Arrière droit du Paris-Saint-Germain, Serge Aurier a énormément évolué depuis son départ du RC Lens, son club formateur, en 2012. Avant son retour à Bollaert avec la Côte d’Ivoire pour affronter la France mardi (21h, diffusé en direct sur TF1), décryptage avec l’entraîneur du Racing Alain Casanova, qui a contribué à son explosion avec Toulouse.

Mardi soir, à Bollaert, Raphaël Varane, l’enfant chéri du RC Lens devenu un joueur d’envergure internationale au Real Madrid, cristallisera sans doute une grande partie de l’attention lors de France-Côte d’Ivoire. Mais il ne faut pas oublier qu’en face, il y aura, à moins d’une blessure ou d’un choix du sélectionneur, un autre joyau issu de la Gaillette, en la personne de Serge Aurier. Depuis son départ en 2012, l’arrière droit ivoirien a lui aussi pris une autre envergure. Et l’entraîneur actuellement en place au RC Lens, Alain Casanova, n’y est pas étranger.

S’il a fait ses débuts au Racing, lancé par Jean-Guy Wallemme en Ligue 1 à 16 ans durant la saison 2008-2009, Serge Aurier a franchi une nouvelle étape à Toulouse, où il a rejoint Alain Casanova. Ce dernier a vu signer un diamant à polir malgré des qualités déjà évidentes développées par les éducateurs de la Gaillette. « A son arrivée, il était très jeune mais il avait déjà un potentiel très intéressant. Je pensais qu’il avait besoin d’être un peu mieux formaté, qu’il avait besoin de pas mal de travail. Il a énormément travaillé, il a beaucoup progressé sur le plan individuel et collectif. Tactiquement, il y avait un peu de travail aussi », raconte le technicien, pour qui les possibilités du joueur sautaient aux yeux : « On s’est aperçu rapidement qu’il avait le potentiel pour une très grande carrière. »

Une métamorphose sur le plan offensif

La plus grande métamorphose du latéral depuis son départ du RC Lens réside sans doute dans son apport offensif. Sous les couleurs Sang et Or, Serge Aurier se signalait souvent par sa maladresse dans les 30 derniers mètres adverses sur ses montées. Aujourd’hui, en plus d’être solide derrière, il représente un véritable atout offensif pour le Paris-Saint-Germain avec une redoutable qualité de centre, mais c’est à Toulouse qu’il a débuté ce processus. « Il était très fort sur le plan défensif individuellement et manquait de justesse et de fluidité sur le plan offensif notamment dans sa dernière passe. Il a su devenir fort décisif sur des centres, c’est encore le cas à Paris. », observe Alain Casanova. Arrivé au PSG en 2014, Serge Aurier, après quelques mois d’adaptation, s’est imposé comme le titulaire au dépend de Grégory Van der Wiel, depuis parti à Fenerbahçe. Pour le coach lensois, il a encore évolué dans la capitale : « Je le vois encore plus discipliné qu’avec moi à Toulouse. Il y a une très grande exigence et ce qu’il pouvait se permettre parfois à Toulouse dans son replacement, son positionnement, je pense qu’il a compris qu’il doit être très rigoureux dans ce qu’il fait. Il démontre semaine après semaine que c’est un grand joueur. Sur le plan athlétique, c’est un monstre, ça va très vite, ça saute très haut, c’est très déterminé. C’est un profil de très haut niveau. »

Serge Aurier, c’est aussi malheureusement un nom souvent associé à des polémiques. En février dernier, il se fait remarquer en tenant des propos grossiers à l’encontre de certains coéquipiers du Paris-Saint-Germain mais surtout de son entraîneur d’alors, Laurent Blanc, sur Périscope, lui valant un séjour en CFA. Ensuite, c’est une affaire de violence contre un policier qui surgit et pour laquelle il a été condamné à 2 mois de prison ferme en septembre, une condamnation pour laquelle il a fait appel. Néanmoins, il n’a pas perdu sa place le terrain, en club comme en sélection, semblant résister au déferlement médiatique qui s’est abattu sur lui. « C’est quelqu’un de très fort sur le plan mental. Il est hermétique à la critique, très sûr de ses forces. Il a pu commettre quelques erreurs, mais je pense que ça ne l’a pas affecté », lance Alain Casanova. Champion d’Afrique 2015, il aura peut-être l’occasion de le démontrer une nouvelle fois face aux Bleus, mardi à Bollaert.

Christophe Schaad

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