Une soirée durant laquelle le RC Lens peut tout gagner ou tout perdre comme celle de vendredi sur fond de lutte pour la montée en Ligue 1 avec un match à Bollaert contre Niort (38e journée de Ligue 2, 20h30, à suivre en direct sur Lensois.com et diffusé en intégralité sur Canal+ Sport) et une lutte à distance avec Amiens ou encore Troyes, Guillaume Warmuz en a vécu une : celle du 9 mai 1998 pour le titre de champion de France. Dans un contexte différent et avec un destin en mains, mais autant dire que l’ancien gardien emblématique du Racing s’y connait en matière de soirée à haute tension !

Lensois.com : Guillaume Warmuz, tout d’abord comment se déroule votre expérience d’entraîneur à Beaune, en Promotion d’Honneur ?
L’expérience en elle-même se passe très bien, c’est génial. Je renoue avec l’essence du football tel que je l’ai connu quand je débutais, chez les amateurs. C’est un partage et cela me plait. Après pour la montée cela va être un petit peu compliqué et nous verrons par la suite si nous continuons sur une saison complète ou non en fonction de mon programme.

Allez-vous suivre cette étonnante soirée de Ligue 2 vendredi avec les 6 premiers qui se tiennent en 3 points pour la dernière journée et évidemment le RC Lens au cœur de la mêlée ?
Bien sûr ! Ce sera tout ce que nous aimons dans le football. Il y aura de la joie dans certains stades, de la dramaturgie… La réalité pour le RC Lens, c’est qu’il n’a pas son destin entre les mains, mais il ne doit se préoccuper que de la victoire. Car jouer avec la pression de garder sa place, évoluer à l’extérieur, ça ne sera pas facile non plus pour les équipes qui sont devant et il peut y avoir des faux pas.

« Si les Lensois gardent l’oreille sur le transistor, ils sont morts »

Êtes-vous confiant pour le RC Lens, alors qu’à domicile, le parcours est moyen ?
Il faudra gagner sinon ça ne sera pas la peine d’espérer. Ils reçoivent Niort et cela me semble dans leurs cordes. Ils ont fait plus difficile cette saison. Il y a un côté émotionnel à gérer, maintenant ils doivent tirer partie du fait d’être 4es et d’avoir tout à gagner sur cette soirée. Lens a peut-être la possibilité de mieux gérer cette situation que ses concurrents. Les Lensois doivent penser seulement à jouer, marquer et gagner sans se poser de question. Quelque part, ce contexte peut être libérateur dans une telle soirée. S’ils font ça, au moins ils n’auront pas de regrets à avoir sur ce match même si les adversaires font les résultats nécessaires pour monter. Les regrets seront à reporter sur le match d’Auxerre ou contre des concurrents directs. Ils n’ont peut-être pas eu les épaules pour remporter ces gros matches dans un Bollaert plein, mais il faut le laisser derrière et ne pas calculer.

En mai 1998, vous aviez votre destin en main à Auxerre mais vous deviez gagner pendant que Metz recevait Lyon. A l’inverse, alors que vous étiez menés 1-0, vous dépendiez de ce que faisait Metz, justement en train de battre Lyon. Même après votre égalisation à 1-1, il ne fallait pas qu’un score peu probable de 7-0 survienne. Comment l’aviez-vous géré ?
Nous avions pris la décision de ne rien écouter. On ne voulait pas tout perdre. La semaine d’avant, on perd 2-1 en finale de Coupe de France contre le Paris-Saint-Germain alors que nous étions plus forts. A Auxerre, nous rentrons menés à la mi-temps. Nous nous nous sommes dits que nous ne pouvions pas tout laisser filer, qu’il fallait saisir cette chance. Puis Frédéric Déhu envoie cette passe à Yoann Lachor qui marque… Après, on savait que Metz écrase à ce point Lyon était utopique. Les Lensois devront faire pareil vendredi, ne pas penser à tout ça. S’ils gardent l’oreille au transistor, ils sont morts.

Propos recueillis par Christophe Schaad