La saison du RC Lens est parfois laborieuse. Il y a eu des mauvais cycles qui ont duré, des défaites qui laissent amers. Mais il y a aussi un mental, une solidarité, une envie de bien faire qui se sont, à plusieurs moments de la saison, concrétisés par des victoires. Le Racing est plus que jamais dans la course pour la montée et à l’heure où l’on commence de plus en plus à dire que cela va se jouer « dans la tête », il a, au-delà de ses qualités footballistiques, de sérieux arguments pour y croire.

Cette équipe du RC Lens a du caractère. On a pu le souligner assez tôt dans la saison. Dès la 2e journée de Ligue 2, elle revient à 2-2 dans les arrêts de jeu à Bollaert contre Tours en évoluant à 10 contre 11. Chahutée par ses supporters après une première période décevante, elle remet les pendules à l’heure contre Orléans pour l’emporter 4-2 à l’occasion de la 8e journée. A Valenciennes, lors de la 9e journée, dans un derby disputé presque intégralement en infériorité numérique, elle fait front pour finalement arracher la victoire dans les arrêts de jeu… Il fallait aussi une forte capacité de réaction pour battre VA 2-0 à Bollaert lors de la 27e journée après le dur échec cumulé à l’accueil d’une poignée de supporters pour certains trop véhéments à la sortie du stade de la Source, à Orléans (2-1, 26e journée de Ligue 2). Ces Sang et Or supportent la pression et ne cherchent jamais à se contenter du minimum.

Le scénario du match de vendredi remporté 3-2 sur la pelouse du Red Star en est une nouvelle marque. Il fallait un moral d’acier pour ne pas se démobiliser après ce but du 2-1 marqué à la 80’ par le Francilien Abdoulaye Sane malgré une domination nette. Mais ce RC Lens veut la Ligue 1 et alors qu’on lui reproche parfois un tempérament insuffisamment calqué sur celui qui anime habituellement cette Ligue 2 riche en matches âpres et souvent plus favorables aux équipes besogneuses qu’aux équipes qui jouent, il affiche son mental de gagneur. Habib Habibou et Cristian Lopez sont passés par là et ont inversé la tendance pour de belles images de joie et un groupe uni sur le terrain, concrétisant cette image d’un vestiaire qui vit réellement bien, au-delà de la formule consacrée et rabâchée souvent pour faire marcher la langue de bois.

Alain Casanova : « Des valeurs humaines, de solidarité, de cohésion »

A l’issue de la rencontre, Alain Casanova répétait : « Cette équipe montre des valeurs humaines, de solidarité, de cohésion très intéressantes. Je n’oublie pas tout le groupe. Vous n’allez retenir que les joueurs qui ont participé, mais je pense que si les 13 joueurs qui ont participé ont accompli ce travail, c’est grâce  à tous ceux qui sont dans l’effectif, qui leur permettent de bien travailler, d’avoir une bonne dynamique avec beaucoup plus de concurrence et où personne ne peut se relâcher. » Cette concurrence accrue depuis quelques semaines qui semble donner un vrai coup de fouet à une équipe en perte de vitesse en début d’année, à l’image d’Habib Habibou, arrivé en janvier de Rennes et qui vient brouiller la hiérarchie devant. Auparavant, on a vu d’autres joueurs faire du bien en entrant en cours de jeu, comme Mathias Autret, Abdellah Zoubir ou Thomas Ephestion. « L’apport des remplaçants a encore été déterminant, très important. Ce groupe vit les émotions de manière très collective, très unie. Et c’est ce qui peut nous permettre d’avancer pas à pas, en ayant la détermination et la qualité dans le jeu pour  prendre des points et franchir les étapes une à une. »

On ne sait pas si le RC Lens finira par monter en Ligue 1. Il a le talent pour, mais il n’est pas le seul. Reims, Brest, Troyes ou encore Strasbourg voire d’autres l’ont aussi. Pour toutes ces équipes, la saison est parfois chaotique. D’autres saisons, elles seraient pour la plupart déjà hors course, le podium avançant moins vite cette année que lors du précédent exercice par exemple. Mais s’il vient à rater le bon wagon, on ne pourra certainement pas pointer du doigt le groupe Sang et Or pour son manque d’envie et d’implication. Il reste maintenant 10 matches à jouer, 10 matches sous tension au terme desquels les plus solides mentalement sortiront vainqueurs. Les Lensois ont confirmé à Jean-Bouin qu’à ce petit jeu, ils étaient de sérieux candidats. Il faut que ça dure.

Christophe Schaad