Arrivé l’été dernier sur le banc du RC Lens, Alain Casanova est venu avec ses idées, sa propre méthode, comme chaque entraîneur. Il revient sur le travail réalisé jusqu’ici et l’adhésion du groupe à ses principes.

Lensois.com : Quel regard portez-vous sur ce qui a été accompli jusqu’ici ?
Les bilans se font une fois la compétition terminée. Aujourd’hui, je peux être satisfait de beaucoup de choses et pas encore totalement satisfait d’autres choses. Il y a un groupe compétitif, qui vit très bien ensemble, qui a su créer une très bonne cohésion, avec une mentalité de travail remarquable. Il progresse, joue match après match, franchit certaines étapes avec une grande marge de progression, car il y a  encore beaucoup de choses à travailler. Mais concernant la mentalité, la qualité, le travail effectué, même en étant dans l’exigence et perfectionniste, beaucoup de choses sont là pour me satisfaire. Nous allons continuer comme depuis le début de la saison. C’est un long marathon avec beaucoup d’étapes.

Est-il difficile de faire durer cet état d’esprit ?
Dans le football, que ce soit au niveau de la cohésion ou du jeu, il faut garder un certain équilibre. Les choses sont toujours fragiles, il peut toujours se passer quelque chose dans le groupe, dans une rencontre… Rien n’est anodin. Il faut être vigilant à tout mais il faut que nous soyons conscients et confiants par rapport à nos possibilités. Il faut une grande détermination, une grande exigence pour être compétitif et avoir les meilleurs résultats possibles à partir de notre jeu.

« Je crois énormément en ma méthode »

Avez-vous le sentiment que votre méthode a été bien assimilée par les joueurs ?
Je pense qu’ils le vivent bien. Tout ce qui est nouveau inquiète les gens mais à partir du moment où l’on explique le pourquoi des choses, où à travers la méthodologie ils s’aperçoivent qu’ils prennent beaucoup de plaisir et que les choses ont du sens, qu’à travers cette méthode ils peuvent progresser individuellement et collectivement… Je ne prétends pas que notre méthode est meilleure que celle des autres. Je crois énormément en elle. Je l’emploie depuis très longtemps et il y a eu du renfort au sein du staff pour pouvoir être encore plus minutieux. Je pense que les joueurs prennent du plaisir. J’ai eu des résultats à Toulouse et je suis très confiant par rapport à ça.

Y a-t-il eu des réticences au départ ?
Ce que les joueurs n’aiment pas en général, c’est le travail sans ballon. Notre méthode est à base de ballon, ça qui ne peut que plaire. Apres il y a  une grande exigence sur le plan tactique. Ce n’est pas totalement culturel au départ car on n’habitue pas les jeunes joueurs à avoir cette démarche mais je peux vous assurer que les joueurs ont totalement adhéré. Ils se sont appropriés la méthode facilement. C’est tout à fait naturel aujourd’hui et c’est le fait de poser la question qui me rappelle qu’on peut avoir une méthodologie différente d’autres. Il faut essayer d’être le meilleur manager possible. Il ne s’agit pas d’imposer quoi que ce soit sinon on n’a pas assez de bons retours. Quand on fait les choses en commun, qu’on partage, qu’on donne du sens, les gens adhèrent totalement.

Propos recueillis par Christophe Schaad