Co-président de l’UNFP, le syndicat des joueurs français, Philippe Piat est aussi le numéro un de la FIFPro, le syndicat international des joueurs. Il s’attache depuis des années à défendre leurs intérêts à grande échelle, notamment vis-à-vis des clubs.

Et pour lui, il y a du pain sur la planche pour améliorer la place des joueurs dans le système qui régit le football. Président de l’UNFP depuis 1969, il estime que le modèle social dans le milieu à régressé :

« Je dirais qu’il y a un retour en arrière. C’est-à-dire que les clubs essaient de revenir sur des choses acquises par les joueurs, au prétexte que la compétitivité entre les clubs est déterminée par l’argent. Maintenant, on peut dire que le plus gros budget est premier au classement, le suivant est deuxième et ainsi de suite. Déjà dans les années 1990,  Bernard Tapie me disait : «?M. Piat, quelqu’un qui a 20 millions de budget, jamais il ne participe à la Ligue des champions. Celui qui a 40, il est éliminé au premier tour. Celui qui a 60, il la joue régulièrement, mais il ne peut pas la gagner. 80 millions, il a des chances. Et celui qui a 100 millions, il la joue tout le temps et il a de bonnes chances d’en gagner plusieurs.?» Je suis obligé de reconnaître qu’il ne racontait pas de conneries. »

Pour lui, ce sont les droits télé et leur explosion qui ont fait basculer les choses du mauvais côté et développe : « Moi, je suis plutôt d’une tendance libérale, je ne suis pas contre une certaine liberté d’action, de développement, pouvoir gagner de l’argent. Mais le pendant négatif, c’est que ça devient trop du business et ça dénature les choses. Une équipe perd 3 matches, l’entraîneur est viré. Celui qui fait ça nie qu’il y a un premier et un dernier ! Parfois, tu peux mouiller le maillot et être dernier ! Si on fait une compétition fermée aujourd’hui, à la fin tu auras toujours l’Ajax Amsterdam 20e,  Fulham ou je-ne-sais-qui 19e… Ceux qui ne gagnent pas sont vilipendés, alors qu’il faut admettre que la victoire de l’un soit la défaite de l’autre. On entend rarement «?j’ai perdu parce que l’autre était plus fort?» . »

(Source : So Foot)