Le RC Lens a joué 6 matches après plus d’un mois de compétition et plusieurs interrogations subsistent sur des points clés. Gros plan.

Quel est le système préférentiel ?
Pour Alain Casanova, cela n’a certainement pas évolué : c’est pour l’heure le 3-5-2. La transition vers un schéma avec une défense à 4, reste provisoire. Un indice qui en dit long, samedi, la réserve, qui était de plus renforcée par plusieurs professionnels, jouait une nouvelle fois dans ce système peu courant que le nouveau coach a insufflé dans toutes les équipes du club. L’objectif a toujours été de maîtriser plusieurs systèmes mais le 3-5-2 reste le fil conducteur. Si on a observé un mieux dans les résultats tout de suite après le passage à 4 défenseurs en raison de multiples absences en défense, avec notamment les 2 meilleurs matches de la saison contre Ajaccio (3-0, premier tour de Coupe de la Ligue) puis à Nîmes (0-2, 3e journée de Ligue 2), la machine s’est enlisée. Pas de quoi, a priori, bousculer les certitudes d’Alain Casanova au sujet du 3-5-2. Reste maintenant à savoir ce que le RC Lens vaut dans ce schéma. Difficile d’être catégorique en bien comme en mal puisqu’en définitive, l’équipe n’a joué qu’un match de championnat et demi dans cette disposition jusqu’à l’expulsion de Mohamed Fofana contre Tours à 1-0 (2-2, 2e journée de Ligue 2), auquel on peut ajouter le match de Coupe de la Ligue face au Paris FC (2e tour, 0-0, 6 tab 7) joué principalement par des éléments de CFA. Le Racing a-t-il les joueurs pour assumer ce schéma particulier ? 4 renforts sont arrivés, dont un latéral, Karim Hafez, un poste crucial dans ce système. Mais ils n’ont pas encore beaucoup joué.

Que vaut réellement l’effectif ?
4 joueurs sont donc arrivés le 31 août. L’avant-centre Cristian Lopez, l’ailier Victor Klonaridis, le milieu défensif Adama Guira et le latéral gauche Karim Hafez. Seuls les 2 premiers ont joué… de 10 à 20 minutes vendredi contre Bourg-en-Bresse. Impossible d’émettre un jugement sur ce qu’ils peuvent réellement apporter au RC Lens, d’autant qu’ils viennent de destination peu connue. 4 joueurs à découvrir à ce stade de la saison, c’est énorme. C’est le nombre maximum de recrues que de nombreux clubs intègrent sur toute une phase de préparation. S’ils deviennent titulaires, cela signifie que pratiquement la moitié des joueurs de champ aura évolué vis-à-vis de l’équipe alignée depuis la fin juillet… Ce qui est sûr c’est que l’équipe ne s’est pas affaiblie sur la fin du mercato puisqu’il n’y a pas eu de départ de joueurs utilisés dans les dernières heures mais il reste maintenant à démontrer que ce groupe peut faire mieux que celui qui a échoué dans le sprint final pour la montée l’année dernière, avec plus de potentiel offensif, mais 2 joueurs que l’on connaissait mieux dans l’entrejeu, dotés d’un volume important Wylan Cyprien et Jean-Philippe Gbamin, partis à Nice et Mayence. Il y a déjà eu des satisfactions parmi les premières recrues, comme Kévin Fortuné, John Bostock ou Abdellah Zoubir, mais non sans coups de mou, laissant la confirmation en attente.

Quel sera l’impact de la concurrence ?
Alain Casanova dispose désormais de 25 joueurs professionnels, auxquels il faut ajouter des jeunes comme Jean-Kévin Duverne ou Jean-Ricner Bellegarde, en mesure d’entrer dans la rotation. La concurrence va être très féroce à certains postes, tous doublés. La hiérarchie est très claire dans les buts mais rares sont les clubs de Ligue 2 qui peuvent se vanter d’avoir un portier du niveau de Jérémy Vachoux comme doublure. En défense, Dusan Cvetinovic, Loïck Landre, Mohamed Fofana et Abdoul Ba, un secteur déjà riche, ont vu émerger Jean-Kévin Duverne. Les dernières recrues, si elles sont au niveau attendu, vont peut-être déclencher une redistribution des cartes. Notamment devant ou le trio utilisé ces dernières semaines composés d’Abdellah Zoubir, Kévin Fortuné et Mathias Autret a vu arriver des concurrents que l’on présente comme sérieux à l’image de Victor Klonaridis et Cristian Lopez, alors que Teddy Chevalier, autre recrue estivale, doit déjà se contenter de la CFA…En principe, l’impact de cette concurrence ne doit être que positive. Elle offre un éventail de choix non négligeable et doit tirer les titulaires vers le haut. C’est ce que l’on attend d’un groupe professionnel et notamment de joueurs comme ceux du RC Lens, dont on vante souvent le bon état d’esprit. Toutefois, il va forcément y avoir des déçus, des éléments à garder concernés afin qu’ils soient prêts en cas de besoin. La perte prématurée de la Coupe de la Ligue dans le calendrier ne va pas forcément aider.

Y a-t-il assez de leaders dans l’équipe ?
Le RC Lens a perdu son capitaine de la saison dernière, Pablo Chavarria, et plusieurs vice-capitaines potentiels comme Pierrick Valdivia et Wylan Cyprien. Lalaina Nomenjahanary, qui faisait partie des meubles, est aussi parti. Alain Casanova avait désigné Loïck Landre capitaine mais ce dernier a perdu ce statut suite à ses envies de départ et doit déjà regagner sa place sur le terrain… Avec Nicolas Douchez, nouveau porteur du brassard, le Racing dispose d’un vrai patron mais il est toujours bon de profiter aussi de ce genre de joueurs au cœur du jeu. Mohamed Fofana a ce profil mais il est blessé et sa place n’est en rien assurée dans le onze. Dusan Cvetinovic est présenté comme un leader depuis la première minute où il a déboulé en France il y a un an par son attitude démonstrative malgré la barrière de la langue. Il aura peut-être l’occasion de s’affirmer cette saison. Au milieu, John Bostock est au moins un leader technique. Benjamin Bourigeaud a affirmé son envie de prendre du galon dans l’entrejeu malgré d’autres éléments plus expérimentés que lui. Il a d’ailleurs été l’un des plus combatifs dans la panade vendredi face à Bourg-en-Bresse. Mathias Autret était le leader technique de l’équipe d’Antoine Kombouaré la saison dernière. Ce dernier n’avait pas hésité à le dire clairement. Il connait un début de saison difficile, avec un rôle d’attaquant dans le 3-5-2 auquel il n’était pas habitué et un retour délicat dans un registre d’ailier, mais il a largement les moyens de bien revenir dans le coup.