Fort d’une belle dernière semaine marquée par 2 succès à Bollaert contre Ajaccio (2-0, 17e journée de Ligue 2) et Reims (3-2 ap, 8e tour de Coupe de France), le RC Lens se déplace sur la pelouse du Paris FC ce vendredi (18e journée de Ligue 2, 20h, à suivre en direct sur Lensois.com et diffusé en intégralité sur BeIN Sports 2). Une grosse occasion de confirmer les importants progrès entrevus ces derniers temps pour l’entraîneur Eric Sikora.

Lensois.com : Eric Sikora, le RC Lens s’apprête à se rendre sur le terrain du Paris FC, meilleure équipe de Ligue 2 à domicile. Cela n’est-il pas un gros test ?
Ce sera un match difficile. C’est une équipe qui réalise de très bonnes choses depuis le début de la saison. Ils ont un bon entraîneur, Fabien Mercadal, avec qui j’étais en formation du BEPF. Il accomplit de très bonnes choses. Il y a des joueurs confirmés, des jeunes, des éléments qu’il a sortis de CFA, avec une belle alchimie. Le fait de se retrouver en Ligue 2 alors qu’ils ne devaient pas y être puisqu’ils ont remplacé Bastia leur permet peut-être aussi d’avoir moins de pression. Ce sera un bon match pour voir où nous en sommes, voir si nous sommes capables d’enchainer sur la prestation réalisée face à Reims.

Finalement le problème du RC Lens était-il essentiellement mental ?
Il y a le mental, la confiance… Contre Reims, le fait de jouer le leader, à Bollaert, alors que contre cette même équipe nous n’avions pas été totalement nous-mêmes en championnat (0-1, 12e journée de Ligue 2) avec un départ qui nous plombe la partie, a peut-être amené une prise de conscience, une volonté de montrer plus, d’être exigeants d’entrée. Les premiers ballons en ont rassuré certains. Nous avons joué haut, avec un bloc compact. C’était vraiment collectif. Quand on pressait, tout le monde faisait le boulot et c’était plus facile. Il faut réussir à répéter ça à chaque match et prendre conscience qu’on est capable de poser des problèmes à une équipe comme Reims. C’est important.

Ressentez-vous que l’équipe est plus libérée et cela nécessite-t-il de redoubler de vigilance pour ne pas basculer du mauvais côté dans l’investissement ?
A travers l’atmosphère sur le terrain, dans le vestiaire, on sent que le groupe est plus libéré. Cela rigole un peu plus. L’ambiance est meilleure et sur le terrain, nous voyons de bonnes choses. Quelque part, ça rejaillit sur le groupe. Avec les adjoints, nous avons la charge d’être vigilants afin de les empêcher à l’inverse de tomber dans la facilité en se disant que tout est derrière nous. Il faut être entre les 2. Ne pas être trop sévère mais obtenir le juste milieu en ne tombant pas dans l’excès.

« C’est nous qui devons décider, nous ne devons plus subir »

L’équipe des débuts semble loin aujourd’hui…
Quand tu prends une équipe, hormis au PSG quand Antoine Kombouaré se fait licencier en étant premier, c’est qu’elle ne va pas très bien. Nous savions que ça allait être long et ça le sera encore. Nous allons sur le terrain du Paris FC et si nous ne prenons pas de point, que l’on se fait accrocher chez nous contre Tours, ça va revenir derrière.

Vous pensez donc que l’équipe peut encore retomber dans ses travers ?
La situation s’est améliorée, même nous ne sommes pas totalement devenus une équipe avec des certitudes même s’il y en a plus qu’avant. Dans le foot, ça peut être fragile. Il suffit d’un résultat pour que tout se casse la figure. Mais aujourd’hui, je sens que le groupe est différent. On le voit dans le jeu. Il y a des situations de match qui ne sont pas toujours faciles, comme Niort qui revient (3-1, 15e journée de Ligue 2). Il y a des choses qui indiquent que dans l’état d’esprit, le mental, le caractère, nous avons retrouvé des choses. Dans le jeu, nous avons vu que nous pouvons rivaliser avec le leader. Les mecs qui ont joué 120 minutes doivent se dire qu’ils ont été capables de tenir physiquement tout ce temps contre Reims, alors pourquoi ne pas faire ces efforts sur 90 minutes ? Les résultats font aussi que les gars sont un peu plus libérés. Au-delà des 3 buts, il y a eu du jeu, des centres, des occasions. On s’approche, mais on sait qu’il faut encore du travail. Nous avons su aussi rebondir après la défaite au Havre (1-0, 16e journée e Ligue 2). Nous devons avoir ces certitudes. Les joueurs doivent se dire qu’ils arrivent à réagir. On ne doit plus avoir peur. C’est nous qui devons décider, nous ne devons plus subir. Prédire l’avenir, c’est le créer et ils sont en train de le faire.

Avec tous ces points positifs, la folle remontée vers le haut du classement vous semble-t-elle aujourd’hui possible ?
Comme je l’avais dit, il faut voir après ces 2 matches. Nous verrons où nous en serons. Nous avons 17 points, peut-être que nous en aurons 18, 19, 23 à la trêve. Nous ferons le bilan après ces 2 matches, voir combien de points nous avons pris, les adversaires aussi, voir si on peut prétendre à autre chose, mais il ne faut pas oublier ce qu’il y a derrière, car c’est très proche, et regarder ce qui se passe sur les 3-4 places devant nous. Peut-être que nous serons capables de revenir à hauteur du 12e et nous verrons ensuite, mais l’important, c’est le Paris FC. 10 jours plus tard il y aura la réception de Tours avant les vacances et la préparation du 32e de finale de Coupe de France contre Boulogne-sur-Mer. Là, on pourra éventuellement discuter et voir ce que nous pourrons faire en 2e partie de saison.

Propos recueillis par Christophe Schaad