Le RC Lens est parti en stage au Touquet durant la trêve internationale pour 3 jours. L’occasion de se mettre dans les meilleures dispositions pour le sprint final avec le maintien en ligne de mire. L’entraîneur lensois Eric Sikora espère en voir les premiers résultats dès lundi à Bollaert contre Châteauroux (31e journée de Ligue 2, 20h45, à suivre en direct sur Lensois.com et diffusé en intégralité sur Canal+ Sport).

Lensois.com : Eric Sikora, après la défaite à Reims, vous aviez parlé de faire des choix et d’aller au combat avec ceux qui le mérite. Où en êtes-vous par rapport à ce positionnement ?
Le message a été très clair pendant le stage. Des choses ont été dites, mises en place. Elles concernent le staff et le groupe. Ils ont dit des choses, à eux de les appliquer. Le premier qui dérogera à ça, tant pis pour lui. Je vois des comportements qui changent sur le terrain, au niveau de la détermination, de la solidarité. Maintenant, ce qu’on voit à l’entrainement, j’espère qu’on le mettra en application sur le terrain. Depuis un moment, nous voyons de bonnes choses que nous avons du mal à retranscrire en match. Il faut qu’on se libère. Nous avons parlé de détermination, de combativité, de solidarité. Si nous sommes au taquet là dessus, nous allons gagner les matches, sinon nous allons avoir des problèmes.

Les entraîneurs de Ligue 2 sont unanimes sur le fait que le RC Lens n’est pas à sa place. Qu’en pensez-vous ?
Quand tu perds avec 7 matches et 7 défaites, comment dire que Lens n’est pas à sa place ? A l’époque, on disait que 15 ou 20% des équipes seulement arrivaient à se sauver dans ces conditions. Aujourd’hui, nous ne sommes ni relégables, ni barragistes, donc le travail est fait. On peut être déçu car on perd 4 fois à domicile sur les 5 derniers matches, mais quand on regarde à l’extérieur, on perd à Reims mais on gagne à Nîmes, on fait des nuls à Brest, Lorient, on s’impose à Quevilly-Rouen… Pourtant, c’est la même équipe. J’ai parlé avec Pascal Gastien (ndlr : entraîneur de Clermont), il m’a dit qu’a l’aller, ils ne doivent jamais gagner (1-0, 9e journée de Ligue 2). On parle du budget, mais la masse salariale est la même que certains clubs de Ligue 2. Tu as un coût avec la Gaillette, etc, tout ça rentre en ligne de compte. Apres sur le terrain il faut que les mecs se donnent à fond. Quand tu pars avec moins 21 points et que tu vois les équipes dépassées à la 30e journée, tu te dis que c’est pas mal. Ce qui nous a coupés un peu, ce sont les matches contre Orléans (0-1, 23e journée de Ligue 2) et Sochaux (0-1, 21e journée de Ligue 2). C’est surtout celui d’Orléans, à 11 contre 10, qui a fait du mal. Mais nous n’avions aucun point sur 21 possibles en début de saison. Des équipes, des joueurs auraient pu lâcher. Ces mecs là, dans la difficulté, ont réussi à gagner par la suite, à sortir de la zone rouge en 2017. On savait très bien qu’à un moment, on allait pouvoir retourner dans cette situation.

« Les 17 jours ont fait du bien »

L’inquiétude vient du fait que la dynamique actuelle de l’équipe n’est pas bonne au moment d’aborder le sprint final…
On a connu mieux, il n’y a aucun problème là-dessus, après nous avons été capables pendant la première partie de gagner ce match contre Quevilly-Rouen (2-0, 8e journée de Ligue 2) qui a permis ensuite de bien finir 2017. Si on remet les ingrédients qui l’ont permis, il n’y a pas de raison. A nous de faire davantage dans tous les domaines, la détermination, le fait de bien défendre ensemble, d’être solidaires en se sacrifiant pour le coéquipier. Peut-être qu’à un moment, nous l’avons moins fait. On ne peut pas se permettre de ne pas être à 100%. On tombe à la maison contre des équipes qui défendent bien et se projettent vite vers l’avant.  A nous de rester confiants, de ne pas paniquer si on reste à 0-0. En 2017, à la maison, on marquait rapidement. Il y a des matches sur lesquels cela s’est joué à peu de choses mais nous marquions dans le premier quart d’heure et ça donnait des situations de contre. Il faut qu’on arrive, dès la première occasion, à convertir.

Avez-vous senti ou redouté pour cette fin de saison une usure mentale alors que cela fait depuis le début de la saison que vos joueurs sont empêtrés dans la lutte pour le maintien ?
C’est vrai que ce n’est pas évident toutes les semaines de jouer pour un maintien, après, si on est là, c’est que c’est de notre faute, que dans certains matches, nous n’avons pas fait ce qu’il fallait et que nous avons manqué d’efficacité offensivement ou défensivement. Mais je ne sens pas les mecs usés mentalement et physiquement. Maintenant, à force de ne pas gagner les matches à la maison, de buter sur un bloc adverse bien en place… J’espère que ça va revenir dès lundi. Je vois les attaquants travailler avec sérieux à l’entraînement. En match la pression est différente, ça peut jouer mais je ne pense pas. Je pense que les 17 jours ont fait du bien à l’équipe. Des joueurs sont partis en sélection (Souleymane Diarra et Cyrille Bayala) et je pense que ça leur a fait du bien aussi de se ressourcer avec leur équipe nationale. Le stage nous a permis de nous réunir, ce que nous n’avions pas fait depuis un moment. La coupure  a permis de nettoyer ce qui n’avait pas été bien fait sur les derniers matches.

Propos recueillis par Christophe Schaad