5e, le RC Lens se porte mieux après 2 succès consécutifs, à Bollaert contre Orléans (4-2, 8e journée de Ligue 2) puis à Valenciennes (1-2, 9e journée de Ligue 2). Satisfait du comportement de ses troupes, l’entraîneur Alain Casanova ne s’emballe pour autant et aspire à toujours plus de progrès.

Lensois.com : Alain Casanova, après 2 victoires, peut-on dire que votre équipe est lancée ?
J’ai toujours pensé que lorsqu’il y a un déclic, on ne le sait que beaucoup plus tard. Nous avons toujours raisonné avec beaucoup de sérénité et d’objectivité. Quand les résultats étaient moyens, nous n’avons jamais pensé que nous étions dans une spirale de l’échec, dans une dynamique totalement négative. Nous avons continué en gardant les mêmes objectifs : travailler mieux, s’améliorer. Nous venons de remporter 2 succès mais, autant lorsque nous étions dans une dynamique moyenne, nous n’avions pas d’idées négatives en tête, autant aujourd’hui, nous ne sommes pas non plus dans un état d’esprit où l’on se dit que tout est réglé. Nous continuons d’essayer d’améliorer ce qui est nécessaire, d’analyser nos matches, en essayant de donner un maximum d’informations aux joueurs pour qu’ils sachent résoudre les problèmes posés par l’adversaire et en prenant les matches les uns après les autres. Nous avons toujours pensé que c’était un marathon et non un sprint.

A Valenciennes, vos joueurs, à 10 contre 11, sont allés chercher la victoire à l’arrachée…
Sur le match, les joueurs ont fait preuve d’abnégation, de solidarité, de vertus mentales très intéressantes. Je pense que la victoire, de par ces vertus, est méritée car ils y ont cru jusqu’au dernier moment en pensant qu’en défendant bien à 10 contre 11, même sur un match presque entier, l’équipe serait capable sur une ou 2 situations de faire la différence.

Obtenir ce genre de victoire demande beaucoup de choses, un gardien efficace, de la solidarité, de la solidité, de la lucidité… Vous pouvez donc en tirer des enseignements ?
Pour avoir un peu de réussite il faut savoir la provoquer et nous en avons parfois manqué. L’équipe a été très solidaire. Nous voulons qu’elle soit très collective, qu’elle joue vraiment ensemble et que chacun essaye de donner le meilleur de lui-même. Il y a eu beaucoup d‘actions sur lesquelles la mentalité de compétiteur est ressortie. C’est très important. Pour faire une bonne saison il faut avoir cette exigence. L’équipe le démontre. Il y a eu des matches sur lesquels nous pouvions avoir des regrets. Il manquait ce petit brin de réussite pour forcer la décision, il y a eu parfois des manques. Là c’est un match où nous avons eu un peu de réussite mais il faut aller la chercher et le groupe entier, ils étaient 18, a eu un comportement remarquable.

« Commencer le plus fort possible »

Après le nul 2-2 obtenu à 10 contre 11 à Bollaert contre Tours, la victoire 4-2 contre Orléans alors que vos joueurs ont été un peu chahuté par les supporters à la pause, cette équipe n’a-t-elle pas tendance à plus se sublimer dans la difficulté ?
Elle sait se sublimer quand il le faut et au début de n’importe quel match. Le scénario fait que parfois on peut avoir un esprit de révolte, mais contre Orléans, l’équipe n’a pas attendu la mi-temps pour avoir un sursaut d’orgueil car il y avait eu beaucoup plus d’occasions que pour l’adversaire. C’est une équipe qui est dans l’exigence des objectifs fixés. Maintenant il y a des adversaires qui ne seront pas tous d’accord avec nous. Je suis très satisfait de l’approche mentale que cette équipe a pour préparer ses matches.

Vous revenez parmi les favoris, cela peut-il rendre les choses encore plus compliquées vis-à-vis de vos adversaires ?
Je pense que ça ne changera rien. L’étiquette de favoris, les gens vous la mettent, après il faut être capable sur le terrain d’avoir le comportement digne de ce statut, mais  je ne m’occupe pas de ce que peuvent penser les autres, je prends les matches les uns après les autres. En une minute, tout peut être remis en question. Je suis focalisé sur vendredi, je ne suis pas sur la série que nous venons de faire. J’ai voulu tenir compte des 3 matches que nous venions de réaliser pour bien récupérer et bien travailler par rapport au Red Star, bien analyser cette équipe et tout mettre en œuvre pour être bien préparé.

On observe que votre équipe marque assez rapidement dans les matches, pourtant, elle donne l’impression d’avoir des entames difficiles…
Notre volonté est de très bien démarrer les matches et d’être prêts tout de suite. Après, en fonction de ce qu’a décidé l’adversaire, d’attendre ou de venir nous chercher, nous essayons d’anticiper, mais ce que nous voulons, c’est que l’équipe démarre le plus fort possible. Parfois le scénario n’est pas favorable, notamment à Valenciennes où l’on se met en difficulté mais je vous assure qu’on voulait rester à 11 et leur poser des problèmes ! En football, on prend des directions, des décisions, des plans de jeu où l’on décide de commencer fort, moins fort. Nous, nous avons pour habitude d’essayer de commencer le plus fort possible.

Propos recueillis par Christophe Schaad