Si la notion de derby concerne souvent avant tout les supporters, Alain Casanova, l’entraîneur du RC Lens, ne nie pas qu’elle donne un caractère particulier à ces matches. Arrivé cet été dans la région, il se montre déjà prêt à s’imprégner de la passion que peut générer un tel rendez-vous, alors que son équipe jouera à Valenciennes, samedi (9e journée de Ligue 2, 15h, à suivre en direct sur Lensois.com et diffusé en intégralité sur BeIN Sports 1).

Lensois.com : Alain Casanova, ce sera votre premier derby du Nord à Valenciennes. C’est un contexte particulier ?
Un derby reste un moment très important, pour le club, pour les supporters. C’est une notion de rivalité régionale, de suprématie et chacun a envie d’être le meilleur protagoniste en faisant le meilleur résultat possible pour être, ce jour là, l’équipe phare de la région.

Cette notion de derby est-elle encore importante pour les joueurs alors qu’il y a beaucoup de mouvements dans les effectifs ?
C’est vrai que maintenant, il y a tellement de joueurs venant de tous les horizons, de diverses nationalités dans chaque équipe du championnat, que cette notion a un peu moins de poids à l’intérieur de chaque groupe, mais il reste des joueurs formés au club, pour qui l’entité est importante. Cette importance, ce sont d’abord les supporters qui la donnent et la ressentent. Cela reste un match de championnat d’une grande importance pour nous et il y a quand même une notion particulière du fait de la proximité des 2 villes.

Si cela est moins important pour les joueurs, qu’en est-il pour les entraîneurs ?
Après, les joueurs, au départ, ne ressentent peut-être pas la même exigence que les supporters, mais au fur et à mesure, avec l’ambiance, la passion que ça génère, font que l’on est obligé d’être vacciné par ça. Les entraîneurs, c‘est exactement pareil. Pendant 25 ans, mon derby était celui de la Garonne. Au fur et à mesure, il devenait de plus en plus important mais même les premiers l’étaient car on défend des couleurs, un club, on se met à la place de tous les supporters pour qui le match a une grande importance. Pour nous, c’est exactement pareil. Samedi c’est un match pour lequel j’ai vraiment envie de tout mettre en œuvre afin de gagner car il sera important pour la suite, mais aussi pour tous les supporters.

« Je ne place pas le RC Lens en favori de ce derby »

Que pensez-vous de Valenciennes ?
Les Valenciennois sont en train de réaliser un très bon début de saison. Cela me fait penser à certaines équipes qui étaient en difficulté avant de commencer, interdites de recrutement ou qui ont du se séparer de beaucoup de joueurs, mais qui arrivent à obtenir une cohésion de groupe, avec une bonne organisation et du travail, pour trouver les ressources nécessaires à la mise en place d’une bonne saison. Je connais bien Faruk Hadzibegic qui est quelqu’un de méthodique et qui organise bien ses équipes. Il a de l’expérience à revendre. Je ne suis pas surpris par le début de championnat de Valenciennes et je suis persuadé que contrairement à ce qui a été pronostiqué, c’est une équipe qui ne connaitra pas de difficultés et accomplira une très bonne saison.

Vous estimez-vous favoris ?
Un derby, ça reste un match très ouvert. Ils ont un nombre de points qui, comparé au notre, ne les met pas en situation inférieure (ndlr : 11 points également). Nous y allons en sachant que nous affrontons un adversaire sur une bonne dynamique, sûr de ses forces par rapport à son début de saison et qui a au moins autant de chances que nous de faire le match qu’il souhaite. Je ne place pas le RC Lens en position de favori, mais on y va en tenant compte des forces et faiblesses de cette équipe, en sachant que nous aussi nous avons beaucoup de côtés positifs, de choses à mettre en place pour leur poser des soucis.

Ce derby sera l’occasion de confirmer la victoire contre Orléans…
Cela tombe sur un derby, mais ce serait exactement les mêmes objectifs contre une autre équipe. Quand vous gagnez, vous voulez valider, valoriser les 3 points. Cela passe par un très bon match et le meilleur résultat possible.

Propos recueillis par Christophe Schaad