Entraîneur du RC Lens, Philippe Montanier n’a pas promis la lune à son arrivée avec une montée dès la première année, même s’il n’en a jamais fait non plus un sommet hors d’atteinte. Alors que le recrutement n’est pas encore terminé à une semaine de la reprise officielle, il livre ses impressions sur le travail déjà effectué et sur ses attentes avec un effectif qui vit une profonde refonte.

Lensois.com : Philippe Montanier, comment vivez-vous ce mercato ?
Tous les entraîneurs souhaitent avoir 80% de l’effectif le plus tôt possible. L’objectif était le stage de Chambon-sur-Lignon, après il y a les exigences et la réalité du marché. Parfois, il vaut peut-être mieux récupérer un joueur plus tard mais qui a vraiment le profil recherché, plutôt que l’inverse. Au niveau défensif, nous avons bien travaillé. Toute la défense a été renouvelée et comme le dit Eric Roy il y a besoin de renforcer un petit peu dans les autres lignes également.

Vous sentez-vous dans les temps ?
Nous reprenons la semaine prochaine, cela veut dire que s’il y a 2 ou 3 arrivées, sur 10 joueurs de champ, 30% de l’équipe n’aura pas travaillé pendant 6 semaines ensemble, mais c’est le lot de tous les entraîneurs maintenant, parce que nous avons la particularité en France, à l’inverse des Anglais qui ont bien compris, d’avoir une fin de mercato au 31 août alors que le championnat reprend le 27 juillet. J’espère qu’on arrêtera de marcher sur la tête, les Anglais le font en arrêtant le marché à la première journée, ce qui fait qu’au lieu de s’exciter le 31 août, on s‘excite avant la première journée. Mais ça ne dépend pas de nous. Tous mes collègues sont un peu comme moi.

« Dans la reconstruction plus que dans l’exploitation d’un effectif déjà rodé »

Votre effectif a connu énormément de modifications durant l’été. Quelles sont les conséquences sur votre travail de préparation ?
Nous repartons presque d’une feuille blanche, presque car il y a des joueurs du noyau dur sur lesquels je compte. Il y a tout à reconstruire mais c’est aussi intéressant de mettre ça en place. Forcément, ça mettra un peu plus de temps. On voit, quand on joue Nîmes (3-3), avec des joueurs ensemble depuis pas mal de temps, qu’il y a des automatismes que nous n’avons pas encore mais nous travaillons pour ça. Partir sur de nouvelles bases, sur le plan footballistique et humain, pour un entraineur, c’est intéressant mais c’est vrai que nous sommes dans la reconstruction plus que dans l’exploitation d’un effectif déjà rodé et complet. Comme nous avons beaucoup renouvelé derrière, le milieu et le secteur offensif restent prioritaires et c’est là que c’est le plus difficile pour trouver des bons joueurs avec une bonne mentalité et bon marché.

Avec un recrutement massif, on peut s’attendre à ce que tout le monde ne réponde pas aux attentes… Qu’en est-il pour l’instant au niveau la préparation ?
Le recrutement est un exercice difficile. On essaye de se tromper le moins possible. Moi j’ai le souvenir d’avoir recruté un jour un joueur qui avait gagné la Ligue des Champions, qui s’était bien intégré dans le vestiaire mais pas du tout au jeu de l’équipe. Il y a toujours cette part d’incertitude, des impondérables qu’on ne maitrise pas, mais on essaye aussi d’être attentifs à la mentalité des joueurs pour que cela colle bien avec le club et la région.

Propos recueillis par Christophe Schaad

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