Le RC Lens reste sur une prestation décevante à Bollaert contre Grenoble (0-0, 24e journée de Ligue 2). Cela lui a pourtant permis de grappiller un point de plus par rapport à Ajaccio, 3e et donc de disposer désormais de 5 longueurs d’avance. Mais l’entraîneur Philippe Montanier, loin de s’en contenter après 4 nuls et une victoire en 2020, espère bien renouer avec le goût de la victoire lundi à Châteauroux (26e journée de Ligue 2, 20h45, à suivre en direct sur Lensois.com et diffusé en intégralité sur Canal+ Sport).

Lensois.com : Philippe Montanier, vous n’aviez pas caché votre déception lundi après la performance de votre équipe contre Grenoble. Quelle est votre analyse après avoir revu le match ?
L’analyse n’est pas différente mais nous sommes tout de même parvenus à bien remonter le ballon autour de la surface adverse. Toutefois, c’est là que tout se passe et nous n’avons pas été assez décisifs. En première période, il y a eu 10 minutes sur lesquelles nous commençons bien, puis il y a 20 minutes très moyennes mais pas nulles puis des dernières minutes vraiment pas bonnes. En seconde période, on reprend bien pendant 6 à 8 minutes puis c’est très moyen avec des passages très mauvais pour finir plutôt fort. Sur les données physiques, on s’est aperçu que nous étions comme sur les autres matches et au-dessus de l’adversaire. Ce n’était pas forcément quelque chose que j’avais ressenti au départ. On a en revanche été en dessous de notre niveau sur le plan technique, dans les transmissions et la finition. On a eu 2 occasions, 2 tirs cadrés… C’était maigre. Certainement à cause de la qualité de Grenoble mais aussi à cause d’une déficience de notre part. Par contre, en revoyant le match on ne peut pas dire que les joueurs ont triché ou qu’ils n’y ont pas mis de la détermination. Mais quand on est moins bien techniquement ça devient difficile, surtout pour nous à domicile alors que l’on doit faire le jeu contre des équipes regroupées.

Vous affichez 4 nuls et une victoire sur une période durant laquelle vous n’avez affronté que des équipes du Top 10. Est-ce au final un bilan si mauvais que ça ?
Le bilan n’est pas mauvais. A la trêve je me faisais la réflexion que nous n’avions que 2 points d’avance sur le 3e en étant premier avec 40 points. C’était quand même maigre ! Je me disais du coup que j’aurais préféré être 2e mais avec 5 points d’avance. C’est finalement avec une série de matches durant laquelle nous n’avons pas été si performants que nous nous retrouvons dans cette situation. Le football est ainsi fait, mais la volonté est de vite repartir vers l’avant. Ce dernier partage des points contre Grenoble ne sera pas un mauvais nul si on arrive à gagner derrière à Châteauroux. On a besoin de renouer avec la victoire.

« Marquer sur des attaques placées, on sait faire »

A Châteauroux, le rapport de force fait que l’on s’attend à ce que vous ayez encore plus la responsabilité du jeu…
Ce n’est pas un gros problème car si sur les 10 premiers matches de la saison, on a surtout marqué sur des coups de pied arrêtés ou en attaques rapides mais peu en attaques placées, sur la suite, cela s’est inversé. Cela veut dire que marquer sur des attaques placées, on sait faire. Il faut maintenant que l’on retrouve cette justesse technique à la finition et dans les mouvements aux abords de la surface pour être efficace contre des équipes qui jouent aussi leur survie et pour lesquelles chaque point est précieux.

Châteauroux est la plus mauvaise équipe à domicile, la plus mauvaise attaque, reste sur 2 défaites et devra composer avec 4 suspendus. Comment appréhendez-vous cette rencontre dans ces circonstances ?
C’est quand même une équipe qui a su gagner à Ajaccio. Contre les équipes du haut du tableau, ils sont capables de se transcender. Nous allons donc être extrêmement méfiants. Sur le papier, c’est vrai que c’est déséquilibré alors que nous sommes 2es, avec plus de forces, mais sur un match… Sans faire preuve de prétention, je pense qu’en fin de saison, nous serons devant Châteauroux. On n’est pas dans la même catégorie. Mais sur un match, Reims a été capable de battre le Paris-Saint-Germain alors Châteauroux est sans doute capable de battre Lens. A nous d’être à notre niveau et de les mettre en difficulté.

Propos recueillis par Christophe Schaad