Les présidents se donnent actuellement beaucoup en spectacle pour défendre les intérêts de leur club suite aux décisions de la LFP après l’arrêt de la saison. Quitte à ce que le ton monte parfois.

Certains patrons de club sont présentés comme de vrais passionnés au point parfois de s’investir plus que de raison, d’autres plus intéressés par le business autour, sans véritable attache. Gervais Martel, président du Racing de 1988 à 2012 puis de 2013 à 2017 est tout particulièrement cité dans la première catégorie. L’ancien numéro un des Sang et Or, qui envisage de se faire élire dans le collège des indépendants de la Ligue, revient pour L’Equipe sur son parcours, fait de grandes réussites, fait de prises de risques réussies comme les venues de Stéphane Ziani ou Olivier Dacourt, « des coups incroyables », de grands moments comme les titres, puis d’autres plus difficiles :

« Quand tu signes des joueurs le 30 ou le 31 août, tu fais forcément des conneries à 3 millions d’euros. Et tu écoutes le gars qui te vend le joueur capable de te faire gagner 5 ou 6 points dans la saison. Bien sûr que j’aurais pu mieux faire mais on ne va pas refaire le match. C’est comme le gars aux courses qui constate qu’il aurait dû jouer la veille le 9, le 6, le 14 et le 13 parce qu’ils viennent de gagner (…) Je sais qu’on a dit que je ne savais pas gérer mais j’ai sauvé le club du dépôt de bilan et c’est ma fierté. Le plus gros salaire que j’ai donné, c’est 150 000 euros et je me rends compte aujourd’hui que c’est de la rigolade. A l’époque, cela me gênait par rapport au public mais, avec le recul, les supporters s’en moquent tant que tu gagnes ! Tu peux offrir un million à un joueur, si tu es champion à la fin, tout le monde s’en fout. J’ai beaucoup investi à titre personnel, c’est vrai, mais je l’ai fait avec le cœur, en connaissance de cause, personne ne m’a forcé. Je ne regrette rien car j’ai vécu des moments intenses, ma famille aussi, et ma fille est encore aujourd’hui accro au Racing. Je l’ai fait de manière exagérée car c’était mon rêve de gosse de diriger Lens. Et j’ai rendu la fierté aux supporters avec le titre en 1998, les matches de Coupe d’Europe… »