Ce jeudi, à Bollaert, l’ancien président du RC Lens Gervais Martel rencontre une quarantaine d’associations des Hauts-de-France spécialisées dans l’aide aux enfants pour présenter La Chance aux Enfants, née en 2000 et coprésidée avec Jacques Switalski après en avoir été le parrain. Avec l’espoir pour cette association d’obtenir toujours plus de soutien afin de mener à bien un objectif : emmener 10 000 enfants défavorisés des Hauts-de-France aux Jeux Olympiques de Paris en 2024. Depuis début novembre, il emmène des centaines d’enfants sur de nombreux évènements sportifs. 5 000 d’entre eux ayant participé seront invités aux JO et 5 000 autres seront ajoutés par la suite. Après 4 premiers mois d’expérience, Gervais Martel fait le point avec nous sur les satisfactions mais aussi les besoins qui peuvent survenir.

Lensois.com : Gervais Martel, cela fait maintenant 4 mois que cette opération ayant pour finalité d’emmener 10 000 enfants défavorisés des Hauts-de-France aux Jeux Olympiques de Paris a été lancée avec RC Lens-Châteauroux. Êtes-vous satisfait du déroulement ?
Je suis super content parce que nous faisons plaisir aux gamins. C’est une première satisfaction. Ensuite, nous arrivons aussi à cibler des évènements intéressants comme la finale de la Coupe Davis, France-Pays-de-Galles en rugby, on va aller à la finale de la Coupe de la Ligue à Lille, il y a du handball, Roland-Garros, il y aura du basket, la Coupe du monde féminine de football… Ça prend son essor. Ce jeudi, nous faisons une réunion avec beaucoup d’associations qui s’occupent des enfants défavorisés pour bien leur expliquer les choses et que l’on puisse voir comment ils peuvent nous envoyer des gamins, dans la limite des disponibilités de places. Il y a une réglementation assez stricte avec un adulte tous les 7 enfants, puis il y a les responsabilités au niveau des assurances, mais nous avons une organisation qui nous permet d’aller chercher des enfants dans l’ensemble des Hauts-de-France. J’espère que ça va monter en puissance et que nous allons pouvoir donner beaucoup de plaisir. Une fois, voire 2 fois par mois, nous emmenons les enfants sur des manifestions sportives qui ne sont pas cantonnées au foot. C’est important. On veut absolument emmener 10 000 gamins aux JO de Paris. C’est dans 5 ans, mais ça passe vite. Il faut qu’on puisse monter en puissance, que notre association, très sérieuse, qui par le passé a déjà fait découvrir beaucoup de choses aux enfants, soit connue et respectée sur le territoire.

Y a-t-il du répondant autour de votre démarche ?
Oui. Je sens que ça répond car on commence à en parler. Les évènements que nous choisissons sont porteurs, par exemple avec la finale de la Coupe Davis. Nous sommes aller voir le double et c’est le seul point que nous avons pris ! Nous les avons emmené voir le rugby et France-Pays-de-Galles… La liste est non exhaustive, je réfléchis par exemple à les emmener au championnat de France de natation, la finale de la Coupe de la Ligue a été ajoutée… Pourquoi pas aussi une étape du Tour de France ? Nous avons beaucoup de bénévoles dans l’association aussi. Nous en avons besoin, sans eux, nous ne pouvons rien faire.

« Cela me tient à coeur, je veux absolument que l’on réussisse ! »

Vous avez parlé de la nécessité de monter en puissance. A quel niveau ?

On va voir comment les associations répondent. Si on a plus de demandes, il faudra plus de places sur les évènements sportifs, mais ça c’est mon problème. Après évidemment quand on les transporte vers Paris, comme par exemple pour France-Pays-de-Galles, si vous prenez 2 bus vous en avez vite pour 3 000 euros ! Ce que je voudrais, c’est par exemple leur donner aussi encore un petit goûter à l’arrivée, etc. Pour ça, il faut que l’association monte en puissance financière. Nous sommes beaucoup aidés par la région mais je sollicite aussi beaucoup d’amis et de partenaires. Nous avons un budget cette année de 80 000 à 100 000 euros et nous avons déjà trouvé plus de la moitié, mais c’est une affaire de tous les jours. A chaque fois que je rencontre des gens, même quand je vais à Paris pour L’Equipe 21, je parle de ça ! Cela me tient à coeur et je veux absolument qu’on réussisse. Jean-Luc Reichmann, qui est un ami et parrain de l’association, a mouillé le maillot puisqu’il en a dit un mot dans son édition des 12 Coups de midi avec le Lensois qui est en train de gagner sans arrêt ! C’était l’occasion de faire un petit clin d’oeil. Le thème c’est « Faites les rêver ! » et on est vraiment dedans. C’est petit à petit, en faisant parler de l’association que nous arriverons à avancer. Nous cherchons aussi de nouveaux locaux car nous sommes installés à Noeux-les-Mines, c’est bien mais nous voudrions nous rapprocher un peu de Lens où j’ai beaucoup de mes activités.

Quel est le retour des parents et des enfants pour l’instant ?
Quand on est sur des enfants de 12 ou 14 ans, Gervais Martel ça leur parle, mais c’est surtout d’aller voir les joueurs qui leur parle ! Aller voir un Lucas Pouille au tennis ou un match à Lens, c’est surtout ça. Pour les parents qui n’ont pas les moyens d’emmener les enfants, c’est une grande satisfaction. Ils voient que nous sommes sérieux, que c’est bien encadré. Il y a une sécurité totale, c’est important dans le monde au sein duquel nous vivons. La Chance aux enfants existe depuis 20 ans, ce sont donc des gens qui savent faire.

Vous aurez 70 ans en novembre 2024… Est-ce en quelque sorte un dernier grand défi pour vous ?
J’aime me donner des défis sur le moyen terme. Un one-shot, c’est bien mais ça passe vite. Celui là m’allait bien car il y avait une date butoir qui correspondait à une année particulière pour moi. J’espère bien me porter d’ici là ! C’est un challenge. Je ne suis pas que sur ça, j’ai gardé pas mal d’activités, je travaille peut-être encore plus qu’avant, mais ce défi avec les enfants, ça ne peut pas se faire que sur une fois. Il y a un suivi. 5 000 d’entre eux, qui peuvent avoir 12 ans aujourd’hui, viendront aux Jeux Olympiques quand ils en auront 17, puis nous en rajouterons. Il n’y a plus beaucoup de gens qui ont vu les derniers JO à Paris (ndlr : les derniers datent de 1924), mais même nous, peu importe l’âge, après ceux de 2024 on sera loin de les revoir en France… Alors il faut profiter de l’évènement ! Je voulais rendre aux enfants tout ce qu’ils m’ont apporté. Les Jeux Olympiques ont été un déclencheur dans ma tête.

Propos recueillis par Christophe Schaad