Le 7 septembre, 14 supporters du RC Lens seront jugés devant le tribunal correctionnel de Béthune pour des faits de violences et dégradations survenus au Havre le 30 janvier dernier (2-0, 23e journée de Ligue 2). Les Tigers sont directement visés.

Avocat de 2 des supporters lensois concernés, Me Alexandre Zehnder va plaider, comme ses confrères, la relaxe, estimant que dans le dossier « il n’y a pas grand-chose » :

« Au départ, les Tigers avaient pris un accord avec les supporters locaux. Car il y avait des tensions. On connaît l’historique. Ce n’est pas très tendre entre eux. C’est d’ailleurs dans le dossier. Et la sous-préfecture de Lens en avait été avisée. Le but n’était donc absolument pas de semer la zizanie. Il n’était pas question d’arriver n’importe comment au stade Océane. En revanche, les Lensois devaient avoir un quartier libre, 3 heures avant le match pour pouvoir aller se restaurer et boire un coup. Donc sur place, ils n’ont pas compris pourquoi le programme avait changé. Les Lensois ont été pris en charge juste après une aire d’autoroute. Et ils ont été emmenés au stade. Là, les forces de l’ordre les ont encerclés. Dans l’enclos, il n’y avait rien pour aller manger ou boire quelque chose, même pas de toilettes. Et effectivement, ça a commencé à s’énerver. Sur les vidéos, on voit d’ailleurs qu’il y a des jets. Il y a eu aussi des mouvements de foule des supporters qui ont un peu joué avec la police, car ils voulaient franchir les grilles. Ce n’est pas contesté. Les policiers ont donc dû bouger un peu pour les contenir et il y a eu des gazages. Je rappelle au passage que des gamins ont été gazés quand même. »

Dans un contexte où les Ultras sont dans le collimateurs des autorités, de la FFF ou de la Ligue, on peut se demander si la sanction ne risque pas d’être sévère. L’avocat refuse une punition collective :

« C’est le risque ! Nous, on va se battre essentiellement là-dessus pour justement démontrer que si on veut uniquement les condamner pour ces raisons-là, c’est facile de le faire. Mais que sur la base du dossier, ce sont des responsabilités individuelles. On les juge de manière individuelle et là on veut en faire des responsables collectifs. On veut condamner les Tigers en tant qu’entité collective. Les ultras sont entre guillemets le poil à gratter du foot français et des stades. Mais si on veut effectivement rendre la justice, on ne peut pas les condamner sur la base de cette procédure-là. Après, s’ils sont condamnés, ce sera pour des raisons qui m’échappent. Ou alors pour des raisons d’influence politique et uniquement dans ce contexte où on veut les éliminer. Déjà, certains ce sont un peu servi de ça pour faire cette procédure. Mais moi j’ai toute confiance. Car si on ne se base que sur le dossier, ça va être compliqué de les condamner. Mais on verra bien… Le 7 septembre, nous ne sommes pas à l’abri d’une surprise. »

(Source : But !)