Attaquant du RC Lens, Mouaad Madri a heureusement été ces derniers mois aussi combatif qu’il a pu être malchanceux avec les blessures. Victime d’une fracture de la tête du péroné à la mi-janvier après un quart d’heure pour la venue de Nancy (2-1, 21e journée de Ligue 2) alors qu’il vivait sa première titularisation en Ligue 2 depuis une fracture du tibia survenue en août 2017, il entrevoit le bout du tunnel, cette fois plus court, même s’il faudra encore attendre quelques semaines avant d’envisager de le revoir sur le terrain. Après avoir encaissé le coup de massue, il s’est remis au travail, guidé par un gros mental.

Lensois.com : Mouaad Madri, où en êtes-vous après la fracture de la tête du péroné dont vous avez été victime à la mi-janvier ?
Ça va mieux, l’évolution suit bien son cours. J’ai repris le contact avec le ballon et je passe la seconde sur la préparation et les intensités. Je ne suis pas encore avec le groupe mais si tout va bien, en fonction d’un examen, je reprends l’entraînement la semaine prochaine ou dans 2 semaines sans contact.

On se souvient qu’à votre retour de blessure après la fracture du tibia, vous aviez dû passer beaucoup de temps en réserve le temps de retrouver vos sensations. Êtes-vous confiant pour un retour plus rapide au plus haut niveau ?
Oui, je pense que ça va être assez rapide par rapport à la première fois. J’étais vraiment revenu de loin. Là ça n’a rien à voir. Cela fait un peu plus de 2 mois et d’ici même pas un mois, je pense que ça devrait le faire.

Par quelles étapes êtes vous passé dans la tête après cette blessure survenue alors que vous retrouviez la Ligue 2 après une fracture du tibia datant d’août 2017 ?
Au début, ça n’a vraiment pas été facile à digérer. Il y avait énormément de frustration alors que je revenais déjà d’une longue absence. Dans le groupe, ils étaient tous déçus pour moi. Ils savaient que j’avais fait beaucoup d’efforts pour revenir. Il a fallu que je prenne mon mal en patience. Je n’ai rien fait pendant pratiquement un mois, je devais attendre que cela se consolide. Puis j’ai fait un peu de balnéo, de renforcement sans charge pendant une ou 2 semaines jusqu’à la radio de contrôle. J’ai pu commencer à travailler ensuite avec les machines et j’ai repris la course il y a près de 2 semaines. J’ai reçu beaucoup de messages des supporters, ça prouve à quel point le public croit en moi et me fait confiance. Je les remercie !

« Mon parcours fait que j’ai galéré, j’ai toujours eu ce mental »

Dans une telle situation, cela se joue beaucoup au mental. Il a fallu trouver les ressources pour se relever une 2e fois…
Oui c’est clair. Déjà avec la blessure survenue auparavant, il avait fallu faire preuve d’un gros mental pour revenir. Cela s’est beaucoup joué là-dessus. Il ne fallait pas que je baisse les bras. J’aime ce métier qui est aussi ma passion, alors je suis forcément motivé par une très grande envie de rejouer sur les terrains !

Vous vous êtes retrouvés avec 2 compagnons d’infortune, Mehdi Tahrat et Aleksandar Radovanovic, également blessés. De quoi aborder la situation différemment ?
Le fait d’être à 3, ça aide en salle. C’est plus facile. On met un peu de bonne humeur pendant les séances de travail, on rigole ensemble et ça passe mieux pour travailler ! On se motive les uns pour les autres. Cela rend clairement les choses plus simples pour chacun de nous.

Malgré les moments difficiles, vous semblez avoir à chaque fois réagi positivement face à ces coups du sort. Vous connaissiez-vous déjà cette combativité ?
Je pense avoir toujours été combatif. Mon parcours fait que j’ai toujours galéré. Il est atypique, j’ai dû travailler, je suis passé par les divisions inférieures et j’ai dû aller chercher les choses au bout de moi-même à chaque fois. Je pense que c’est un mental que j’ai toujours eu. Je n’ai jamais arrêté de travailler pour toujours chercher à obtenir plus !

Propos recueillis par Christophe Schaad