Les staffs techniques visent souvent un « pic de forme ». Obtenir la meilleure condition physique pour un groupe ou un joueur à un match ou une période précise de la saison.
Sa programmation est-elle réellement possible ? Différents préparateurs physiques ou responsables de la performance ont apporté leur éclairage. Notamment Sandy Guichard, qui a œuvré à Bordeaux, en équipe nationale d’Algérie ou encore actuellement à Sochaux. Ce dernier estime que cela est plus facile à appliquer aux sports individuels que collectifs : « En biathlon, par exemple, tu peux gérer un paramètre comme la fréquence cardiaque, qui est un indicateur de l’état de forme, mais en foot ça reste un outil factoriel. Dire exactement avec un seul outil que, ce jour-là, tel joueur est en forme, c’est utopique. Quand tu multiplies les facteurs, qu’ils soient objectifs, mais surtout subjectifs, avec le ressenti des joueurs, ça te permet d’avoir une idée. » Pour l’Amiénois Simon Lucq, il est délicat de parler de pic de forme dans le football : « Est-ce qu’il retient des critères de volume, de distance totale parcourue, ou d’intensité : nombre de sprints, d’accélération, décélérations ? On n’a jamais les curseurs pile bien alignés pour dire là, le joueur sera au top du top pour ce week-end. » Dans un sport où les calendriers nécessitent souvent de jouer tous les 3 jours, comme cela est beaucoup arrivé au RC Lens cette saison,la récupération prend plus de place qu’auparavant dans cette recherche. Paolo Rongoni, responsable de la performance à l’OM, souligne ainsi : « Aujourd’hui, la récupération est presque le plus important pour nous. Quand tu joues le dimanche, le jeudi puis le dimanche, c’est vraiment un jeu d’équilibriste entre le travail, qui ne peut débuter que 48 heures après la performance et est souvent composé de micro-charges, et la récupération. Ça ne sert à rien de travailler si tu n’as pas bien récupéré. » Un groupe entier au meilleur de sa forme tient au final de l’utopie pour Sandy Guichard : « Avoir un état de forme de tout le monde au même moment, ce n’est pas possible. »
(Source : L’Equipe)