La 33e journée de Ligue 2 a été douloureuse pour le RC Lens. Mais il n’y a pas encore matière à sombrer dans le catastrophisme même s’il vaudrait mieux ne pas rater la marche au Havre lundi (34e journée de Ligue 2, 20h45, à suivre en direct sur Lensois.com et diffusé en intégralité sur Canal+ Sport).

La 33e journée de Ligue 2 a subitement plongé le microcosme lensois dans une certaine morosité. Mardi, nous vous avons demandé à quelle place vous voyez les Sang et Or terminer cette saison et sur plus de 1 600 votants, vous avez été 53% à donner la pire des réponses : au pied du podium. Ce alors que tout allait encore pour le mieux samedi matin. C’était avant que le RC Lens ne perde 1-0 à Bollaert contre Auxerre, 17e, et que Strasbourg ne fasse le job avec un certain panache à la Meinau en battant Ajaccio 4-2 pour ravir la 2e place tant convoitée avec un point d’avance. Pourtant, le RC Lens n’est pas plongé dans une situation catastrophique. Certes, la dynamique, avec 2 défaites à domicile sur les 3 derniers matches, n’est pas très rassurante, d’autant plus que Nîmes arrive plein gaz derrière, fort de cette superbe année 2017 qui en fait la meilleure équipe de Ligue 2 de la phase retour, mais les Lensois ont encore largement toutes leurs chances dans leur quête de Ligue 1.

Samedi soir, après le match, on a vu un entraîneur et des joueurs agacés de chuter une nouvelle fois à domicile, eux qui sont si redoutables à l’extérieur, mais très loin d’être abattus. « Ça reste totalement jouable », lâchait un Mathias Autret vite tourné vers le déplacement au Havre, d’un ton assuré en partant de la zone mixte. Les Lensois ont le mental pour se relever dans les temps, ils l’ont prouvé à maintes reprises durant la saison. Lorsque les dynamiques s’inversent, on peut facilement avoir l’impression que l’équipe la plus en forme affiche plus de niaque que l’autre, mais ce n’est pas de cela qu’ont manqué les Sang et Or contre Auxerre. Plutôt d’une petite dose de réussite et de solutions d’envergures à cause d’éléments clés actuellement blessés mais que l’on espère bien voir revenir avant qu’il ne soit trop tard comme Kévin Fortuné et Cristian Lopez, soit l’attaque titulaire sur les trois-quarts de la saison, sans oublier Dusan Cvetinovic. On a senti un manque inhabituel de solutions et de propositions différentes en seconde période après la première outrageusement dominée.

Une capacité à se relever des échecs qui suit le RC Lens depuis le début de la saison

Mathias Autret disait que si ce même match était rejoué 10 fois, il y aurait de fortes chances qu’ils le gagnent 9 fois. Les chiffres de la rencontre sont assez parlants. Le Racing a déçu mais n’a pas tout raté non plus. Il a manqué cette efficacité offensive et défensive qui la fuit parfois mais qui, le plus souvent, l’accompagne depuis le début de la saison. Sinon, il ne serait pas là. Alain Casanova répète souvent avant les matches qu’il ne faudra pas compter sur lui pour s’enflammer en cas de victoire, tout comme il ne sera pas désabusé en cas de défaite. Le parcours de son équipe lui donne raison. Cela fait plusieurs mois maintenant qu’on la voit réussir à se remettre rapidement en selle les quelques fois où on l’a cru en train de glisser. Ses 2 dernières défaites ont été suivies d’un succès et elle n’a perdu qu’une fois à 2 reprises de suite en championnat cette saison. Pourquoi cette équipe ne pourrait-elle pas le faire encore et dès lundi au Havre ?

Le temps presse de plus en plus, mais la compétition reste tellement serrée que les situations continueront d’évoluer extrêmement vite jusqu’à la dernière journée à moins de craquer totalement comme le fait Reims. Car aucune équipe, hormis peut-être Brest qui prend le large, n’affiche depuis le début plus de régularité et de garanties que le RC Lens. On s’est habitué à ce championnat. Chaque week-end, chaque équipe peut briller comme elle peut se planter là où on ne s’y attend pas. Strasbourg, par exemple, n’aura sûrement pas la partie plus facile à Laval vendredi que le RC Lens ne l’aura au Havre lundi. On va se ronger les ongles jusqu’à la fin. On le savait et il est bien trop tôt en tout cas pour retirer la pièce que l’on met sur la montée des Sang et Or, y compris s’ils doivent en passer par un barrage face à une Ligue 1.

Christophe Schaad