Au RC Lens, il n’y a plus de problèmes financiers, plus de soupe à la grimace, plus de recrues qui suscitent plus les grincements de dents que l’envie d’aller s’offrir un nouveau flocage de maillot. Le Racing n’a pas effectué un début de saison fracassant, juste très correct. Mais ce RC Lens semble porté par un nouvel élan qui suscite bien des espoirs.

Il faut éviter de tirer des conclusions sur un début de saison, qu’il soit réussi ou raté. Qui imaginait le RC Lens jouer le maintien en 1996-1997 après 4 victoires sur les 4 premières journées de première division ? Qui imaginait le RC Lens jouer la montée pratiquement jusqu’à la fin après le départ catastrophique de la saison dernière, la première victoire n’arrivant qu’à la 8e journée ? Le Racing d’Alain Casanova ne fait pas un départ fracassant. Sur le plan des résultats, il est bon, pas plus, avec une victoire et 2 nuls en championnat ainsi qu’une qualification obtenue à domicile pour le 2e tour de la Coupe de la Ligue. Mais les raisons d’espérer que ce démarrage ne soit pas qu’un mirage sont nombreuses.

D’abord parce que le RC Lens commence déjà à montrer un football consistant. Les premières victoires d’une saison sont parfois acquises laborieusement. Celles du RC Lens 3-0 face à Ajaccio en Coupe de la Ligue puis 2-0 lundi à Nîmes lors de la 3e journée de Ligue 2 sont probantes. Tout n’est pas parfait, il y a des errements défensifs, des blessés, certains se demandent encore s’il faut jouer en 4-3-3, 3-5-2 ou autre, mais les automatismes sont déjà là, les complémentarités se dessinent. C’est là l’un des principaux signaux positifs envoyés par le début de saison du RC Lens : les recrues donnent satisfaction. Alors que la saison dernière, la satisfaction se limitait à Mathias Autret lors des premiers mois de compétition, en ce mois d’août, les supporters lensois s’enthousiasment déjà pour John Bostock, Abdellah Zoubir ou Kévin Fortuné. Et c’est ensemble que ces 3 joueurs ont fait un carnage dans la défense nîmoise lundi.

Des recrues prometteuses et déjà populaires, un coach très apprécié en interne

Les anciens ne sont pas en reste, comme Kenny Lala qui monte en puissance sur son côté, ou Benjamin Bourigeaud qui prend du volume au milieu. Bollaert peut aussi se réjouir de voir de nouveaux jeunes du club déjà percer. Alain Casanova a englobé la formation très notable dans son projet et cela s’est très vite concrétiser avec l’émergence de Jean-Ricner Bellegarde au milieu et de Jean-Kévin Duverne en défense, 2 belles satisfactions de ce début de saison. Cela faisait bien longtemps que toutes les composantes du club n’avaient pas été mise en avant en même temps, que le travail de la cellule de recrutement n’avait pas été autant souligné non plus. La trouvaille Kévin Fortuné, par exemple, c’est le fruit du travail de Jocelyn Blanchard, directeur sportif, et de sa cellule de recrutement. On en aura rarement entendu autant parlé que depuis qu’Alain Casanova a rejoint les rangs du Racing.

Le travail de ce dernier sera jugé sur les résultats à long terme. Mais il a su, pour l’instant, fédérer tout un club derrière son projet sportif, avec la Ligue 1 pour seul objectif, allant jusqu’à se mettre en scène pour s’adresser à des supporters dont il a mesuré le rôle crucial, l’avantage qu’ils peuvent représenter sur les adversaires à domicile comme à l’extérieur. Dans les murs du club, son capital sympathie est réel et cela se traduit par un enthousiasme palpable, à travers les discours qui, sans jeter l’opprobre sur Antoine Kombouaré, soulignent la volonté du technicien de cimenter tout un club derrière son équipe. Ne manque plus que le plus dur : confirmer.

Propos recueillis par Christophe Schaad