Eric Sikora a repris l’équipe première du RC Lens en août dernier avec l’objectif d’atteindre le maintien. La mission étant accomplie, il s’attend à être toujours en poste la saison prochaine,. Il travaille d’ailleurs pour la première fois de sa carrière à la préparation d’un nouvel exercice, lui qui avait déjà pris le train en marche en 2012-2013. Sous contrat jusqu’en 2019, il le confie, il ne comprendrait pas qu’il en soit autrement, même s’il sait que les aléas du football doivent le préparer à tout. Mais pour l’heure, les dirigeants ne lui ont montré aucun signe de défiance.

Lensois.com : Eric Sikora, avez-vous reçu des garanties concernant votre maintien au poste d’entraîneur la saison prochaine ?
Moi je suis sous contrat. Arnaud Pouille a confirmé il y a quelques semaines. Après comme je l’ai dit, dans le football, tes dirigeants peuvent te dire que tu es entraîneur et ne plus l’être une semaine plus tard. Je suis sous contrat et je prépare la saison prochaine avec mon staff pour repartir avec un groupe que nous aurons façonné. Il adviendra ce qu’il adviendra, mais pour l’instant je n’ai pas eu de signe contraire. On bosse. Nous travaillons depuis un moment, après le championnat n’est pas terminé. Nous avons regardé les secteurs à améliorer, la préparation de début de saison est actée. Ce sera ensuite une question de moyens.

Comment réagiriez-vous si vous étiez remplacé ?
Dans le football, tu peux t’attendre à tout. Si on me dit que je ne continue pas, je ne comprendrais pas, puis j’irai m’expliquer avec les personnes qui me diront si ça ne va pas. Après c’est le football. J’ai une mission. Dès le début, j’ai été clair en disant que nous étions là pour jouer le maintien. L’objectif a été atteint. On ne m’a pas dit de jouer la montée et dans ce cas-là, j’aurais dit non.

« Je ne me prends pas la tête »

Ressentez-vous le besoin que le club communique de façon officielle à ce sujet ?
Je n’ai pas besoin d’une communication du club. On m’a dit que c’était comme ça. Je ne me prends pas la tête, je ne vais pas aller pleurer. Cela a été confirmé, maintenant on verra ce qu’il adviendra du staff et moi. Pour l’instant nous sommes dans le staff de 2018-2019. Il fallait sauver ce club et nous l’avons fait.

Avez-vous le sentiment d’être sous-estimé à propos de votre travail, par rapport au fait que certains puissent penser qu’il était facile de maintenir le RC Lens ?
Prenez la place et vous verrez si c’était simple. Dès la reprise, quoi qu’on en dise il y a eu le traumatisme de la non-montée pour certains, tu ne gagnes qu’un match en préparation, le début de saison est catastrophique, il y a un changement d’entraîneur, tu changes de directeur sportif, ça évolue aussi à la tête du club, il y a l’extrasportif, le public contre Bourg-en-Bresse, le départ de Didier Roudet… Plein de choses font que tu n’as jamais pu travailler sereinement. Il y a toujours eu des choses qui t’ont amené à te poser des questions. Mais au niveau du staff, nous sommes toujours restés solidaires. Je félicite les joueurs pour ce qu’ils ont fait car beaucoup d’équipes auraient pu exploser, beaucoup de joueurs auraient pu ne pas jouer le jeu ou vouloir partir au mercato. J’ai eu des joueurs concernés jusqu’au bout. Je suis d’accord pour dire qu’il y a eu des matches qui n’ont pas été aboutis dans le jeu en janvier-février, mais on ne peut pas dire que sur la saison, on se soit fait chier. Je vois des articles où tout est noir. Il faut aussi se mettre à la place des joueurs. J’ai vu des matches aboutis, après tu ne peux pas le faire sur 38 matches. On est dans une situation à 3 points au quart du championnat. On ne peut pas proposer du football champagne. Après je suis d’accord, on a toujours eu peur, même sur le dernier match contre le Paris FC.

Propos recueillis par Christophe Schaad