Elye Wahi n’a pas encore répondu aux attentes que les supporters plaçaient en lui à son arrivée l’été dernier pour succéder à Loïs Openda. Certains l’ont fait entendre dimanche dernier contre Monaco. Mais au sein du RC Lens, de Franck Haise à ses coéquipiers, on sent l’attaquant sur le bon chemin. Gros plan.

Le 20 août dernier, avant RC Lens-Rennes (1-1), une histoire d’amour semblait sur le point de débuter. Le tant attendu Elye Wahi, recruté à Montpellier pour 35 millions d’euros, record du club, était présenté depuis l’angle de la Lepagnot et de la Trannin à un Bollaert qui ne se faisait pas prier pour acclamer son nouveau joueur. Près de 5 mois plus tard, Bollaert a pris quelques distances avec l’attaquant, une petite partie le sifflant lors de sa sortie contre Monaco. Face aux attentes des supporters, Franck Haise n’avait pas manqué de soutenir son jeune joueur de 21 ans avec conviction. Arrivé tardivement dans le mercato, reparti presque aussi tôt en stage avec l’équipe de France Espoirs, Elye Wahi ne présente pas le bilan espéré à mi-saison avec 2 buts en Ligue 1. Mais aussi 2 buts en Ligue des Champions « qui valent leur pesant d’or si on peut parler ainsi » comme le précise Franck Haise : « Oui c est un jeune joueur qui progresse et qui doit encore progresser, dans un nouvel environnement, un nouveau cadre, un nouveau contexte, de nouvelles attentes et un statut différent. Car il est certes un jeune joueur mais  un jeune joueur qui a fait l’objet d’un transfert. Moi le montant m’importe peu. Ce qui compte, c’est le potentiel que je sens, comment il progresse, comment il travaille que cela concerne Elye Wahi, Andy Diouf, Neil El Aynaoui, Abdukodir Khusanov… Ce qui m’intéresse, c’est comment on les fait progresser comme auparavant avec Facundo Medina, Loïc Badé, Christophe Wooh, Cheick Doucouré ou Loïs Openda… ».

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Loïs Openda, le nom est lâché. Car Elye Wahi venait succéder à un attaquant auteur de 21 buts en championnat la saison dernière, devenant le premier lensois à atteindre la barre des 20 buts en Ligue 1 depuis Roger Boli en 1994. Forcément, ça marque les esprits. Dans les discussions, Elye Wahi est inévitablement souvent comparé au nouveau joueur de Leipzig. Le Belge avait lui aussi connu une première partie de saison délicate. Il affichait certes 7 buts à son actif sur 2022 (8 sur les 17 premières journées, la 17e s’étant jouée en 2023), dont un triplé contre Toulouse, mais il avait connu des vrais moments de méforme, à tel point qu’il semblait sur le point de perdre sa place au profit de Wesley Saïd lorsqu’est survenue la coupure liée à l’organisation de la Coupe du monde au Qatar. « Moi qui vois Elye depuis maintenant quasiment 6 mois même s’il part régulièrement en sélection, je sais qu’il avance et progresse. A l’image d’un Loïs qui n’était pas à 100% dès le départ, avec du travail nécessaire pendant plusieurs mois avant de finir en boulet de canon, j’espère que ce sera le cas pour Elye aussi. Il a toutes les qualités pour vivre une belle et grande carrière », lâche son coach.

Brice Samba : « On est avec lui »

A l’entraînement, les scènes de complicité que l’on peut voir, avec des jeunes et des moins jeunes, de David Pereira Da Costa à Jean-Louis Leca en passant par Facundo Medina, laissent assez peu de place aux doutes sur sa bonne intégration. Le capitaine Brice Samba lui accorde toute sa confiance et ne le sent pas en difficulté : « Ce n’est pas quelqu’un qui doute. Il sait très bien les axes de progression qu’il doit améliorer. Nous, on est avec lui. Si on cherche à se rappeler de ce que l’on faisait à son âge… je ne sais pas si on serait là où il est. On sait qu’une fois qu’il y aura le petit déclic, ça pourrait faire très mal. Il est arrivé pour 30 ou 35 millions d’euros. C’est normal qu’il y ait de l’attente mais dans le vestiaire, il est très épanoui. A son âge, il n’a pas la même expérience de vie que moi par exemple, mais il faut lui laisser le temps de digérer tout ça. On a aucun doute sur son potentiel. »

Le gardien enrichit son discours en mettant le doigt sur la nécessité de peaufiner l’entente entre les attaquants sur le terrain. Car si Elye Wahi est parfaitement intégré humainement, sur le terrain, il semble y avoir encore du chemin. Qui permettrait par exemple d’éviter ces nombreuses situations de hors-jeu qui viennent interrompre ses actions (11 hors-jeu, l’un des 10 plus gros totaux de Ligue 1 malgré « seulement » 7 titularisations sur 12 journées disputées). L’illustration de connexions à améliorer, notamment avec les animateurs. Franck Haise observe : « Il y a 2 types de hors-jeu en général : ceux qui sont liés au timing entre le passeur et le receveur. L’un ou l’autre peut être fautif. Souvent ça ne se joue pas à grand-chose. Plus les connexions seront fortes et moins il y en aura mais ils sont inévitables. Je préfère que ça arrive, ça veut dire qu’on attaque la profondeur et cette saison on reste à des standards assez haut à ce niveau. Puis il y a ceux liés à des soucis de replacement. C’est au joueur de faire l’effort de revenir parfois un peu plus vite à proximité de la ligne de défense adverse. On a mis le doigt dessus depuis un moment, mais entre le moment où on met le doigt et le moment où ça se règle, il y a toujours un délai. Je sens tout de même qu’ELye est plus connecté. Contre Monaco, on a vu que ses partenaires étaient aussi plus connectés à lui. David (Pereira Da Costa) a su le trouver 2 fois en première intention dans la profondeur. Une première fois on aurait dû mener à un pénalty et une expulsion du défenseur plutôt que la mienne, puis sur l’autre le gardien empêche une bonne occasion. On doit tous progresser, mais je trouve que ça avance. » Avec la réception du PSG dimanche, match qui avait lancé l’année 2023 exceptionnelle de Loïs Openda la saison dernière, Elye Wahi voit arriver une belle occasion de mettre tout le monde d’accord.