En 2018, le RC Lens débutait dans le Cécifoot, football pour non-voyants et mal-voyants, après avoir récupéré sous sa coupe la section existante à l’AS Violaines. Après une première année d’apprentissage au plus haut niveau, elle compte bien faire mieux la saison prochaine, notamment lors du championnat zone Nord dont les journées se dérouleront une nouvelle fois à la Gaillette. L’entraîneur Michaël Derensy fait le point avec nous.

Lensois.com : Michaël Derensy, comment s’est déroulée votre première saison en tant que section Cécifoot du RC Lens ?
Cette première saison a été très positive. Notre intégration s’est vraiment très bien passée, avec les dirigeants et l’ensemble du club, que ce soit les salariés ou les éducateurs. La collaboration technique avec les éducateurs s’est vraiment bien déroulée. Il y a eu des échanges réguliers et nous avons par exemple pu bénéficier de la vidéo en filmant les matches de championnat qui se jouaient à la Gaillette. C’était très enrichissant. Cela nous a permis de faire des retours sur les matches, de travailler dessus. Les dirigeants se sont toujours montrés à l’écoute de nos besoins pour y répondre de la façon la plus juste.
Et sur le plan sportif ?
Comme nous l’avions évoqué, nous n’allions pas faire des miracles tout de suite car nous avions le même effectif qu’à l’AS Violaines. On repartait avec le même groupe. Cela s’est vérifié. Même si nous avons progressé sur la saison, c’était quand même compliqué car en face de nous il y avait des équipes expérimentées, meilleures techniquement. Sur le championnat de zone Nord, nous avons terminé à la 4e place sur 5 équipes avec des matches qui ne tenaient à pas grand-chose mais sur lesquels nous craquions dans les dernières minutes, ce qui transformait des nuls en défaites et des victoires en nuls. Sur la Coupe de France, nous avons fait 6es sur 11 équipes. Mais nous aurions pu mieux faire. Nous étions un peu déçus car le tirage nous avait un peu favorisé par rapport à d’autres équipes mais nous n’avons pas su en tirer les bénéfices. On s’est peut-être mis une pression inutile avant la compétition. Ensuite est venue la phase finale du championnat et nous sommes restés dans les mêmes travers. Nous finissons 9es avec un nul contre Paris AVH où nous avons les occasions que nous ne marquons pas, puis sur le 2e match, face à la 2e formation de Merignac (ndlr : L’équipe première de ce club a terminé championne en plus de remporter la Coupe de France), nous avons joué la partie avant dans les têtes. On savait qu’en les battant, on pouvait espérer mieux mais mentalement nous n’avons pas été bien, nous ne sommes pas entrés dans le match.

Quelles sont les perspectives pour la prochaine saison ?
Il fallait vraiment que l’on progresse sur notre gros manque d’efficacité. C’est vraiment ce qui nous a fait défaut. Nous allons améliorer l’équipe au niveau quantité et qualité avec des recrues. Un attaquant belge doit arriver pour nous amener cette efficacité, car c’est quelqu’un qui marque des buts. Un milieu va le suivre  également et nous faire du bien. Puis nous avons recruté un 3e joueur, un jeune de la région parisienne. Il a 21 ans, c’est donc plus un recrutement pour l’avenir. L’objectif sera de faire mieux car nous sommes des compétiteurs. Si on pouvait titiller un peu le haut du classement et pourquoi pas obtenir la 2e place qui serait synonyme de demi-finale, ce serait vraiment un super objectif. Mais si on prend la 3e place de la zone Nord, ce sera déjà mieux que la saison dernière.

« Être le RC Lens, ça aide pour le recrutement »
Le fait d’être estampiller RC Lens vous facilite les choses sur le recrutement ?
Bien sûr, ça aide. les joueurs qui ont participé au championnat la saison dernière ont pu voir les installations de la Gaillette, les vivre, jouer sur les terrains, voir les vestiaires, la cantine…Puis au niveau des gens dans la structure du club, nous ne sommes pas nouveaux dans le Cécifoot. Ils nous connaissent. On a pu montrer ce que nous sommes capables de faire et avec quoi nous travaillons. C’est forcément un plus par rapport à d’autres clubs.

Sur le plan de l’organisation, comment cela va-t-il se dérouler ?
La reprise avec les entraînements est prévue pour la fin août. Avec le championnat d’Europe en Italie, les 2 joueurs belges ne nous rejoindront que fin septembre pour la préparation du championnat qui débutera le week-end du 10-11 novembre à la Gaillette. On aimerait avoir plus de public. Pendant la saison, on a commencé à en avoir, mais pas encore assez nombreux au regard de nos espérances, même si parfois on a bénéficié du fait que des entraînements publics des pros se déroulaient en même temps. On va travailler la dessus. On a déjà commencé sur certains phases où l’on faisait venir des clubs partenaires, en faisant aussi des petites sensibilisations. On va essayer de mettre ça en place plus souvent. Avant la phase finale fin mai (Nantes est candidat pour l’accueillir), il y aura la Coupe de France qui se disputera de la mi à la fin avril, en principe à Rennes.
Outre le championnat zone Nord, la Gaillette accueille régulièrement l’équipe de France pour des stages. La Gaillette ne serait-elle pas en train de devenir une place forte du Cécifoot français ?
Oui, on peut tout à fait dire ça. Quand nous avons intégré le RC Lens, nous avons fait visiter les installations au directeur sportif du Cécifoot France. Le sélectionneur lui-même connaissait les infrastructures. Ils se sont demandés si le Cécifoot français ne pouvait pas bénéficier de cet outil pour certaines plages de stage. Nous en avons parlé avec les dirigeants du Racing qui s’y sont montrés favorables. Le Cécifoot prend une place de plus en plus importante à Lens. On y voit de plus en plus de Cécifoot.
Propos recueillis par Christophe Schaad