En raison de la situation délicate de son équipe, 18e de Ligue 2, Eric Sikora n’hésite pas à jouer la carte de la prudence. A Châteauroux (0-0, 13e journée de Ligue 2), il avait préféré ne pas faire entrer un 2e attaquant pour rester à 3 milieux afin de sécuriser plus facilement le point du nul, un choix dicté par le contexte.

Pour l’entraîneur, qui connait très bien la culture offensive de son club, il n’est toutefois pas question de dire que son équipe refuse de jouer et n’attaque pas. Celle-ci est d’ailleurs bien souvent dominatrice au final, notamment à l’extérieur, malgré des principes de jeu moins portés sur la possession que son prédécesseur. Ainsi, il explique :

« Quand tu vas à Châteauroux, tu peux dire que le RC Lens a le meilleur budget, jouait la montée, mais aujourd’hui, nous sommes barragistes. Tu es à l’extérieur mais tu ne vas pas y aller la fleur au fusil pour te faire contrer au bout d’un quart d’heure. Tu dois faire attention à ça. Nous sommes capables d’attaquer mais après, il y a la transition. Tu peux attaquer, prendre des contres et perdre 3-0. Sur les intentions, on ne peut pas dire que nous ne les avons pas. A Châteauroux, à Nancy (1-1, 14e journée de Ligue 2), nous avons plus d’occasions que les adversaires, à Clermont aussi (1-0, 9e journée de Ligue 2). Si on me dit que le RC Lens n’attaque pas, les équipes adverses font quoi ? Attention je ne les critique pas. Si on est plus efficaces, on ne dit pas qu’on n’attaque pas. Nous avons beaucoup de centres, cela veut bien dire que nous sommes dans le camp adverse. On ne peut pas dire que nos intentions ne sont pas d’aller vers l’avant. »

Il revient sur son choix de ne pas faire entrer un attaquant supplémentaire à Châteauroux et détaille : « Sur ce match, si nous avons 5 ou 6 points de plus, peut-être qu’à un moment je prends le risque de mettre un 2e attaquant. Mais tu sors d’un match perdu à domicile contre Reims, dans la situation qui est la notre, et tu vas à Châteauroux avec la volonté de te rassurer, de ramener quelque chose. un point ce n’est pas suffisant mais c’est un point. Les intentions d’attaquer sont là et tu as la première occasion. Seulement, il nous en faut 3 ou 4 pour marquer. A Nancy, on marque à la 84’ sur un but du droit d’un latéral gaucher (ndlr : Karim Hafez)… Il faut aller tout au bout pour égaliser alors que nous avons les occasions pour le faire avant. Ça passe par le travail à l’entraînement. C’est un problème d’attention, d’être là au bon moment et faire le bon geste. On ne peut pas se permettre de ne pas être à 110% dans chaque situation. »

Propos recueillis par Christophe Schaad