Après un transfert des droits sportifs, l’Arras Football Club Féminin est devenu cette année le RC Lens Féminin. Les Sang et Or vont faire leurs grands débuts dans le championnat de 2e division ce dimanche avec un gros match à 15h contre Nantes, à Arras. L’entraîneure Sarah M’Barek évoque avec nous ce début de saison et cette nouvelle aventure.
Lensois.com : Sarah M’Barek, dans quel état d’esprit sentez-vous votre groupe à 2 jours de la première de la saison à domicile contre Nantes ?
Il y a beaucoup d’impatience. Nous avons hâte d’être enfin à dimanche pour démarrer la compétition. En plus nous commençons par un grand favori pour la montée. C’est bien car ça va nous permettre de nous tester, de voir où l’on se situe et de jouer un gros match d’entrée.
Sentez-vous une pression chez vos joueurs du fait de représenter désormais le RC Lens ou c’est à l’inverse galvanisant avant tout ?
C’est galvanisant avant tout. Il n’y a pas de pression, la seule pression que l’on transmet aux joueuses c’est à travers le fait de donner le meilleur, de faire honneur à ce maillot, pour qu’elles soient présentes au rendez-vous, en totale confiance et que l’on puisse s’exprimer.
Que retenez-vous de la préparation* ?
La préparation a été assez courte. On a été un petit peu dans l’urgence, il y a eu quelques incertitudes sur le démarrage avec le contexte du Covid-19. Nous n’avons pas fait de stage, il n’y a pas eu d’activité de cohésion non plus comme je l’aurais souhaité car la mise en route a été compliquée. Nous sommes arrivées assez tard sur nos postes, que ce soit Marie Schepers (ndlr : coordinatrice administrative en plus d’être joueuse) ou moi, je n’ai démarré que début juillet et pour démarrer une saison ce n’est pas évident. Il a fallu s’adapter mais ça donne quelques points de repères pour avoir plus de temps la saison prochaine. Depuis 15 jours, les filles ont vraiment pris le rythme des séances, commencent à bien encaisser les charges de travail. On n’est pas au top de notre niveau mais on a passé des paliers et d’ici 15 jours à 3 semaines, on pourra vraiment s’exprimer avec tous nos moyens.
Pouvez-vous en dire plus sur le plan de jeu et votre philosophie en tant qu’entraîneure ?
J’avais besoin d’analyser un peu mon groupe, je connaissais surtout les recrues mais je ne connaissais pas forcément le groupe qui existait l’an dernier avec Arras. Je me rends compte que c’est une équipe capable de jouer, de poser le jeu et ça fait partie de ma philosophie. On va améliorer le côté défensif, l’envie de défendre ensemble, de défendre en avançant, de ne pas subir tout le temps les assauts adverses, d’être capables d’aller chercher l’adversaire et de construire. Il faut aussi que l’on soit capables de s’adapter. C’est une qualité qui compte pour moi. Le choix des joueuses est souvent lié à ça, il faut qu’elles soient en mesure de s’adapter vite à un poste ou une animation.
« Prendre le temps de poser de bonnes bases »
On accole souvent une culture du jeu vers l’avant au RC Lens. Quand on prend une équipe en main, pensez-vous qu’il est nécessaire de chercher à y correspondre impérativement quitte parfois à défier la raison par rapport aux qualités d’un groupe ?
Je pense que si on m’a recruté, c’est sans doute parce que les dirigeants ont jugé que mon profil correspond à ce qu’ils attendent. C’est vrai que moi aussi j’aime le jeu vers l’avant mais je suis capable d’être raisonnable et je pense qu’il faudra savoir l’être. Parfois il faudra se dire que bien jouer, c’est bien, mais si on veut des points il faudra aussi à certains moments rechercher plus de rigueur défensive, accepter de subir et de jouer en contre. Tout dépendra aussi du niveau de l’équipe par rapport aux autres car c’est difficile encore de se jauger mais on s’adaptera.
L’objectif pour le moment, ce sont les 3 premières places ? (ndlr : Seul le premier du groupe montera)
La première étape, c’est effectivement de terminer sur le podium. On a un groupe très difficile avec des prétendants installés en haut du tableau depuis plusieurs années et qui ont fait un gros recrutement. On va prendre le temps de travailler, de poser de bonnes bases pour tirer le meilleur du groupe. Pour motiver les filles, on a fixé cet objectif d’atteindre le podium.
Justement, Nantes sera un prétendant. Les Nantaises ont d’ailleurs enregistré l’arrivée d’Anaïs Ribeyra qui reste sur une saison à 15 buts avec Yzeure. Qu’attendez-vous de votre adversaire ?
C’est un club qui a construit sa section féminine en partant de tout en bas. C’est un gros projet. Parmi les nantaises je connais beaucoup de joueuses que j’ai eues à Guingamp. Elles étaient pour certaines plus jeunes mais elles ont gagné en maturité. J’ai aussi travaillé avec l’entraîneur (ndlr : Tanguy Fétiveau). Je connais cette équipe mais ne la redoute pas forcément car je pense qu’à cette période, pour avoir observé 2 matches, je pense qu’on n’est pas si loin de leur niveau. En revanche, il y a des cadres qui ont une grande expérience de la première division, ce que nous n’avons pas forcément.
Propos recueillis par Christophe Schaad
*Les joueuses du RC Lens ont joué contre Anderlecht (D1 belge, 0-6), La Gantoise (D1 belge, 1-0), Le Havre (D1, 0-4), Valenciennes (R1, 6-0) et Avion U15 (3-0).