Arrivé au RC Lens en toute discretion en provenance de Toulouse après une année en prêt durant laquelle il a peu joué à Ajaccio, Clément Michelin est en train de faire son trou chez les Sang et Or. Le latéral droit champion d’Europe U19 2016 redonne de l’élan à une progression freinée ces dernières années par des pépins physiques. Aujourd’hui, il semble pouvoir tirer son épingle du jeu dans la ligne de 4 du nouveau 3-4-3 de Philippe Montanier. Entretien.

Lensois.com : Clément Michelin, on a l’impression que le nouveau schéma en 3-4-3 joue en votre faveur en ce moment. Il parait taillé pour vous permettre d’exploiter vos qualités…
J’aime bien. J’ai joué à ce poste chez les jeunes, à Toulouse. Il répond effectivement à mes qualités. J’aime courir, je suis endurant et il m’offre beaucoup de situations offensives. Je sais qu’il y a aussi un gros boulot a faire défensivement et il faut donc que je m’entende très bien avec mon défenseur axial droit. Avec Jonathan (Gradit), au début on avait besoin de beaucoup communiquer car c’était un nouveau dispositif mais désormais, sur le terrain, on n’a plus besoin de se parler. Les automatismes se mettent en place, c’est agréable. Puis quand il est bien appliqué, c’est un bon dispositif.

En fin de mercato, le club a recruté Cheick Traoré, amenant de la concurrence à votre poste. Quel effet a eu cette arrivée ?
C’est une concurrence qui me fait du bien. En plus, je m’entends très bien avec Cheick ! On mange même parfois ensemble au restaurant. Son arrivée m’apporte un coup de boost. C ‘est un très bon joueur, alors je dois me donner à fond aux entraînements et lors des matches pour jouer. Quand lui se trouve sur le terrain, il fait le boulot. C’est positif pour l’équipe et pour moi car c’est bien d’avoir quelqu’un avec soi d’un très bon niveau, avec un état d’esprit au top. Il est le premier à me féliciter quand ça se passe bien et je ne manque pas d’en faire autant.

« Il faut que j’arrive à trouver une certaine régularité dans mon jeu  »

Quel regard portez-vous sur votre début de saison, durant lequel vous n’avez pas manqué de temps de jeu après une année plus difficile à Ajaccio ?
C’est positif. Cela fait du bien de retrouver du temps de jeu, de retrouver mes jambes. Même avant Ajaccio, à Toulouse, c’était déjà compliqué car je revenais d’une pubalgie. Ajaccio, aussi, c’était une épreuve, mais ça m’a fait grandir dans la tête. J’ai su progresser dans d’autres domaines. Je me sens monter en puissance, comme l’équipe. Je me lâche plus, je prends confiance et je retrouve un niveau que j’avais perdu. Cela fait du bien dans la tête, pour la famille aussi.

Quel était votre état d’esprit en rejoignant le RC Lens après ces dernières saisons difficiles. Vous étiez dans une optique de vous relancer ?
C’était d’abord un soulagement, une fierté de signer dans un club comme le RC Lens. Au début, j’étais surpris apres ma saison à Ajaccio (ndlr : 14 matches joués en Ligue 2 dont 8 en tant que titulaire). Je ne m’attendais pas à une telle sollicitation. Ce n’était que du bonheur. Je me suis dit que maintenant, je devais me lâcher. Je connaissais du monde et ça m’a aidé. Il fallait que je me relance car j’ai fait mes débuts en Ligue 1 il y a maintenant 3 ou 4 ans et des blessures m’ont freiné. C’était le bon moment.

Quels axes de progression identifiez-vous dans votre jeu ?
Il faut que j’arrive à trouver une certaine régularité dans mon jeu. J’essaye d’être le plus propre possible, le plus minutieux possible, de ne pas faire de fautes de passe, de fautes dans le jeu. Je sais que je ne peux pas être parfait, mais je dois atteindre une certaine efficacité, offensive comme défensive. Ce poste va me permettre de me montrer en étant beaucoup devant, mais je vais aussi pouvoir montrer mes qualités défensives. Pour ça, il faut que je travaille sur le rythme de mon jeu, j’ai besoin d’être au top athéltiquement pour faire preuve de lucidité devant. Cela donne envie, je vais être exigeant avec moi-même.

« Jouer le long de la Marek, c’est une motivation, ça rend déterminé »

Contre le Paris FC (2-1, 9e journée de Ligue 2), vous avez marqué votre premier but en Sang et Or, à Bollaert…
C etait un soulagement, j’attendais ça depuis longtemps. Je ne marque pas beaucoup. Toutefois, une passe me donne encore plus de plaisir. C’est ce qu’il me manque. Cela faisait longtemps que je n’avais pas enchaîné des matches comme ça. Je sais que mon pied est toujours là, il faut qu’il revienne. Une passe décisive pourrait débloquer les choses. Aujourd’hui, il me manque surtout la lucidité dans le dernier geste. A vouloir trop bien faire, je ne fais pas toujours les choses du mieux possible mais je sais que ça va venir.

On dit souvent que pour un latéral, jouer pour le RC Lens, le long de la Marek, c’est particulier. Comment le vivez-vous ?
C’est fou ! Si un mec n’était pas motivé en jouant à côté de la Marek, en ayant tous ces supporters à coté, je ne le comprendrais jamais. C’est une motivation, ça rend déterminé. Le seul petit point négatif, c’est que des fois j’ai le mec à 2 mètres devant moi sur le terrain et je lui donne des consignes en sachant très bien qu’il n’entendra rien ! (sourire) Jouer à côté de la Marek, c’est vraiment quelque chose d’impressionnant et à il me tarde toujours de pouvoir rejouer à domicile.

Propos recueillis par Christophe Schaad