Daniel Leclercq était un spectateur avisé du derby de samedi entre Valenciennes et le RC Lens (4-2, 14e journée de Ligue 2). Le Druide a joué et entraîné les 2 clubs.

Le coach des Sang et Or champions de France en 1998 a été interpellé par la mauvaise performance du Racing. Il analyse :

« C’est un non-match de Lens, totalement absent des débats. Je ne sais pas ce qui leur est passé par la tête. J’avais dit que VA devait montrer une âme sur le terrain. Et c’est Lens qui n’en avait pas du tout. Je les ai trouvés amorphes. Ce n’est pas l’attitude ni la prestation d’une équipe qui doit mettre en avant son statut et ses ambitions. Lens aurait dû montrer d’emblée une volonté de récupérer les ballons, de gagner la bataille du milieu, de mettre de la folie dans son jeu. On a rien vu de tout ça. A un moment, je me demandais même qui était milieu défensif tellement les relances étaient faciles pour VA. Il y a un manque d’animation et de complicité entre les différentes lignes de joueurs. C’est inquiétant. J’ai regardé Brest lundi soir, un concurrent de Lens pour la montée. J’ai vu une vraie différence avec une équipe qui s’arrache en seconde période pour aller chercher la victoire. Cette équipe est capable de monter mais elle doit montrer beaucoup plus de leadership. Bollaert est une référence. Les supporters lensois étaient encore 6 000 samedi. Ce serait bien qu’il y ait une reconnaissance de la part des joueurs. »

Les incidents survenus entre supporters qui ont fait 14 blessés légers l’ont aussi forcément interpellé : « C’est navrant. Je n’ai jamais connu ça à mon époque, même lors de Lens-Lille. J’ai un ami qui m’a téléphoné la veille pour savoir si ce n’était pas trop dangereux d’aller voir le match avec son enfant. Je ne suis pas trop au courant de tout ça. Mais il avait raison. J’adore les supporters valenciennois et les supporters lensois. On a passé que de bons moments tous ensemble. Mais quand j’entends, dès la composition des équipes, alors que le match n’a même pas encore commencé, que les joueurs se font insulter, je me dis – mais on est où là ? Je n’ai pas de mot. »

(Source : L’Observateur)