Formé au RC Lens, Ange-Freddy Plumain a signé avec le club ukrainien  du Rukh Lviv quelques semaines avant que la guerre éclate. Il est rapidement retourné en France.

L’attaquant, qui avait signé fin janvier pour une année avec option et qui attendait alors la reprise du championnat ukrainien après l’habituelle trêve hivernale, n’a pas eu l’occasion de porter ses nouvelles couleurs. Alors que la guerre menée par la Russie a débuté le 24 février, il a pris l’avion le lendemain à Varsovie en Pologne pour repartir en France. « Soulagé » d’avoir pu rentrer rapidement et de savoir sa famille en sécurité, resté très attentif à l’évolution de la situation, il a raconté quelques jours après pour Eurosport : « Le jeudi matin, j’ai quitté l’hôtel où j’étais logé avec ma femme et mes deux enfants pour aller à l’entraînement. J’avais entendu des sirènes le matin, mais je ne me suis pas plus inquiété que ça. Et puis, en me rendant au centre d’entraînement, j’ai vu que les stations-service étaient prise d’assaut. Et cela m’a mis la puce à l’oreille. J’ai reçu un message du club m’indiquant que l’entraînement était annulé. Je me suis quand même rendu au centre, où j’ai retrouvé Elhadji Diaw et là, on a compris que la Russie avait attaqué. Je suis rentré à l’hôtel, et j’ai discuté avec la personne de la réception, qui ne semblait pas trop inquiète. Elle m’a juste dit que Lviv, une ville située à l’ouest de l’Ukraine, ne risquait pas grand-chose, que Poutine voulait juste se montrer et que cela ne durerait pas. D’ailleurs, c’est ce que disaient les gens avec qui je discutais depuis mon arrivée en Ukraine. Un de mes coéquipiers ukrainien me tenait le même discours. En remontant dans ma chambre après l’entraînement, j’ai dit à ma femme et aux filles qu’il fallait faire les valises et s’en aller. Comme j’avais mon passeport sur moi, contrairement à des joueurs brésiliens qui avaient laissé le leur au club, je pouvais partir. » Un voyage qui n’a pas été de tout repos : « Je suis tombé sur un douanier polonais qui ne voulait pas nous laisser entrer. Comme j’avais une voiture de location, mais sans la carte grise, il m’a expliqué qu’on devait rester en Ukraine. J’avais beau lui dire que j’étais français, que j’étais footballeur et que je voulais rentrer dans mon pays, il ne voulait rien entendre. Puis il est parti et j’ai expliqué à un autre douanier, beaucoup plus compréhensif. Il a accepté que ma femme et mes filles passent la frontière, mais que je devais laisser la voiture sur le sol ukrainien. C’est ce que j’ai fait, après avoir appelé la société de location. Mais il fallait que je repasse la frontière. Comme j’étais à pied, je me suis mis à courir, j’avais une capuche sur la tête, et j’ai été arrêté par une patrouille de l’armée ukrainienne. Ils m’ont emmené dans un local, et j’ai dû attendre de trouver quelqu’un parlant anglais pour m’expliquer, et ils m’ont laissé partir. » Le joueur de 27 ans ne sait pas de quoi son avenir sera fait. Il est resté en contact avec ses anciens coéquipiers via un groupe WhatsApp.