A l’occasion de cette longue trêve imposée par la suspension du championnat, Lensois.com vous propose de partager votre souvenir le plus fort d’un match à Bollaert. Vous pouvez nous l’envoyer à l’adresse [email protected] avec prénom, nom (préciser si vous souhaitez qu’il n’apparaisse pas), âge et commune.

Ce mardi, c’est Christophe Delattre, 50 ans d’Isbergues, qui partage avec nous ses souvenirs  :

« Novembre 1983, j’ai 13 ans,  depuis 2 ans au moins, je vais de temps en temps au stade Bollaert. C’est mon parrain qui m’y a emmené la première fois. Je me souviens, il y avait Hédoire dans les buts, Bade, M’Pelé, Leclercq, pour ne citer qu’eux. Immédiatement, je suis tombé admiratif de ce public, amoureux de cette équipe et aujourd’hui je suis toujours passionné. Ce soir de novembre 1983 donc, Lens qui joue l’Europe, reçoit Anderlecht, l’ogre belge. Notre club a déjà éliminé Anvers et La Gantoise. On s’attaque cette fois à un autre morceau. Mon parrain me récupère vers 18h et on file au stade. A l’époque, nous avions notre sac à dos dans lequel se trouvaient sandwichs et boissons. C’était bon enfant, personne n’aurait jeté quoi que ce soit sur le terrain… quoi que… On arrive sur Lens et je me souviens qu’à la radio, les reporters parlaient de folie dans les rues de la ville. Ils avaient également précisé que Lens allait jouer avec un maillot collector, si mes souvenirs sont exacts. Comme d’habitude, on se gare rue de Béthune. Une marée jaune et rouge déferle vers le stade. On prend place en Trannin, comme à chaque match. Cette tribune ne dispose pas de places assises. Malgré la foule, j’arrive tout de même à me placer devant une rambarde. Je suis presque derrière le but, à mi hauteur. Le match commence dans une ambiance indescriptible. Tout le stade a revêtu les couleurs lensoises. On pouvait à l’époque acheter des écharpes, des casquettes, des bobs à l’extérieur sur le parking…On est dominé et Anderlecht ouvre logiquement le score. Malgré cela Bollaert chante, mais même avec les encouragements, notre jeu n’arrive pas à se mettre en place et Anderlecht maîtrise son sujet. La 2e période est poussive de la part de nos protégés. 89’ environ, mon parrain me souffle à l’oreille qu’il est l’heure de repartir pour éviter un maximum les bouchons. Il me prend la main et on commence à descendre la tribune. Mon regard ne quitte pas les 22 acteurs. Alors que mon parrain me tire presque, je me retourne et voit qu’un défenseur belge donne une balle en retrait à son gardien. Je me dis : « C’est fini, il va siffler! » Et là alors que le goal lève le pied pour contrôler le ballon, je vois que celui-ci passe la ligne. Le stade explose, je lâche la main de mon parrain, j’exulte… Lui ne comprend pas. Je lui dit « c’est un but contre son camp ! », mais je ne savais ce qu’il s’était passé.. Ce n’est qu’une fois dans la voiture,  que nous avons appris, à la radio, que c’est un caillou ou une bouteille lancée de la tribune qui avait dévié la trajectoire du ballon…  » A noter que c’est d’une tribune de supporters belges qu’est venu le fameux caillou.