L’assistance vidéo à l’arbitrage (VAR) peine à convaincre. Censée diminuer le nombre de polémiques liées aux erreurs d’arbitrage, elle se retrouve elle-même souvent remise en cause dans son utilisation.

Selon les chiffres de la direction technique de l’arbitrage, le VAR aurait corrigé 72% des décisions clairement erronées après 36 journées. « Il reste donc 28% de décisions prises sur le terrain qui auraient dû être corrigées par la vidéo mais qui ne l’ont pas été pour des raisons de process ou d’appréciation », commente pour L’Equipe Pascal Garibian, patron de la DTA, qui rappelle que le système n’en est qu’à sa 3e année. De plus en plus, il est évoqué le fait que les arbitres qui consultent la VAR seraient moins bien notés. Le gardien du RC Lens Jean-Louis Leca l’a notamment pointé du doigt après le derby contre Lille (0-3), suite à des confidences d’un arbitre. Un son de cloche semblable de la part d’Antoine Kombouaré : « On m’a dit que les arbitres qui consultaient le VAR étaient mal notés. C’est une connerie, j’espère ? » Pascal Garibian s’insurge : « C’est une ineptie. Je ne sais pas d’où ça vient. Notre travail est que les arbitres prennent le maximum de bonnes décisions sur le terrain et qu’ils ne tombent pas dans la facilité du réarbitrage grâce à la vidéo. Dans les notations, les arbitres, s’ils se trompent, qu’il y ait le VAR ou pas, sont impactés. » Toujours pour le quotidien national L’Equipe, Tony Chapron, ex arbitre opposé à la vidéo, commente de son côté à propos des arbitres qui seraient plus mal notés à force de consulter le VAR  : « Plus l’arbitre va voir le VAR, plus son arbitrage est contestable. J’avais émis l’idée qu’on fasse un bilan chaque saison avec le nombre de recours au VAR par arbitre, on aurait pu faire un classement. Je sais en revanche que lorsqu’ils vont voir la vidéo et qu’ils ne changent pas d’avis et s’entêtent dans une décision erronée, ils ont un double malus. »