Milieu du RC Lens, John Bostock a été nommé joueur Sang et Or de 2016 par La Voix du Nord. Une mise en avant de plus pour le joueur doté de la nationalité anglaise et trinidadienne puisqu’il a déjà remporté 2 trophées UNFP cette saison.

John Bostock, arrivé cet été au RC Lens de l’OH Louvain en Belgique, revient pourtant de loin. Il a grandi à Brixton, dans les quartiers chauds de Londres. Le foot l’a tiré vers le haut, comme il le raconte dans les colonnes du quotidien :

« Le fait d’être concentré sur le foot m’a toujours poussé à éviter les problèmes, à me tenir éloigné de tout ça. Chez moi, 5 personnes ont été poignardées sur une seule année, vous savez… Les statistiques étaient contre moi, dès le départ, mais je savais que je pouvais faire quelque chose de ma vie. Certains m’ont approché, ont essayé de me transmettre cette « gang culture », de me parler d’argent facile, tout ça… Quand vous voyez quelqu’un sortir un couteau, vous vous dires… Pfff… J’ai envie d’avoir une vie, un futur. Le foot m’a permis de m’en sortir, et Dieu et ma famille m’ont permis de me tenir à l’écart de tout ça. »

Même dans le milieu du football, John Bostock n’a pas vécu que des moments faciles. Métisse, il a notamment été déjà confronté au racisme dans les stades : « Ma première expérience du racisme, c’était en Hollande, pendant un tournoi, avec des fans qui faisaient des bruits de singe… Je me disais « waouuh », je ne pouvais pas y croire (sourire). C’était une surprise pour moi. J’ai des amis noirs, blancs, pour moi c’est simple d’aller des uns aux autres, même dans un vestiaire, où parfois les Noirs restent entre eux et les Blancs aussi. Je le vois comme un avantage, j’ai 2 cultures, je peux parler et être en confiance avec tout le monde. Avec un père noir et une mère blanche, en venant d’une ville très mélangée, comme Londres, c’est facile pour moi. »