Vous en avez désormais l’habitude : la rédaction de Lensois.com vous invite à répondre avec elle à la « question de la semaine ». Au menu cette semaine :  U19 relégués, réserve menacée… Faut-il craindre un impact des résultats des jeunes sur le projet du RC Lens ? Il est temps de lire les réponses de nos internautes et de nos journalistes.

L’avis de la rédaction :

Eloïse De Mester : «Les années en Ligue 2 ont indéniablement affecté le centre d’entraînement du RC Lens, notamment en termes d’attractivité. Pourtant, les résultats récents des différentes équipes de jeunes sont loin d’être décevants. En N3, la réserve a joué la montée lors des deux premières saisons. Cette année est plus compliquée, mais cela s’explique en grande partie par le prêt de plusieurs de ses meilleurs éléments. Du côté des U19, les performances restent solides : premières parties de tableau, podiums réguliers, et une récente participation aux play-offs. La génération Youth League, quant à elle, a su briller sur la scène européenne. Les U17 sont également des habitués du haut de tableau ces dernières saisons. Quant aux U15, ils se battent actuellement pour le titre face au LOSC. Au-delà des résultats collectifs, le club a récemment propulser des joueurs comme David Pereira Da Costa ou encore Rémy Labeau Lascary, désormais lancés au haut niveau. Même chose pour Anis Hadj Moussa ou encore Simon Banza désormais dans d’autres clubs. D’autres jeunes, comme Anthony Bermont, Kyllian Antonio ou Ismaëlo Ganiou, commencent également à se faire remarquer. Les talents sont bien présents, mais pour un club comme le RC Lens doit être capable de faire bien mieux malgré tout. La direction lensoise a de nouveau rappelé aux formateurs qu’elle attendait des résultats : sortir des jeunes capables d’intégrer l’équipe première. Mais pour ça, il faut parfois sacrifier les résultats collectifs à court terme au profit du développement individuel. »

Christophe Schaad : « Contrairement à ce que l’on pourrait penser face aux résultats des équipes de jeunes, dans l’immédiat, la formation à la lensoise ne se porte pas si mal. Dans le sillage d’un Rémy Labeau Lascary très intéressant en Ligue 1 avant une grave blessure, on a pu voir apparaitre Tom Pouilly et le plus jeune Kyllian Antonio (17 ans) montrer certaines dispositions même si le chemin sera encore long. En Ligue 2, les prêtés Anthony Bermont et Ismaëlo Ganiou ont montré une capacité très intéressante à vite s’adapter aux exigences du niveau professionnel malgré leur total inexpérience. Yannick Pandor reste sur une belle saison en National à Boulogne-sur-Mer… Il y a toute une vague de jeunes joueurs Made In Gaillette qui pourraient jouer un rôle au fil des prochaines années. C’est pour la suite qu’il y a de quoi se préoccuper. Car si l’enjeu principal est d’amener quelques individualités par génération au plus haut niveau, ne plus avoir d’équipe U19 à l’échelon national (en attendant la réserve qui dans le meilleur des cas, ne remontera pas en N2 ?) peut représenter un vrai frein à la progression des jeunes et une tache sur l’image de la Gaillette, ne serait-ce que pour de futurs recrutements. Et si le RC Lens a connu de belles années sur des périodes où sa formation était infructueuse, à une heure où le football a évolué, il semble plus que jamais essentiel de remettre la formation au centre de sa stratégie pour espérer jouer les premiers rôles. Une petite génération de joueurs tape à la porte des pros et va peut-être permettre de continuer à entendre parler de la formation lensoise en bien quelques temps, mais il va falloir que les dégâts engendrés par les mauvais résultats collectifs soient vite réparés. Car l’enjeu de la formation parait majeur à long terme pour le RC Lens aujourd’hui.»

