C’est ce mercredi soir en prime-time sur La chaine L’Equipe que seront diffusés les 2 premiers épisodes de « Lens, de sang et d’or », série-documentaire réalisée par Elide Productions. Luc Dayan, l’un des co-fondateurs d’Elide Productions et ancien président du RC Lens, nous livre son éclairage sur ce programme pas comme les autres.

Lensois.com : Luc Dayan, « Lens, de sang et d’or » est une première immersion au sein d’un club français qui semble inspirée en partie de ce qui a été fait à Sunderland…
L’idée est en réalité venue avant Sunderland ’til I die. J’y ai pensé à cette idée, il y a 3 ans, en voyant ce qui avait été fait aux Etats-Unis sur une équipe de football américain. A l’époque ce n’était pas possible puis nous sommes repartis sur cette idée en juillet dernier avec François Pesenti et Nicolas Duval avec l’accord du club. Nous avons pensé qu’il s’agissait d’un club intéressant à filmer de l’intérieur pendant une saison qui était importante pour son avenir sportif et économique.

Votre passé de président du RC Lens a-t-il joué sur le choix du club ?
Pour être honnête, mes associés ont d’abord voulu regarder si d’autres clubs de Ligue 1 étaient intéressés. Puis c’était compliqué. Après des accords de principe, les présidents ont un peu freiné. J’ai proposé Lens car j’avais cette idée depuis longtemps, parce que j’adore ce club et que je trouvais intéressant de commencer par le Racing. Ils ont adhéré à l’idée.

Comment s’est déroulé le tournage, l’accès aux coulisses ?
Sur la partie sportive, c’était progressif. L’entraîneur était logiquement un peu frileux au début. Au fur et à mesure, il a pris confiance et on a eu accès à des scènes vraiment intimes du vestiaire. Par contre, tout ce qui était coulisses du club, environnement, les supporters, les gens qui ont contribué à l’existence de ce club, comme Gervais Martel, tout ça s’est fait facilement, il y avait peut-être un apriori favorable car j’étais passé au club en 2012 dans un moment difficile.

« Il y a une somme de scènes assez émouvantes »

Axer le reportage sur ce qu’il se passe quand les caméras sont habituellement coupées, dans les vestiaires, était-il la priorité ?
Il y a eu ça, mais aussi les conseils d’administration, la vie des Lensois, de certains supporters suivis toute l’année… Tout ce qui fait l’environnement de ce club, plus la partie sportive pour laquelle nous avons eu accès à quelques séquences croustillantes, comme sur certains transferts, à l’image de celui de Mounir Chouiar alors que l’équipe jouait à Grenoble. Il y a une somme de scènes assez émouvantes, avec aussi la montée en pleine période de confinement.

Vous ne pouviez pas imaginé une telle saison…
Non, c’est ce qui est particulier dans ce genre de programme. Vous démarrez sans connaitre la fin de l’histoire, contrairement à un scénario de film. L’éviction du coach n’était pas prévisible, l’équipe est championne d’automne, puis connait des difficultés… On filme, puis il y a un temps de montage où on raconte l’histoire telle que nous l’avons vécue.

Pour le club c’était un bel éclairage, une opportunité de faire valoir son image ?
C’est ça mais c’était aussi l’occasion de casser quelques clichés. A mon arrivée à Lens, j’avais des idées un peu préconçues sur le club, les supporters, puis on découvre autre chose. L’histoire du club, qui remonte à longtemps, est aussi en toile de fond. Ce documentaire permettra aussi à des gens de se rendre compte qu’il y a une spécificité lensoise.

« Une saison 2 ? On s’y attelle, on doit discuter de cette possibilité avec le club »

Y aura-t-il une saison 2 ?
On s’y attelle. On doit discuter de cette possibilité avec le club et trouver des financements, car pour l’instant sur la première, on perd de l’argent, mais on espère que les diffuseurs vont s’intéresser à Lens en Ligue 1. Peut-être avec des plateformes internationales, d’autant que le Racing va affronter des clubs comme le PSG. Peut-être que les audiences auront une importance, ce qui compte c’est ce que les gens vont ressentir. On aurait aimé faire plus que 4 épisodes, on a été contraints par des notions budgétaires et la demande de la chaine L’équipe qui nous a suivi, ce dont nous sommes très heureux. C’est un peu expérimental, on va voir les réactions pour voir si on peut repartir sur une 2e saison.

Qu’est ce qui vous a marqué ou touché dans cette série-documentaire et que nous allons découvrir ?
Moi c’est essentiellement la façon dont les supporters vivent profondément et intensément chaque saison de leur club. J’ai vécu une saison difficile à Lens, le club a failli disparaitre le Crédit agricole a fait ce qu’il fallait mais on a vécu des moments très dur et pendant toutes cette période il y avait cette fidélité des supporters. Quand on apprend que le club monte, on voit un père avec ses 2 filles, il exprime alors son émotion, sa profonde joie et on ne s’attend pas  voir avec une telle intensité émotionnelle. Derrière le sport business, les transferts, il y a toujours cet attachement au club, il est important de ne pas oublier ça car on se perd parfois dans des aspects superficiels alors que l’attachement, la fidélité des supporters, ça reste.

Propos recueillis par Kahina Kanoun pour Lensois.com et la radio Horizon (88.0 sur Lens/Béthune et 98.5 sur Arras)