Après une première saison difficile avec le RC Lens, Deiver Machado a su décrocher une place de titulaire sur ce début de saison. Le Colombien de 29 ans, qui n’a jamais lâché, espère garder la même dynamique pour répondre aux attentes lensoises et décrocher son billet retour pour la sélection nationale.

En septembre dernier, on avait guetté tout particulièrement la liste de la sélection colombienne à l’occasion de la dernière trêve internationale. On s’attendait a peut-être y voir enfin apparaitre le nom de Deiver Machado. Mais toujours pas. Après un bon été et un bon mois d’août avec le RC Lens, dans la continuité de ses bonnes entrées de la fin de l’exercice 2021-2022, le piston gauche devait encore prendre son mal en patience. Cela fait maintenant depuis 2018 qu’il est snobé par cette sélection colombienne pourtant pas dans sa meilleure période puisqu’elle a raté la qualification pour le Mondial. Mais le Lensois, qui « espère y retourner » et veux « jouer du mieux possible à Lens pour obtenir ce privilège » est en train de faire ce qu’il faut pour y retourner.

10 matches dont 9 comme titulaire pour Deiver Machado qui a dû partager une suspension de 2 rencontres après un rouge à Reims.

Lorsque Deiver Machado est arrivé au RC Lens durant l’été 2021 en provenance de Toulouse après une superbe saison en Ligue 2, de gros espoirs étaient fondés sur lui. Il devait être celui qui allait apporter plus d’équilibre au jeu lensois après une première année de Ligue 1 qui avait beaucoup penché à droite. Il apparaissait comme le pendant idéal de Jonathan Clauss. Mais la mise en route n’a pas été évidente et une blessure au ménisque est rapidement venue contrarier les plans alors que Przemyslaw Frankowski s’est pendant ce temps imposé à gauche.

Franck Haise : « C’est le Macha que nous sommes allés chercher à Toulouse »

Le Colombien n’a rien lâché et a su se rendre utile en fin de saison par quelques précieuses entrées, comme au Parc des Princes où il joue un rôle sur l’égalisation à 10 contre 11 contre le PSG en étant passeur décisif pour Corentin Jean (1-1). Dès la reprise estivale, quand les compteurs ont été remis à zéro et que chacun devait regagner sa place, il a répondu présent. Franck Haise, lui, ne s’était pas arrêté d’y croire : « Même s’il a eu une saison pas simple en perdant sa place puis en étant très vite blessé avant de revenir dans une équipe qui tournait bien, il a toujours été hyper positif et engagé. Dès qu’il a retrouvé un bon niveau athlétique, il a toujours fait de bonnes séances. J’étais confiant. Il est arrivé cet été avec beaucoup d’envie, avec sa grinta. Il a des qualités athlétiques de haut niveau et il a pris confiance en commençant à enchainer. C’est le « Macha » que nous sommes allés chercher à Toulouse. Et c’est vraiment un mec exceptionnel. » « Je me sens bien, j’ai la confiance du staff et de mes coéquipiers. C’est très important pour moi, lâche en français l’intéressé. Je me sens à 100% et j’espère l’être le plus longtemps possible pour faire de bonnes choses dans chaque match. »

A son arrivée, Deiver Machado apparaissait comme le pendant gauche idéal du droitier Jonathan Clauss, depuis parti à l’OM.

Présent défensivement mais aussi offensivement, il doit maintenant faire gonfler un peu plus ses statistiques qui plafonnent pour l’heure à un but et une passe décisive cette saison. « C’est notre travail d’aller dans la surface et de presser les latéraux adverses. Dans ma tête, c’est ça. J’essaye d’être le plus haut possible pour avoir des situations et être dangereux. On travaille ça », commente celui qui a aussi été expulsé à Reims peu de temps après son entrée, lui qui n’avait jamais pris de rouge depuis sa venue en France en 2020. Suffisant pour le priver de é matches. Peut-être aura-t-il l’occasion de jouer un mauvais tour vendredi à son ancien club, Toulouse, avec lequel il a été désigné meilleur latéral gauche de Ligue 2 il y a 2 ans. Le club qui l’a révélé en France, où il se sent bien intégré : « J’essaye de parler la langue même si c’est un peu compliqué, lance-t-il, plutôt difficile au regard du peu d’appuis qu’il a pris sur le traducteur qui l’accompagnait mercredi en conférence de presse. Je me sens bien ici, avec aussi Facundo et Wuilker (ndlr : Medina et Farinez, les 2 autres hispanophones du groupe avec lesquels il s’est rapidement lié d’amitié à son arrivée), il y a une bonne relation avec l’ensemble du groupe. Cette belle ambiance nous permet de mieux nous connaitre et d’être unis, compacts, avec les supporters qui sont derrière nous. Je suis content et très tranquille dans ma tête. » Il n’y a plus qu’à confirmer.

Christophe Schaad, avec Eloïse De Mester