Battu lundi 1-0 à Sochaux (11e journée de Ligue 2) après 3 victoires consécutives, le RC Lens va tenter de retrouver la victoire dès samedi à domicile face à un très sérieux concurrent pour la montée : Reims (12e journée de Ligue 2, 15h, à suivre en direct sur Lensois.com et diffusé en intégralité sur BeIN Sports 1). Alain Casanova, le coach artésien, attend un surplus de détermination.

Lensois.com : Alain Casanova, on avait perdu l’habitude de voir votre équipe s’incliner. Quel est votre sentiment après cette défaite 1-0 de lundi à Sochaux ?
On ne s’habitue jamais à la défaite. Avec mon staff, nous en avons parlé pour analyser ce qui a moins bien fonctionné, ce que nous devons améliorer, afin de ramener un meilleur résultat sur des matches durant lesquels la supériorité s’est manifestée, avec plus de réalisme. Nous sommes très frustrés pour les joueurs. Ils ont mis en place le jeu qu’il fallait pour prendre les 3 points mais des choses n’ont pas fonctionné. Notre possession a été énorme mais nous sommes revenus sans point. Notre manque de réalisme, de détermination dans la surface, nous ont été préjudiciables. Nous devons être beaucoup plus déterminés et justes lorsque nous bénéficions d’une telle domination. Nous apprenons de nos erreurs et, à l’avenir, j’espère que nous saurons être plus déterminés.

Sochaux n’a cadré aucune frappe, il y a aussi parfois les aléas du football qu’on ne peut pas toujours maîtriser, non ?
Les points pris, les victoires acquises, cela se fait avec beaucoup de croyance, de détermination, de volonté. Celle de Valenciennes (0-1, 9e journée de Ligue 1), on peut toujours penser qu’elle est un peu heureuse, mais les joueurs ont eu des attitudes qui ont permis ce résultat à 10 contre 11 avec une grande solidarité, une détermination et une croyance jusqu’à la dernière seconde. Concernant Sochaux, j’avais l’impression qu’avec une mi-temps de plus, nous aurions toujours eu des difficultés à marquer. Les occasions, nous les avons eues. La différence avec Valenciennes où tout le monde a montré beaucoup d’engagement et d’agressivité à tous les instants, c’est que là, j’ai trouvé que nous avons manqué de rage de vaincre pour marquer sur certaines situations.

A la pause à Valenciennes vous aviez demandé à vos joueurs d’y croire jusqu’au bout ce qu’ils ont fait dans une situation très compliquée. Comment cela a-t-il pu s’envoler ?
Ils ne l’ont pas perdu, il y a eu beaucoup d’attitudes qui ont encore retranscrit cela. Il y a eu des transitions collectives intéressantes comme à Valenciennes. Ce que je regrette, c’est justement les 2 ou 3 situations sur lesquelles nous sommes dans la surface et sur lesquelles il faut montrer plus de détermination en passant devant l’adversaire, sur les centres, les appels en rupture. C’est uniquement ça. Dans leurs attitudes, au niveau des principes de jeu, je n’ai rien à leur reprocher. Le plus dur est de marquer sur des temps forts. Mercredi, Manchester City mérite de marquer avant Barcelone. Les Espagnols ouvrent le score et le match est différent (4-0). Je suis persuadé, même si je n’aime pas le virtuel, que le notre aurait aussi été différent si on avait marqué au lieu de frapper le poteau. Le groupe a une très bonne mentalité dans le travail, un esprit compétitif, mais à certains moments, il peut manquer un petit quelque chose.

« Reims, le favori pour la montée »

Au final, cela ne s’est-il pas joué dans l’efficacité de la dernière passe et l’absence d’Abdellah Zoubir n’a-t-elle pas aussi pesé ?
C’est un peu de tout. Il y a aussi eu une équipe adverse qui a eu du mérite. Ce n’était sans doute pas ce qu’elle voulait faire mais nous l’avons obligé à défendre avec un bloc très bas et elle a laissé très peu d‘espace dans son dos. C’est toujours compliqué pour n’importe quelle équipe, même pour le Barça, spécialiste pour dynamiter ces équipes. Il faut être encore plus juste, plus mobile, déterminé dans les actions pour prendre de la vitesse sur les petits déséquilibres. Si Abdellah Zoubir a manqué ? C’est du virtuel mais on peut toujours le penser.

Vous allez maintenant recevoir Reims, candidat déclaré à la montée, dans un Bollaert bien rempli. Il y a une excitation particulière ?
Reims est surement le favori pour la montée. Cette équipe vient de Ligue 1 en étant descendue sans être programmée pour ça. Elle a gardé pratiquement tout son effectif, certainement le plus conséquent de la Ligue 2. Elle a su se renforcer avec de très bons joueurs, un coach (ndlr : Michel Der Zakarian) qui a fait ses preuves en Ligue 1. C’est une équipe qui justifie son statut et qui sera difficile à jouer samedi. Ça va être compliqué mais il faut que l’on sache rebondir après ce coup de frein à Sochaux, que l’on mette encore en place nos principes. C’est une équipe très solide, qui a énormément de possibilités dans les rotations. Elle a les postes doublés ou triplés avec des joueurs titulaires l’an dernier en Ligue 1 qui jouent un peu moins cette année. Elle a le potentiel pour faire une grande saison.

Michel Der Zakarian est le seul entraîneur, avec vous, à avoir affiché ses ambitions de Ligue 1. Qu’en pensez-vous ?
Je parlerai pour moi et surtout le RC Lens. A partir du moment où l’on pense que l’on a les qualités pour le faire, il faut assumer son statut. J’ai assumé, je pense que les joueurs, le club, l’assument. Après, il n’y a que 2 places directes et un barragiste. Après nos 3 victoires avant Sochaux, je disais que nous n’étions pas pour autant déjà dans les 2 équipes qui montent. Aujourd’hui, il y a eu une défaite mais tous n’est pas remis en question. J’ai toujours comparé à un marathon, il ne faut pas être Usain Bolt. Nous sommes au quart du marathon, aucune position n’est définitive pour personne. Il y a des équipes tout en haut qui n’y seront plus à la fin, d’autres en difficulté qui pourront se redresser. Il ne faut pas partir trop vite ou trop lentement, savoir ses qualités, ses faiblesses et terminer très fort pour coiffer tout le monde sur la ligne.

Propos recueillis par Christophe Schaad