Une révolution de la gouvernance du football français est en chantier depuis plusieurs mois. Les plans semblent devenir plus concrets : on s’orienterait vers un modèle similaire à l’Angleterre et sa Premier League, selon un projet présenté par le le président de la FFF Philippe Diallo à l’occasion d’une conférence de presse durant laquelle il était accompagné de Marie Barsacq, la ministre des Sports.

Cela voudrait dire que la LFP disparaitrait pour laisser place à une société commerciale dont tous les clubs seraient actionnaires (avec une voix chacun) pour gérer la partie « business ». La Fédération Française de Football jouerait alors un rôle beaucoup plus central auprès du football professionnel puisqu’elle disposerait d’un vrai pouvoir de contrôle.

Philippe Diallo, qui avait mis en place des groupes de travail pour aboutir à une réforme, a détaillé dans des propos relayés par L’Equipe : « Je souhaite la création d’une société commerciale de clubs liée directement à la Fédération. On va passer d’une association loi 1901 à une société commerciale. Contrairement à LFP Media, qui ne s’occupait que des revenus, il y aura toujours la valorisation du Championnat, mais aussi l’organisation matérielle des compétitions. Dans cette société commerciale, il n’y aura plus de président élu. La direction sera assurée par un directoire à la tête duquel il y aura un CEO (chef exécutif) recruté par les clubs, salarié et révocable ad nutum (c’est-à-dire immédiatement). La Fédération disposera d’une action préférentielle lui permettant d’être la garante de l’intérêt général, avec un droit de veto par exemple sur le format de la compétition, le nombre de montées et de descentes. La FFF exercera aussi une action de régulation. Un certain nombre de compétences qui sont du ressort de la LFP remonteront ainsi à la Fédération. Je pense notamment à la DNCG. »

Vers la fin de l’ère Vincent Labrune, Philippe Diallo avec d’autres idées en tête

L’actuel président de la LFP Vincent Labrune.

Vincent Labrune, qui perdrait fatalement ses fonctions de président de la Ligue, serait lui-même favorable à cette issue. Pour rappel, il était vivement contesté par certains présidents. En particulier celui du RC Lens, Joseph Oughourlian. Cette réforme est sur le point de se mettre en place en plein marasme lié aux droits TV, avec la sortie à venir de DAZN en fin de saison. Le principe de création d’une chaine pour diffuser la Ligue 1 qui serait adossée à un partenaire, n’est absolument enterrée, au contraire. « Cela permettrait au football français d’avoir une plate-forme de diffusion qui lui assure des revenus pour le futur », commente Philippe Diallo, qui souhaite aussi une révision de la répartition des droits TV et qui a d’autres axes de travail en tête. Notamment avec la DNCG. Il avance par exemple l’idée d’un plafonnement salarial ou encore une limitation des effectifs. « Je veux également que la DNCG ait un regard attentif sur la multipropriété », souligne-t-il.