On avait l’habitude de voir les clubs français, dont le RC Lens, se faire piller leurs jeunes joueurs par les formations étrangères, à l’image de Gaël Kakuta, parti à 16 ans à Chelsea… Mais désormais, il est de plus en plus fréquent de voir les clubs français se piller entre eux.

Un « pacte de non agression » est pourtant instauré entre clubs français. Lille, qui a d’ailleurs recruté le U17 lensois Fadiga Ouattara cet été, se trouve particulièrement dans le viseur pour ne pas le respecter tout comme Monaco. Les clubs se refusaient autrefois à viser des stagiaires en fin de contrat dans les autres centres de formation de l’hexagone mais cela semble de plus en plus révolu. Président de Saint-Etienne mais aussi du syndicat Première Ligue, Bernard Caïazzo sonne l’alerte :

« Plusieurs clubs se sont plaints. Le sujet a déjà été mis sur la table au sein de Première Ligue ou à la Ligue. Jusqu’ici, les clubs français faisaient l’objet d’attaques de clubs étrangers, anglais notamment, qui, contre des indemnités de formation ridicules, recrutaient des talents en devenir de premier plan. Mais ils ne se piquaient jamais les jeunes de leur centre de formation. En brisant ce gentleman’s agreement, on est en train d’ouvrir la boite de Pandore. C’est extrêmement dangereux. Ça va devenir la jungle. Je dis à mes collègues : « Attention : dans la jungle, à la fin, c’est toujours le plus puissant qui gagne. Et il n’est pas sûr qu’un jour vous ne vous fassiez pas manger, vous aussi. » Par ailleurs, s’ils ne peuvent plus s’appuyer pendant quelques saisons sur les joueurs qu’ils forment, certains clubs vont se demander quel est leur intérêt à entretenir un centre de formation. C’est tout un système qui serait alors en grand danger. »

(Source : L’Equipe)