention encore une fois, je n’excuse pas si c’est vraiment ce qu’il s’est passé, c’est grave, mais aujourd’hui je n’en sais rien. Plein de choses sortent, moi j’attends. Aujourd’hui il est encore en garde à vue. J’attends d’avoir sa version, il y a celle de l’autre personne. J’attends avant de me prononcer.

« Les gars sont surpris et touchés »

Y a-t-il un impact sur l’ambiance du groupe ?
Les gars sont surpris et touchés. Mais aujourd’hui, je prépare le match sans Nicolas Douchez. C’est tout, c’est comme ça. Jérémy Vachoux a déjà joué, c’est un mec important, il y a quelqu’un derrière prêt à prendre la place.

Vous attendez vous à devoir vous passer de Nicolas Douchez plusieurs semaines ?
Pour l’instant, il y a une procédure en cours, nous verrons bien ensuite ce que nous ferons avec Nicolas. Il ne faut pas l’accabler non plus pour le moment par ce qu’on ne sait pas ce qu’il s’est réellement passé. Une fois que nous aurons les éléments, nous ferons en fonction de ce que nous savons.

En début de saison, Nicolas Douchez ne jouait pas alors qu’Alain Casanova avait rencontré des soucis avec lui (ndlr : Le gardien reconnaissait des différends, évoquant plutôt une mésentente sur certains modes de fonctionnement avant la venue de Reims)…
Alain avait ses raisons, moi j’ai les miennes. Dans le raisonnement, tu te dis qu’il a quand même été élu meilleur gardien de Ligue 2 la saison dernière, après s’il y a un impact, forcément que l’on prendra les décisions, mais sur ce qu’il a fait sur le terrain, il m’a amené son expérience. C’est un leader, un gars qui parle. On a pris des buts avec lui comme on en a pris avec Jérémy. J’ai décidé à un moment, nous verrons maintenant ce qui se passera et nous prendrons les décisions qui s’imposeront.

Propos recueillis par Christophe Schaad

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