Simon Banza est revenu au RC Lens cet été après avoir fait le plein de confiance pendant une saison en prêt réussie au Luxembourg. Une rupture des ligaments croisés l’a empêché de défendre ses chances pendant la phase de préparation. Récemment prolongé jusqu’en 2020, l’attaquant de 22 ans prend son mal en patience et compte bien saisir l’opportunité dans quelques mois de démontrer qu’il n’est plus tout à fait le même joueur que celui qui a rendu bien des services en 2015-2016 sous la direction d’Antoine Kombouaré.

Lensois.com : Simon Banza, comment vivez-vous cette longue période sans jouer en raison d’une rupture des ligaments croisés survenue en juin dernier ?
C’est une période difficile, c’est sûr. C’est une longue blessure, une opération, un nouveau corps, un nouveau genou. Il y a plein d’étapes à suivre. Il y a d’abord eu l’opération, puis je suis parti en centre de rééducation à Clairefontaine. Là-bas, on s’est très bien occupé de moi. J’ai pu avancer, vivre d’autres choses, connaitre d’autres personnes et ça fait grandir. Ensuite, je suis revenu à Lens poursuivre mes soins avant de partir pour Capbreton où est allé auparavant Jean-Kévin Duverne (ndlr : le défenseur central souffre de la même blessure, contractée quelques semaines plus tôt). Là-bas également, ils se sont très bien occupés de moi et cela s’est bien passé. On fait des rencontres, pas toutes issues du football. C’est intéressant, ça permet aussi de couper pour revenir plus fort. On relativise sur sa blessure.

Vous reveniez d’un prêt d’un an au Luxembourg, à l’Union Titus Pétange, qui s’était très bien passé avec 13 buts en 21 matches de championnat. Que retenez-vous de cette année dans un championnat qu’on ne connait pas très bien mais qui s’est distingué cet été avec le parcours de Dudelange qui a failli rejoindre les poules de la Ligue des Champions ?
C’était une très bonne expérience. C’était un challenge que je m’étais donné, j’avais besoin de me prouver que j’étais capable de certaines choses, de marquer des buts, de faire mon travail d’attaquant, ce que j’ai su faire, en inscrivant ces 13 buts en 21 matches de championnat et 5 autres en coupe. Cela s’est très bien passé, j’étais très satisfait de l’accueil du club de Pétange et eux étaient très satisfaits de moi aussi. J’ai encore des contacts avec des personnes du club. Il reste dans mon cœur. Il y a de bonnes équipes au Luxembourg, comme Dudelange, Pétange, Niedercorn. Le club de Dudelange a montré qu’il avait son mot à dire sur la scène européenne, il y a un bon niveau. Il ne faut pas croire que là-bas, tout est très facile, si tu ne fais pas ce qu’il faut, tu tombes dans les oubliettes.

Votre blessure ne permet pas d’observer votre évolution depuis les 15 matches de championnat que vous avez effectués en Ligue 2 sous la direction d’Antoine Kombouaré en 2015-2016 puisque vous avez peu joué avec Alain Casanova avant de partir au Luxembourg. Êtes-vous un joueur différent aujourd’hui ?
Oui. Tu vois d’autres choses, tu réfléchis, tu changes ta façon de jouer et surtout tu grandis. Dans le football, il faut grandir, prendre en intelligence dans les déplacements, dans la détermination, dans la volonté de marquer des buts. J’avais besoin de prendre de l’expérience ailleurs pour revenir plus fort et c’est ce que j’ai fait. Je suis sûr de moi à 100%.

« La prolongation, une grosse marque de confiance »

Lorsque l’on vous a découvert au plus haut niveau en 2015-2016, vous étiez souvent impliqué dans les actions, dans la construction, à la passe, mais vous ne marquiez pas beaucoup (un but en championnat). Ce passage au Luxembourg vous a montré sous un jour différent. Comment définissez-vous votre profil, vos qualités, aujourd’hui ?
Antoine Kombouaré m’avait donné la chance de m’exprimer, de jouer et je pense l’avoir rendu à l’équipe à l’époque. Nous avons eu de très bons résultats avec une série de 12 matches de championnat sans défaite, ce qui nous a permis de titiller ceux d’en haut pour espérer monter. Ce qui me manquait, c’était les buts, la confiance pour en inscrire plus. C’était ce que j’étais parti cherché au Luxembourg. Concernant mon profil, je suis assez grand et je pense être bon de la tête ainsi que dos au but, assez rapide. Techniquement, je suis à l’aise avec le ballon. Je pense être un attaquant moderne, qui fait des appels, je tâche d’apporter des solutions à mon équipe dans le jeu.

Ne vivez-vous pas cette blessure comme un coup d’arrêt alors que vous avez le sentiment d’avoir autant évolué depuis vos débuts chez les professionnels ?
Je ne le prends pas comme ça. Je le prends comme quelque chose de positif, qui va me permettre de revenir plus fort, de prendre une revanche. Cela va me permettre d’en vouloir toujours plus. Mon but aujourd’hui est d’abord de retrouver la forme pour aider l’équipe à monter, lui apporter le maximum que je peux pour atteindre l’objectif commun.

Le RC Lens vient de vous prolonger jusqu’en 2020. Comment avez-vous accueilli cette décision dans votre situation ?
Je tiens à remercier le club, le manager sportif Eric Roy et l’entraîneur Philippe Montanier, l’ensemble du staff. C’est une marque de confiance alors que j’ai subi une grosse blessure. On sait très bien qu’il y en a pour à peu près 6 mois, plus le temps nécessaire de retrouver son meilleur niveau. C’est une grosse marque de confiance dans l’optique de l’année prochaine et je ferai tout pour rendre cette confiance qu’ils me donnent.

Propos recueillis par Christophe Schaad