Ce samedi, Bollaert aura peut-être l’occasion de voir Jonathan Clauss évoluer sous ses yeux pour la première fois depuis son départ à Marseille. Sans celui qui fut l’une de ses plus grandes révélations de ces dernières années, Lens a su continuer de grandir, tandis que l’international français a maintenu le cap dans son nouvel environnement, malgré un récent passage à vide. Gros plan, avec les chiffres de notre partenaire Stats Perform/Opta.

Le match de ce samedi sera particulier pour Jonathan Clauss. Pour la première fois depuis son départ l’été dernier, il va refouler une pelouse de Bollaert qui l’a vu exploser aux yeux du grand public et devenir international français, lui l’ancien joueur amateur. Difficile de savoir quel sera l’accueil qui lui sera réservé tant les avis semblent partagés, entre ceux qui ne retiennent que son apport sur les 2 belles saisons effectuées par le RC Lens de 2020 à 2022 et ceux qui n’ont pas vraiment apprécié la façon dont s’est opéré son départ vers l’OM. Difficile pourtant d’oublier à quel point il a marqué les esprits par ses performances, au point d’être élu meilleur latéral droit de Ligue 1 aux Trophées UNFP. Mais le Racing a aussi très bien su apprendre à faire sans lui, malgré l’énorme vide qu’il semblait laisser sur le plan statistique, trouvant un équilibre lui permettant d’être plus performant défensivement. « On est là pour trouver des solutions avec l’effectif que l’on a. Pour ceux qui pensent que l’on ne change jamais d’équipe depuis 3 ans, il suffit de regarder l’effectif parce qu’il bouge. On a perdu Jonathan, Cheick (Doucouré) qui était aussi un élément important. Ensuite, c’est au coach, au staff et au recrutement de faire du bon travail pour que lorsque les éléments qui sont normalement essentiels ou hyper importants, ne sont plus là, on puisse trouver des solutions et faire en sorte que cela se voit le moins possible. Parfois, cela se fait avec des profils similaires ou parfois avec des profils différents. Il faut trouver les solutions pour que ceux qui arrivent soient performants », commente Franck Haise.

Jonathan Clauss, quelques évolutions à l’OM, mais toujours influent

(Source : Stats Perform/Opta)

Jonathan Clauss représentera pourtant toujours une menace pour le RC Lens ce samedi soir s’il joue ce qui sera, comme un symbole, son 100e match en Ligue 1 (70 avec Lens, 29 avec Marseille pour l’instant). 3 saisons au plus haut niveau sur lesquelles il apparait comme le 3e meilleur passeur de l’élite derrière Kylian Mbappé et Lionel Messi. Car en passant du Nord au Sud, il a maintenu l’allure. S’il a parfois été chahuté à cause d’un premier trimestre 2023 poussif dans la foulée de la déception de son absence au Mondial, Jonathan Clauss affiche encore un beau total à la passe8 décisive après 33 journées (8 selon les critères retenus par Stats Perform/Opta Jean, 10 pour le classement officiel de la LFP) quand il avait été passeur à 11 reprises sur tout l’exercice 2021-2022 avec Lens. Parfois baladé côté gauche par Igor Tudor, ce que n’avait jamais fait Franck Haise, il se fait en revanche pour l’instant plus discret que la saison dernière en terme d’efficacité devant le but (1 seul contre 5 avec Lens en 2022). Machine à centrer en Sang et Or, Jonathan Clauss s’y prête moins dans le jeu avec l’OM (5 par match en moyenne avec Lens en 2021-2022, 3,5 avec l’OM), mais il se montre plus précis avec une moyenne de 29% de centres dans le jeu réussis contre 16% pour sa dernière saison avec Lens. Toujours dans le jeu, il est aussi plus souvent à la passe avant un tir (1,6 fois par match avec l’OM, 1,2 fois avec Lens en 2021-2022). Jonathan Clauss n’a pas vraiment perdu en influence depuis son transfert malgré une saison qui parait parfois inconstante.

Frankowski, son principal remplaçant, ne démérite pas

Franck Haise avait prévenu en début de saison. Il n’attendait pas de ceux qui allaient lui succéder dans le rôle de piston droit qu’ils « fassent du Jonathan Clauss ». Et en effet, alors qu’il a partagé le temps de jeu dans ce registre avec Jimmy Cabot, Florian Sotoca ou Julien Le Cardinal, Perzmyslaw Frankowski, le Lensois le plus utilisé à ce poste et également aligné parfois à gauche, n’évolue pas sur les mêmes bases sur le plan des passes décisives (2 passes), mais a tout de même signé 4 buts. Le Polonais a de plus du répondant dans bien d’autres domaines. Sur un plan offensif, « Frankie » met par exemple la barre haute sur la quantité de centres fournis dans le jeu, soit 4,4 par match cette saison avec un ratio correct de 24% de ballons arrivés à bon port.

(Jonathan Clauss la saison dernière au RC Lens. Source : Stats Perform/Opta)
(Przemyslaw Frankowski au RC Lens cette saison. Source : Stats Perform/Opta)

Restant offensif conformément aux ambitions de jeu lensoises qui n’ont pas vraiment bougé, Frankowski touche 65% de ses ballons dans le camp adverse, soit un taux très proche des 66% de Jonathan Clauss la saison dernière (ce dernier le touchait toutefois plus souvent dans le dernier tiers du camp adverse, soit 20% des ballons négociés contre 16% pour Frankowski (Chiffres Stats Perform/Opta). Sur le plan défensif, si le Polonais performe un peu moins dans les interceptions et ballons récupérés (voir ci-dessus), il rivalise dans les duels avec un léger avantage (3,7 gagnés par match par Frankie, 3,6 avec Lens puis 3,3 avec l’OM pour Clauss). Avant tout ailier de formation mais en progrès sur le plan défensif, le numéro 29 lensois se montre par ailleurs plus friand de tacles que son prédécesseur. En moyenne, l’ex joueur de Chicago tacle 2,5 fois par matches sur cette saison (1,6 de réussis). C’est plus que Clauss que ce soit avec Lens en 2021-2022 (1,9 pour 1 réussi par match) ou avec Marseille cette saison (1,5 pour 0,9 réussi). Les performances de Przemyslaw Frankowski, peut-être moins spectaculaire dans son jeu, l’amènent d’ailleurs sur la saison en cours à être considéré comme l’un des meilleurs spécialistes au poste. Au point de peut-être damer le pion à Jonathan Clauss au moment de dévoiler le futur onze type de la saison aux Trophées UNFP ? Un duel direct ce samedi soir pourrait être intéressant à suivre, même si l’un comme l’autre ont pris l’habitude d’être baladé de la droite à la gauche !