Le RC Lens a dit adieu pour de bon à ses rêves de renouer avec l’Europe en s’inclinant 4-0 à domicile contre Auxerre. Will Still espère tout de même finir la saison avec panache. D’autant qu’un match à Lyon arrive dimanche. Une belle affiche, loin de Bollaert, ce qui a souvent réussi à ses joueurs. Ce qu’il tente d’expliquer. 

Lensois.com : Will Still, après la lourde défaite 4-0 subie à domicile contre Auxerre, qui a sonné la fin de vos espoirs européens, dans quel état d’esprit abordez-vous la suite, et notamment le match de dimanche à Lyon ?
On y va avec un sentiment de revanche, surtout par rapport à nous-mêmes. On sait que ce qu’on a produit contre Auxerre était insuffisant, que ce soit individuellement, collectivement, ou de notre part, en tant que staff. Ce n’était pas assez. Donc on y va avec un sentiment de revanche. On sait ce que les Lyonnais ont à jouer, on sait que c’est une très, très bonne équipe. Il y a aussi une priorité de sauver les U19 Nationaux et notre National 3 (ndlr : Kyllian Antonio va rejoindre les U19). C’est hyper important pour le club. Nous, on va à Lyon avec le besoin de bien faire et de prendre une revanche par rapport à nous-mêmes et sur nous-mêmes, parce que c’est essentiel, tout simplement.

Cette fin de saison sans enjeu aurait pu être l’occasion de faire jouer des jeunes. N’est-ce pas un peu frustrant de vous passer d’eux pour aider les U19 et la réserve ?
Je ne sais pas si le mot “frustrant” est le bon. Mais on s’adapte. Encore une fois, il y a des priorités club, il y a des choses qu’on doit accepter, et il est parfaitement normal que de vouloir garder des U19 au niveau national et souhaiter conserver son équipe réserve en N3. Donc on va les aider un maximum. Kylian Antonio ira jouer avec les U19 ce week-end pour essayer de les sauver. Et puis, peut-être que ce sera une bonne chose pour tous les joueurs : ils accumuleront du temps de jeu, ils joueront à leur poste et avec leur catégorie d’âge.

« Ma responsabilité »

Comment expliquez-vous que vous soyez si performants à l’extérieur, par rapport aux difficultés que vous éprouvez à domicile ?
On a analysé tous les matchs qu’on a joués, et quand on est à domicile, on a une tendance à se précipiter un peu vite vers l’avant, ce qui laisse pas mal d’espaces et de possibilités pour l’adversaire de nous contrer. Je vous rassure, ça part d’une volonté de bien faire, de vouloir jouer, d’aller de l’avant et de faire les choses correctement. Mais peut-être qu’on devrait, ou qu’on devra, être un peu plus lucides et un peu plus posés. Un match, ça dure 95 minutes, on a le temps de faire les choses bien. Mais ça, c’est ma responsabilité à moi. C’est moi qui ai envie de jouer vers l’avant, c’est moi qui ai envie d’aller presser, et il ne faut pas qu’on mélange vitesse et précipitation. Là, on se précipite un peu trop, on fait des choix difficiles par moments. Mais encore une fois, ça ne part pas d’une mauvaise intention. Peut-être qu’on doit ajuster le tir là-dessus. Et quand tu joues en déplacement, le scénario est toujours un peu différent. Mais encore une fois, ça ne tient qu’à moi et à ce que je demande aux gars. Des erreurs, j’en fais tous les jours et j’en ferai encore, et ça, ça en a peut-être été une. On apprend, on avance et on continue. Je ne pense pas que tout soit à jeter, loin de là. Avoir une saison de transition et être 8e, ce n’est pas la chose la plus dégueulasse qu’on puisse produire. Il y a des points qui sont forcément à corriger et qu’on doit apprendre, mais être là où on en est aujourd’hui, c’est cohérent avec ce qu’on a fait.

Vous êtes tout de même 3e à l’extérieur. Au-delà d’être meilleurs qu’à Bollaert, vous y avez été très performants cette saison…
On est peut-être un peu plus à l’aise dans ce schéma où l’adversaire a peut-être un peu plus le ballon en début de match, et on est capables de s’adapter à ça. Et puis, progressivement, on grandit dans le match. Mais les équipes adverses, quand elles viennent à Bollaert, elles savent qu’elles vont souffrir et qu’on va avoir le ballon. Généralement, ce n’est pas faute de bien commencer les matchs à Bollaert, mais si tu ne mets pas un but dans les 20 premières minutes, tu sais que tu vas accuser un coup sur un temps fort à un moment. Et on n’a pas toujours été hyper bons dans cette gestion des moments un peu moins forts. Mais c’est sûr qu’en déplacement, on a été plus que cohérents, on a fait des choses très correctes. Je pense à Brest, à Marseille, il y en a eu un tas d’autres. Mais il y a plein de facteurs qui rentrent en ligne de compte, c’est sûr.

Avez-vous le sentiment d’avoir été trop ambitieux parfois dans vos intentions ?
Non. Je pense que j’ai des idées, j’ai envie d’aller de l’avant. J’ai envie d’être souvent dans la situation d’homme contre homme, et de prendre certains risques. Ça passe sur certains matchs à l’extérieur, et moins bien à domicile. Et tu sais qu’à domicile, tu veux bien faire pour le public, tu veux créer une symbiose et une énergie avec les supporters. On n’a pas assez réussi à le faire. On n’a pas été assez tueurs, on le sait depuis longtemps. On a produit des choses et on a créé beaucoup d’occasions, sauf qu’on n’a pas réussi à toutes les mettre. Mais encore une fois, peut-être que ça, c’est ma responsabilité. Peut-être que c’est mon travail au quotidien qui n’a pas été parfaitement bien fait. Et encore une fois, c’est un trajet sur lequel nous sommes. C’était une première saison de mise en place, d’adaptation, de prise de connaissance, entre guillemets. Et on peut construire à partir de là.