Ancien joueur du RC Lens, Rod Fanni vit une situation compliquée à Marseille. Agé de 36 ans, le joueur est purement écarté par son entraîneur Rudi Garcia.

L’ex-Lensois évoque sa situation avec beaucoup de frustration : « Fin mai, avant de partir en vacances, il y a le barbecue réunion avec chaque joueur pour dire qui on garde, qui on ne garde pas. […] Moi, le coach me dit : « On serait heureux que tu restes, on va sûrement recruter deux joueurs derrière, mais avec toutes les compétitions… On sait l’apport que tu as pour l’équipe, pour le groupe. » Les mots sont alors clairs : « On serait heureux de te compter parmi nous. » […] Quelques jours après la défaite à Monaco (1-6, le 27 août), je vais voir le coach, et je lui demande clairement : « Comment on passe de 28 matches dont 27 titularisations en L 1 la saison dernière à numéro 6 ou 7 dans la hiérarchie ? » En un mois de vacances, tu te retrouves dernière roue du carrosse ? […] J’ai eu des propositions ailleurs, je n’ai pas approfondi, je pensais faire partie du projet. J’aurais préféré qu’il me dise simplement : « On ne compte plus sur toi. » Il m’a gardé sous le coude. Je soutiens mes coéquipiers, tous, de Rolando au jeune Sari. Je m’entraîne avec le groupe la semaine ; la veille du match, il y a la liste qui est affichée et je ne suis pas dedans. Le week-end venu, je n’existe pas. J’ai 36 ans. En vitesse, en explosivité, sur la condition physique, j’ai toujours des statistiques de jeune, je choque les autres. En italien, les deux Paolo du staff m’appellent « l’anomalie de la nature ». Cela ne me sert pas à grand-chose. Il y a eu des contre-performances, des blessures, des absences, des suspensions, il y a eu 1 000 situations sur lesquelles j’aurais pu réapparaître dans le groupe, mais je n’existe pas. Même une épidémie dans le groupe ne me ferait pas revenir. »

Désormais, les 2 parties sont actuellement en discussion pour rompre l’actuel contrat. Rod Fanni explique la démarche : « Jacques-Henri Eyraud me parle d’une solution à l’amiable, des juristes suivent le dossier et échangent des recommandés avec mon avocat bruxellois, Laurent Denis. Ils ont des sous-entendus, je réponds :« Attendez, vous avez jeté de l’argent par les fenêtres, et vous voulez faire des économies sur moi aujourd’hui, alors que j’ai été pro de A à Z ? » Il est sûrement temps de partir, de la meilleure des façons. Pour Pat’ Évra, ils ont trouvé une solution satisfaisante. On finira par en trouver une. »

(Source : L’Equipe)