Le Premier ministre Edouard Philippe l’a annoncé mardi, les championnats de France de Ligue 1 et de Ligue 2 2019-2020 ne pourront pas reprendre. La LFP a pris acte de ses déclarations et son conseil d’administration se réunira jeudi pour décider formellement de l’arrêt des compétitions avant la convocation d’une assemblée générale (dont la date initiale est jusqu’ici calée à la mi-mai), alors que la FFF, comme l’indique son président Noël Le Graët pour Le Télégramme, interviendrait via un comex en dernier ressort.

Alors que le bureau de la LFP avait retenu après réflexion 3 scénarios en cas d’arrêt définitif, tous allant dans le sens d’une montée du RC Lens et de Lorient, il est tentant de croire que les Sang et Or sont déjà en Ligue 1. Mais le monde du football est versatile et tant que rien n’est officiel, les choses peuvent changer. On sait que la FFF a de son côté déjà opté pour une logique d’acter des montées et des descentes au niveau amateur. Noël Le Graët annonce d’ailleurs désormais que Pau et Dunkerque monteront en Ligue 2 en provenance du National 1 et il défend avec ferveur le principe de montées et descentes entre l’élite et son antichambre. S’il a toujours été clair que la marche engagée par la FFF n’allait pas forcément pouvoir être imitée intégralement chez les pros, ne serait-ce qu’en raisons d’enjeux différents, on peut logiquement espérer une continuité. Difficile d’imaginer un volte-face complet, mais aucun des scénarios imaginés par le bureau de la LFP n’a encore été acté et certains pourraient s’y opposer jusqu’au bout en avançant de nouvelles possibilités. On pense notamment au président lyonnais Jean-Michel Aulas qui depuis mardi soir met en avant l’idée d’organiser des play-offs pour le haut et le bas du classement en Ligue 1 en août voire en juillet. Si son idée arrivait à faire son chemin, les premiers poursuivants du RC Lens et Lorient ne seraient-ils pas tentés de réclamer la même chose pour la montée ? Président de Nice, Jean-Pierre Rivière, qui proposait il y a plusieurs semaines de finir la saison 2019-2020 en automne mais qui se ravise aujourd’hui sur ce sujet, s’attend à ce que les discussions ne soient pas faciles : « Il va y avoir des débats, chacun va essayer de défendre son point de vue et un vote général sera fait. Quand ce sera le cas, j’espère que personne le contestera. On a encore besoin de précisions sur le plan du calendrier pour la reprise du championnat et de l’entraînement », précise-t-il pour L’Equipe. Raymond Domenech, président de l’Unectaf, le syndicat des entraîneurs, a quant à lui insisté pour L’Equipe du Soir sur une ouverture pour achever l’exercice : « La saison peut encore très bien se terminer car ce n’est pas le ministère qui décide quand elle se termine, cela ne lui appartient pas. » La LFP a pris acte des propos du chef du gouvernement, mais quelques voix semblent encore croire à la possibilité d’organiser une fin de saison dans un mouchoir de poche. Concernant le système de promotion-relégation, l’idée de récompenser au maximum par des accessions en atténuant au plus possible es punitions pour des équipes qui seraient reléguées sans avoir pu défendre leurs chances jusqu’au bout, semble la plus populaire, mais jouer à 22 clubs engendreraient de nouvelles questions comme le partage des nouveaux droits TV ou l’établissement d’un calendrier à 42 journées. Même avec la suppression de la Coupe de la Ligue, elles ne seront pas faciles à rentrer si la compétition vient à ne débuter qu’en septembre (date à laquelle les matches pourraient de nouveau se jouer normalement en public), avec un Euro 2021 à disputer durant l’été. Les réflexions menées depuis des semaines semblent privilégier fortement l’hypothèse d’une montée du RC Lens, mais il va falloir patienter encore un peu avant de déboucher le champagne l’esprit libre.