Pour sa 2e saison, la section Cécifoot (football pour non-voyants et mal-voyants) du RC Lens a réalisé un départ intéressant dans le championnat de France zone Nord. Après des nuls 0-0 contre Saint-Mandé puis 1-1 contre Schiltigheim lors de la journée inaugurale, les joueurs de Michaël Derensy ont accroché Précy-sur-Oise, l’un des gros clients de la compétition avec un nouveau nul 0-0 avant de remporter leur premier succès 2-1 contre Schiltigheim samedi lors de la 2e journée. Nous faisons le point avec le coach lensois.
Lensois.com : Michaël Derensy, quel est votre sentiment après les 2 premières journées ?
Elles se sont bien passées dans l’ensemble. Par rapport à notre objectif de faire mieux que l’an dernier (4e de la zone Nord sur 5 équipes, 9e au général), nous sommes dans le tempo. Sur la première journée, nous faisons 2 nuls avec le sentiment que nous aurions pu faire un peu mieux sur le 2e contre Schiltigheim. Nous avons réussi à mettre un nouveau système en place pourr trouver une solidité défensive. On incorporait aussi 2 nouveaux joueurs, il fallait qu’ils trouvent leur place dans le groupe. Ensuite, sur la 2e journée, on savait qu’on démarrait par un gros match contre une équipe de Précy-sur-Oise qui avait gagné ses 2 premières rencontres dont un 4-0 face à Saint-Mandé. On espérait faire nul contre Précy mais à condition de pouvoir le bonifier ensuite contre Schiltigheim, ce qu’on a su faire. Contre Précy, on a bien abordé le match en étant solides défensivement. Il y a eu peu d’occasions. On a 2 situations franches avec un coup franc de Cyril (ndlr : Leturgez), on tire sur le poteau… Contre Schiltigheim, on gagne dans des circonstances peu évidentes, en étant menés à la pause et en perdant Cyril sur blessure (ndlr : le joueur souffre d’un genou gonflé, sans lésion osseuse. Il passe une échographie ce mercredi) alors que le score était toujours de 0-1. Cela fait du bien au mental. L’équipe se met en place tout doucement.
Comme vous l’avez évoqué, vous avez accueilli 2 recrues, les internationaux belges Said Salek et Kévin Vanderborght. Comment s’est déroulée leur intégration ?
On les connaissait déjà bien avant leur arrivée, à l’image de Saïd. A l’époque de l’AS Violaines, avant de rejoindre le RC Lens, nous étions proches d’Anderlecht car nous n’avions pas assez de joueurs alors on les prêtait pour qu’ils puissent jouer. Cela ne fait que 4 ans qu’il joue au Cécifoot. On connaissait aussi Kévin qui jouait alors à Charleroi avant de rejoindre Anderlecht. On le suivait sur les journées de championnat. On savait qu’ils pouvaient nous amener quelque chose en plus. Cela se vérifie aujourd’hui. Kévin a marqué le 2e but contre Schiltigheim et Saïd nous fait du bien défensivement avec son placement et sa hargne.
« Il y a vraiment une cohésion avec le club et on se sent pleinement dans le projet »
Ces résultats, en particulier ceux de samedi, laissent entrevoir des progrès par rapport à la saison dernière. Vous avez pu vite remporter un premier succès…
C’est une bonne chose, les joueurs ont besoin de ça pour la confiance. La saison dernière, nous n’avons jamais été ridicules mais il manquait un peu de liant dans l’effectif, un peu de qualité dans la finition, ce que nous avons pu amener cette saison avec Kévin, alors que Saïd nous amène aussi un peu d’expérience sur le plan défensif. On voulait améliorer l’effectif, il fallait que cela se traduise par les résultats et ça commence à se faire mais il n’y a rien d’acquis.
Outre votre parrain Eric Sikora, samedi vous avez reçu la visite d’Eric Assadourian qui venait tout juste d’être nommé directeur de la formation. Votre activité suscite visiblement l’attention au sein du club. Est-ce votre impression ?
Oui tout à fait. Cela se ressent au quotidien. On se croise régulièrement avec les salariés, éducateurs et dirigeants. Il y a toujours un petit mot pour nous, on nous demande comment ça évolue. Il y a vraiment une cohésion avec le club et on se sent pleinement dans le projet. Nous avons rencontré Eric Assadourian dès la semaine dernière. On a présenté notre projet et il a tout de suite voulu venir voir la journée de championnat de samedi dernier parce qu’il voulait nous voir jouer.
Vous semblez en tout cas bien partis concernant votre objectif : faire mieux que la 4e place de l’an dernier en premier lieu et, si une cerise sur le gâteau est accessible, finir dans les 2 premiers pour atteindre les demi-finales…
Le premier objectif est effectivement de faire mieux, donc forcément 3e de la poule Nord. C’est l’objectif. Forcément, nous avons aussi de l’ambition. Si nous pouvons titiller pour voir plus haut, on ne s’en privera pas mais il faut garder les pieds sur terre. Il nous reste Anderlecht à jouer le 1er février pour finir la phase aller. C’est très costaud. En plus nous les jouons sur un 2e match après Saint-Mandé. Après cette 3e journée, nous y verrons peut-être plus clair et nous pourrons alors peut-être déterminer des objectifs plus précis. On est aussi contents parce qu’on a eu un peu plus de monde autour du terrain sur nos matches de ce week-end, notamment l’après-midi alors que d’habitude on en a plus le matin. C’est satisfaisant de voir que l’engouement commence à prendre. J’invite les supporters à venir nous découvrir (ndlr : les matches se jouent sous le dôme de la Gaillette, avec entrée gratuite).
Propos recueillis par Christophe Schaad