C’est en mai qu’est survenue la rupture des ligaments croisés de Jean-Kévin Duverne. Le défenseur du RC Lens, qui venait d’achever sa 2e saison en tant que titulaire régulier chez les pros et de rejoindre l’équipe de France U20 pour préparer le Festival International Espoirs, n’a pas accusé le coup longtemps. Face à une blessure qui nécessite généralement de passer 6 mois loin des terrains, il se montre positif et déterminé. Avec une grosse envie de défendre ses chances sur la 2e partie de saison, après un dernier exercice dont il n’est pas satisfait.

Lensois.com : Dans quelle forme vous trouvez-vous après cette rupture des ligaments croisés survenue en mai ?
J’ai déjà eu cette blessure auparavant, mais la première fois, ce n’était que partiellement rompu. Au début, c’est difficile à vivre mais maintenant, je le prends positivement. Je suis focalisé sur mon genou. Il faut qu’il soit solide, que je récupère bien physiquement et ensuite, on va laisser passer le temps. J’ai fait de la rééducation directement, en commençant ici. Il y a eu des soins, des massages pour faire un peu partir l’œdème. Après, il faut gagner en extension. Au début, c’est compliqué car tu n’arrives pas à lever la jambe. Tu essayes, mais tu n’as pas de force… Je suis parti à Capbreton le 4 septembre pendant 3 semaines. Ça m’a permis de changer d’air. Tu rencontres d’autres blessés qui ont les mêmes sensations que toi et tu peux échanger avec eux. Même si tout le monde n’en est pas au même stade de la blessure, on apprend les uns des autres. Ça m’a fait du bien et je suis revenu en forme.

Simon Banza a vécu la même chose quelques semaines plus tard…
On est ensemble là-dessus, on s’encourage. C’est un frérot, on s’entraide ! On est dans la même galère et on ne peut que surmonter cette épreuve. Je suis sûr qu’on va la surmonter ! Je suis positif depuis le début, ça aide à avancer plus vite. Si tu commences à te dire que tu ne vas peut-être pas rejouer ou retrouver ton niveau… Il ne faut pas se dire ça, il faut se dire que ça va aller, que demain ça ira mieux. Il faut surtout penser à demain, ne pas être tout le temps dans le négatif. Sinon, tu n’avances pas.

« Sur la saison dernière, je ne suis pas content de moi »

Avec cette blessure, comment se passe votre quotidien dans le groupe qui a complètement changé depuis la saison dernière ?
C’est comme avant. Il y a des nouveaux coéquipiers et nous nous entendons bien. De toute façon, les équipes changent tout le temps. Je m’entends bien avec tout le monde. Même si je suis blessé, je me sens intégré dans le groupe. Je suis tout le temps avec eux. C’est pareil avec le staff. A son arrivée, le coach m’a dit que j’allais revenir plus fort, que c’était dans la tête. Il compte sur tout le monde. Là je suis blessé, il ne peut rien faire pour l’instant, mais il prend des nouvelles de moi régulièrement, tous les jours il me demande si ça se passe bien. C’est comme ça avec l’ensemble du staff, ils sont au petit soin.

Cette blessure est survenue après votre 2e saison pleine chez les pros du RC Lens. Qu’en retenez-vous ?
Sur le plan personnel, même si j’ai beaucoup joué, j’aurais dû faire une meilleure saison. Mentalement, quand tu joues le maintien, ce n’est pas la même chose que de jouer la montée. Ce sont 2 états d’esprit différents  et si tu es dans le mauvais tu descends. Tout le collectif a su se relever. C’est bien. Mais personnellement, je ne suis pas content de moi sur cette saison. Quand tu es joueur, tu veux toujours faire mieux. Il faut être exigent et se dire la vérité. Entre l’année dernière et ma première saison, ce ne sont pas du tout les mêmes. Ce n’était pas mentalement, ni physiquement, c’était juste comme ça. Je loupais des petites passes que je ne devais pas louper,  je n’y arrivais pas…

« Le RC Lens est un club que j’aime. Rester ici n’est que bénéfique pour moi »

Cette blessure a-t-elle changé vos plans de l’été dernier ou seriez-vous resté au RC Lens de toute façon ? On se souvient que vous avez refusé d’aller chez le rival lillois durant l’été 2017…
Après 2 saisons pleines  tu veux toujours viser plus haut. Mais le RC Lens est un club que j’aime, mon club formateur. Rester ici n’est que bénéfique pour moi. Je suis chez moi, je connais tout le monde et m’entends bien avec tout le monde. Si je peux faire monter un jour le club en Ligue 1… Je n’envisageais pas spécialement de partir. Cela dépendait des ouvertures éventuelles. S’il y avait eu une Ligue 1 ou autre, pourquoi pas. Si tu veux viser plus haut, que tu es jeune, autant tenter. Pour Lille, en 2017, je ne regrette pas mon choix même si je me sentais prêt pour tenter la Ligue 1. Ce n’est pas la rivalité qui m’a empêché d’y aller. Si je suis au Real Madrid et que j’ai envie d’aller au Barça, je vais y aller. Mais je n’ai pas voulu tout simplement parce que je me sentais bien au RC Lens. De plus, il y avait aussi Alain Casanova qui me faisait confiance. Même si de l’autre côté c’était Marcelo Bielsa, un coach qui pourrait faire rêver bien des joueurs. Je pense que j’avais aussi quand même quelques petites lacunes à corriger.

Quand pensez-vous être en mesure de revenir dans la rotation de Philippe Montanier, qui s’appuie sur Aleksandar Radovanovic et Mehdi Tahrat en défense centrale ?
J’en suis à 4 mois et demi. Normalement, les plans portent sur 6 mois. On va donc dire que ça devrait être fin novembre, mais je préfère être un peu patient. Ce sera l’hiver, sur des terrains durs, du synthétique… Je dois prendre mon temps. Je préfère attendre janvier et là, je serai prêt. Prêt à rentrer dans la rotation, à apporter un peu de concurrence ! Mehdi Tahrat et Aleksandar Radovanovic ? Ce sont des bons gars avant tout, très humbles. J’aime beaucoup ces personnes là ! Il y en a 2 qui jouent, mais pourquoi pas venir les taquiner, montrer que je suis là. Ça ferait du bien au groupe !

Propos recueillis par Christophe Schaad