Le conseil d’administration de la LFP s’est positionné ce jeudi après-midi pour une montée en Ligue 1 du RC Lens et de Lorient suite à l’arrêt des compétitions en raison de la pandémie de Covid-19. Sauf résultat défavorable de recours juridiques, le Racing va enfin rejoindre l’élite.

Ce n’est pas forcément ainsi que l’on envisageait cette montée en Ligue 1 tant attendue mais l’excitation n’est pas moindre ! Le RC Lens s’apprête à retrouver l’élite pour la première fois depuis sa descente en 2015. Après la cruauté des dénouements des saisons 2016-2017 et 2018-2019, c’est par un biais pour le moins incongru que les Sang et Or vont revenir au sein de l’élite. D’un pangolin et d’une pandémie aux conséquences dramatiques nées du fond de la Chine a débouché l’arrêt avant terme du championnat, accélérant le retour du club en Ligue 1. De quoi constituer un évènement majeur de la riche histoire du club… S’il faudra sans doute essuyer les regards des clubs et leurs supporters qui crieront à l’injustice durant plusieurs semaines, et même peut-être des recours remettant en cause les décisions prises, le Racing ne vole rien. La 2e place occupée à l’issue de la 28e journée n’avait rien d’un scandale. Sous la houlette de Philippe Montanier, le RC Lens a été un fringant champion d’automne et il était un dauphin crédible de Lorient après un coup de mou, grâce au regain de forme insufflé par Franck Haise et son staff le temps de 2 matches. Certes, on pourra dire que le Racing a une grande part de réussite dans cette histoire : personne ne sait avec certitude s’il aurait maintenu ce classement jusqu’au bout et si le championnat s’était arrêté quelques jours auparavant, il serait à la place de l’AC Ajaccio, qui a de quoi être amer à l’idée de ne pas pouvoir défendre ses chances jusqu’au bout, comme Troyes ou d’autres. Mais quel scénario peut réellement contenter tout le monde ? Serait-il plus juste de faire une saison blanche et d’effacer tous les efforts fournis depuis des mois par les équipes du haut du classement ? Est-il crédible de finir la saison en août ou même à l’automne après une coupure aussi longue comme le proposent certains avec insistance, sans parler des conditions sanitaires potentiellement hasardeuses encore un moment ?

9 ans que Bollaert attend la Ligue 1…

Avec un groupe méritant, que la direction espère certainement désormais pouvoir renforcer (ndlr : les contours du mercato restent à définir alors que la gestion des fins de saison n’est pas harmonisée pour l’heure à travers l’Europe), le RC Lens s’apprête ainsi à vivre de passionnantes soirées de Ligue 1. On pense aussi aujourd’hui à ce public hors-norme qui n’a jamais lâché le club dans les moments difficiles après tant d’années de souffrance, avec des affluences qui avaient de quoi faire pâlir d’envie bien des clubs de Ligue 1. Sa place est au plus haut niveau. Impossible de se réunir et de faire la fiesta imaginée par tous pour un tel moment. Les images de milliers de supporters lensois dans les rues ou en fusion à Bollaert que l’on pouvait avoir en tête resteront à l’état de projection pour le moment, mais la Ligue 1, elle, devient concrète. Les retrouvailles entre l’antre des Sang et Or, son public et l’élite, qui ne se sont pour rappel plus côtoyés depuis 2011 suite au déménagement à Amiens de 2014, n’en seront que plus fortes, même s’il faudra patienter puisque les rassemblements de plus de 5 000 personnes resteront interdits jusqu’en septembre (la LFP espère encore démarrer la prochaine saison au 23 août au plus tard, donc à huis clos ou en public réduit). Les chocs face au PSG, à l’OM, le derby contre Lille… C’est le programme qui nous attend désormais.

Plus d’optimisme que pour la montée de 2014 ?

Grâce au travail de la direction du RC Lens et notamment le soutien financier de son président et actionnaire principal Joseph Oughourlian qui a décidé une augmentation du capital, le club semble de plus en mesure de retrouver l’élite dans de bonnes dispositions, bien loin du contexte de 2015. Quelque part, et même si la période empêche de le savourer comme il se doit, c’est un peu le premier vrai retour du club depuis 2011 qui se dessine, tant cette saison 2014-2015, loin de Bollaert et pleines d’incertitudes, d’inquiétudes liées au silence d’Hafiz Mammadov s’est avérée difficile à apprécier avant même de commencer. Malgré les énormes efforts du groupe d’Antoine Kombouaré, cela semblait bien compliqué dès le départ. Cette fois, les feux semblent au vert pour voir le RC Lens revenir déchargé de toutes contraintes liées à la DNCG et dans son fief si important de Bollaert. Quand le Racing refoulera les pelouses la Ligue 1, il faudra faire preuve d’humilité, ne pas chercher à griller les étapes. Pour, pourquoi pas, retrouver au fil des années les hauteurs du classement comme l’avait fait la génération du début des années 1990. Reste à savoir qui serait à la tête de l’équipe alors que Franck Haise était nommé pour finir la saison. En tout cas, quel que soit l’entraîneur, on ne pourra pas s’empêcher dans le futur de tiquer lorsque l’on entendra l’un des grands classiques des conférences de presse: « On fera les comptes après la 38e journée ! »

Christophe Schaad