Piston droit du RC Lens, Jonathan Clauss s’est révélé au cours de la saison comme une véritable bonne pioche. Recruté à Bielefeld, champion de la 2e division allemande, il n’a cessé de gagner en influence au cours de la saison. Avant la réception de Nîmes dimanche (34e journée de Ligue 1, 15h, à suivre en direct sur Lensois.com et diffusé en intégralité sur Multisports), il revient sur son rôle de passeur mais aussi sur ses progrès, notamment dans l’aspect défensif de son jeu généralement moins mis en lumière en raison de ses statistiques offensives (3 buts, 6 passes).

Lensois.com : Jonathan Clauss, dans quelle forme vous sentez-vous pour terminer la saison, alors que l’on se souvient que vous avez connu un été un peu particulier puisque vous avez terminé le dernier exercice tardivement en Allemagne ?
Franchement je me sens bien. On travaille hyper bien avec les préparateurs physiques et avec les kinés sur la récupération. J’étais un peu fatigué la semaine dernière, mais il faut y remédier. Sur ces 5 matches à venir, il ne faut pas se dire qu’on peut se permettre de râler un peu, il faut au contraire faire encore plus attention à tout ce qui est extra football pour rester en forme et le plus performant possible.

En ce moment, ça tourne beaucoup en attaque alors que vous êtes un gros pourvoyeur de ballons avec 6 passes décisives. Les repères sont facilement trouvés ?
On a travaillé ça depuis le début de saison. C’est sûr qu’il faut ensuite jouer des matches pour le bonifier mais en fonction des attaquants, on s’adapte. Par exemple avec Corentin Jean et Arnaud Kalimuendo, on sait que c’est plus compliqué de mettre des ballons sur la tête avec des défenseurs qui font 2 mètres, il faut donc réfléchir en fonction des déplacements pour leur mettre dans les pieds. Ce sont des choses auxquelles on est attentifs. Je ne dis pas qu’ils ont un mauvais jeu de tête mais ils savent que ce n’est pas leur qualité première et qu’ils sont bien meilleurs sur le jeu au sol, dans ce cas, il faut pouvoir les servir dans les meilleures conditions. Pour moi, c’est surtout la qualité du déplacement de l’attaquant qui fait la passe décisive. S’il se déplace bien et qu’il se retrouve tout seul, un ballon dans les pieds est bien plus facile à mettre qu’un centre à 40 mètres entre 3 défenseurs. C’est surtout ça qu’il faut féliciter plutôt que la passe en retrait. On travaille beaucoup les déplacements. C’est important même si parfois on a l’impression que ça nous gave de refaire 200 fois la même chose à l’entrainement. Par exemple le penalty obtenu par Corentin Jean contre Lorient, c’est exactement un déplacement travaillé à l’entrainement. Chapeau au coach !

« Les statistiques, je ne m’en satisfaits qu’à moitié »

Vous en êtes à 3 buts et 6 passes décisives, pensez-vous avoir de la marge pour aller plus haut ?
Bien sûr, il y a de la marge. J’ai mis un peu de temps pour débloquer le compteur, mais je sens de la marge dans la justesse du dernier geste. Ça se travaille. Il faut continuer pour passer d’un bon centre sur 3 à 1 bon centre sur 2 voire 1 sur 1. Je ne m’arrête pas à ça. Au début de la saison, je ne faisais pas attention aux statistiques mais maintenant qu’elles sont là, je ne m’en satisfaits qu’à moitié car je me dis qu’il aurait pu y en avoir encore un peu plus avec plus de justesse parfois.

Avez-vous le sentiment d’avoir encore progressé au cours de cette saison, par rapport à votre dernier exercice déjà bien rempli en Allemagne ?
Je pense que j’ai progressé un peu dans tout mais surtout sur mon aspect défensif. Dans la tête, j’ai aussi bien évolué je pense. Sur les qualités offensives, j’essaye de les perfectionner. Mais j’étais plus à l’aise offensivement que défensivement et aujourd’hui je trouve que j’arrive à rééquilibrer la barre au niveau offensif/défensif et j’en suis plutôt content.

Propos recueillis par Christophe Schaad