Emmanuel Bourgaud n’était pas forcément un nom très connu des supporters du RC Lens. Mais il restera gravé un moment dans l’esprit de tous les Lensois de coeur.

Le joueur d’Amiens a lancé un véritable poignard dans le cœur des Sang et Or en marquant, à quelques centaines de kilomètres de Bollaert, le but de la victoire de son équipe à la 96’ à Reims, sortant le Racing du podium et offrant la montée au club picard, 6e quelques secondes auparavant. Remplaçant en début de match, il raconte comment il a vécu de son côté ce moment à la fois terrible pour le RC Lens et fabuleux pour lui :

« Quand on est sur le banc, on n’est pas maître du jeu. On est hyper stressés. Tu mènes au score, et en fin de compte tu te fais rejoindre, alors que tu apprends que les concurrents sont en train de gagner. On se tenait informés grâce à Guy Ngosso et un dirigeant, de chaque but marqué sur les autres stades. Dès qu’il y avait un but, on savait exactement combien on était classés. À 1-1, on est tous effondrés... »

Puis il entre en jeu : « Moi, j’étais remonté parce que je savais tous les résultats. Je me disais : «?Ça serait moche de terminer au pied du podium.?» À l’échauffement, je suis avec Simon, le préparateur physique, et Jean Calvé, on ne s’échauffe même pas tellement on est dégoûtés. Moi, j’entre, je ne suis même pas chaud. Normalement, les coups de pied arrêtés, c’est mon point fort, et là, j’en foire 2 (rires) ! Et à la 90e+5, Thomas Monconduit, le capitaine, me dit : «?Manu, va devant le but, je vais le frapper […]Là, je regarde le chrono, c’est la 90e+3, il siffle hors-jeu, je me dis, il va siffler la fin du match. Finalement, on a un dernier coup franc, le gardien monte. Je me place au deuxième poteau, le ballon me retombe dans les pieds et là, je ne me pose pas de question… Ça passe dans une forêt de jambes, je ne sais même pas comment le ballon est passé, et toute l’émotion que j’avais dans mon corps est sortie. On a fêté ça avec le public, c’était énorme. »

(Source : So Foot)