Clément Courtois : « Tout dépend du projet dans les cartons de la direction. Car produire des jeunes pour ne pas les faire jouer, cela n’a pas d’intérêt. Cette année, Will Still en a lancé. Antonio a été intéressant, Labeau-Lascary a pris de plus en plus de confiance. Peut-être qu’envoyer Ganiou et Bermont en Ligue 2 cette saison va leur permettre d’éclore l’année prochaine. Il faudra peut-être penser à faire la même chose avec un Fofana. La descente des U19 ne sera pas problématique s’ils remontent dans un an. Le cas contraire deviendrait réellement problématique et affecterait le niveau d’une génération. »

L’avis des internautes :

Quentin B : «Malheureusement non … En effet cela fait plusieurs saisons que les équipes jeunes (des U17 Nationaux à la réserve) réalisent des saisons médiocres. Nous sommes donc habitués depuis plusieurs années à ne plus dépendre de la formation. La réalité est sur le terrain et dans l’effectif de la Ligue 1, combien avons-nous de joueurs formés dans l’équipe type ? Zéro .. Il faut se servir de cette descente qui n’est pas anodine pour rebâtir et restructurer le centre de formation. Lens doit et devrait avoir un vivier bien plus important pour alimenter l’équipe première. »

Cacheux: «Joseph Oughourlian souhaite que la politique du club soit dorénavant, ou tout du moins, plus axée sur le centre de formation. Dans ce cas, cette relégation des U19 et les difficultés de la réserve en N3 auront forcément, théoriquement, un impact sur le projet du RC Lens. Dans les faits, pour le moment, peu de joueurs du centre de formation parviennent à se hisser jusque l’équipe professionnelle. On peut citer Labeau Lascary, blessé actuellement, Pouilly et Da Costa, qui ne fait plus partie de l’effectif. On pourrait ajouter les quelques apparitions de Fofana et Antonio. C’est très peu. C’est trop peu. On ne peut donc pas dire, que la saison 2024-2025 soit une réussite au niveau de l’intégration des jeunes dans le groupe professionnel. Est ce un problème de niveau ou de confiance? Je ne sais pas. Toujours est il que les faits portent à croire que cette relégation et les difficultés de la N3 pousseront peut être notre président à revoir son ambition quand à la formation. La question de fond est pourquoi la réserve et l’equipe U19 n’ont pas performé lors de cette saison? Les U17 sont quand à eux maintenus mais ils ont eu un gros passage à vide qui aurait pu leur coûter très cher aussi. La conclusion est que quelque soit les résultats, bons ou médiocres, de nos jeunes, très peu parviennent au haut niveau, à Lens en tout cas. »

Jonze2 : «Pas forcément. On a quelques jeunes issus de plusieurs générations différentes qui sont déjà prêts à taper à la porte des pros (Bermont, Ganiou, Pandor, voire Sylla pour qui ça semble aller mieux en Suisse, Antonio…). Il ne faut pas oublier Labeau-Lascary qui reste un joyau à polir. Il va déjà falloir faire de la place à ces jeunes qui semblent avoir un “truc” pour certains et ça va occuper le staff pendant pas mal d’années en terme de post formation et d’insertion chez les pros. Pour la réserve, il ne faut pas oublier que le PSG n’en a même pas et ça ne l’empeche pas de réussir à lancer des jeunes malgré un groupe de stars. Cela ne me semble pas être une problématique majeure. La relégation des U19 est bien plus embêtante mais si ça remonte vite, je pense que ça peut être indolore. La question que je me pose plutôt et là ça peut avoir un impact conséquent si ce n’est pas le cas c’est : “les jeunes du RC Lens sont ils entre de bonnes mains ?” . »

Quentin G : « Ce qui arrive à la post-formation est très inquiétant. Nos U17 Nat et U19 Nat jouent généralement davantage le maintien que le haut de tableau, et la descente des U19 en R1 est surtout symbolique car je pense que la remontée immédiate ne sera pas une grande difficulté mais il faudra mieux faire les choses quand l’équipe remontera. Ce qui m’inquiète surtout est la situation de la réserve. Nous sommes depuis des années dans un cercle vicieux ou quasi aucun jeune n’arrive à intégrer et rester dans le groupe pro. Je pense que c’est une raison pour lesquelles notre réserve s’affaiblit d’année en année et que les meilleurs jeunes n’intègrent pas ou ne restent pas dans ces catégories. Il faut une nouvelle politique de formation et de post formation afin de rétablir nos équipes de jeunes au meilleur niveau et fournir à la L1 le vivier nécessaire pour davantage s’autoapprovisionner à l’avenir. »